Ces plantes qui n’existaient pas

Les altheas qu’on a plantés au printemps fleurissent.

Dans la haie de mon voisin, les altheas (Hibiscus syriacus) sont en fleurs. C’est un arbuste de la famille des Malvacées (la famille des mauves), qu’on peut mener en haie ou de façon isolée au jardin. La floraison est tardive et vient égayer la fin de l’été. Jusqu’à cette année, je n’avais jamais remarqué ces grosses fleurs violettes. Pourtant c’est vraiment magistral ! En circulant en vélo à travers mon village pour aller rejoindre les Grivauds, je me suis rendu compte que j’en croisais dans une bonne dizaine de jardins, tout au long de mon chemin. Comment se fait-il que je ne m’en sois jamais rendu compte ? Ces plantes ne viennent certainement pas d’être plantées et elles ont du fleurir les années passées. Pourtant, mes yeux ne les ont pas vues et ma mémoire les a oubliées. Comment est-ce possible ? Et pourquoi ces fleurs s’imposent-elles à moi précisément cette année ? Répondons d’abord à cette dernière question. Au printemps, un peu après le confinement, on a planté quelques arbustes devant la serre 4. Ils avaient vécu en pot dans la serre à plants pendant de nombreuses années et on les a mis en terre sur un coup de tête. Il s’avère qu’il y avait 5 altheas parmi eux. Et qu’ils mettent des fleurs en ce moment. Je passe devant tous les jours en allant récolter les concombres et je vérifie d’un coup d’œil qu’ils ne souffrent pas trop de la sécheresse. Ainsi donc, c’est une plante dont je ne connais le nom que depuis quelques mois et dont je ne connais bien la floraison que depuis quelques semaines. Tant que je ne savais pas nommer ces arbustes, je ne les voyais tout simplement pas ! Ceux qui sont passés par les Grivauds savent que je suis attentif à mon environnement naturel et que je sais déjà reconnaître de nombreuses plantes, notamment grâce à Fabrice. Néanmoins, je suis comme tout le monde : lorsque je ne connais pas une plante, je suis tenté de l’ignorer… Surtout si elle ne pousse pas aux Grivauds. Les altheas s’ajoutent cette année à mon herbier mental, ce qui me permet d’apprécier enfin cette belle floraison estivale.

Double intérêt de ne pas tondre en été : permettre aux carottes de fleurir et laisser des tiges hautes pour accueillir des insectes (ou des araignées) prédateurs.

Cette petite anecdote vaut bien une morale, vous vous en doutez… Pour apprécier les écosystèmes qui nous entourent, il faut les connaître. Et quand je dis «apprécier», je ne parle pas seulement en termes esthétiques – même si ça compte. Je parle aussi d’en comprendre le fonctionnement, la composition, les interactions qui relient chacune de leurs parties. Depuis que je suis aux Grivauds, avec l’aide de Fabrice, j’essaie de reconnaître un maximum de plantes, d’insectes et d’oiseaux. Soyons modestes : je ne sais précisément à quoi peut bien me servir une telle quantité d’informations mais, au moins, elles me permettent de voir mieux les choses. Il y a des plantes très discrètes mais qui ont des propriétés fabuleuses, comme l’odeur glaciale de la menthe Pouillot ou l’élégance rosée de la fleur de la Gesse de Nissole. Comment distinguer quoi que ce soit dans une prairie quand on désigne tout ce qui y pousse comme étant «de l’herbe» ? Quand ça n’est pas de la «mauvaise» herbe… Avec nos wwoofeurs et nos stagiaires, nous faisons beaucoup de botanique. Nous utilisons le matériau offert par la saison et on essaie de jouer à reconnaître et classer les plantes. Quelle famille ? Vivace, annuel, bisannuel ? Intérêt gustatif et/ou médicinal ? Cultivé ou spontané ? En désherbant des carottes avec Alice cette semaine, on s’amuse à citer le nom de chaque plante qu’on coupe. Alice reconnaît désormais plusieurs espèces d’amarantes et de chénopodes et distingue sans problème le Panic Pied de Coq (Echinochloa crus-galli) de la Digitaire et du blé. Que ce soit avec Cécile les semaines passées ou avec les wwoofeurs et stagiaires qui lui ont précédé, on n’a eu de cesse de décrire et expliquer le monde végétal qui nous entoure, nous nourrit, nous émerveille et (même) nous soigne. Avec le réchauffement climatique, notre écosystème est soumis à rude épreuve et on resterait à la surface des choses si on se contentait de considérations générales. Seule une connaissance fine des plantes permet de distinguer les dynamiques à l’œuvre : assèchement des sols, appauvrissement de la biodiversité, augmentation du parasitisme et des maladies qui y sont liées : bactérioses, viroses, etc. Mais aussi, et c’est très encourageant, de constater à quel point un écosystème peut s’enrichir quand on veut bien lui f**tre la paix !

Sauvetage de crépine… Rassurez-vous, j’ai pris une douche juste après ma baignade.

Le plaisir qu’on tire de ces études et de ces moments de partage nous aide à passer le cap de cette période quelque peu harassante, où les récoltes de haricots verts s’intensifient pile au moment où le mercure vient flirter avec les 40°C. On profite aussi réellement de l’effet d’ombre procuré par le blanchiment de nos serres. Certaines récoltes auraient même été impossibles sans cela (comme celles des poivrons et des tomates cerise à 11h30 passées vendredi matin). L’année dernière, on déplorait des pertes dans les tomates lors des coups de chaud : elles cuisaient sur pied. Cette année, ça n’arrive presque jamais. La semaine se termine sur deux fausses alertes. D’abord, notre belle station de pompage s’est mise à présenter des signes d’essoufflement. Rien de grave : la crépine était simplement envasée. Ensuite, le compresseur de notre chambre froide a cessé de fonctionner la nuit qui a précédé le marché. Là encore, rien d’important : il s’était mis en sécurité pendant le coup de chaud et un simple «reset» a remis les choses dans l’ordre. Avouez que c’est agaçant de voir des appareils neufs tomber en carafe au moment où en a le plus besoin…

À la semaine prochaine !

Choux, poireaux, carottes : les gros chantiers d’été sont terminés !

C’est officiel : tous nos choux sont plantés !

«On a peut-être vu un peu grand.» C’est ce qu’on s’est dit plusieurs fois au cours de l’été en constatant à quel point on avait du mal à suivre le calendrier d’implantation qu’on s’était fixé. Notre dernière plantation de choux-fleurs a plus de 2 semaines de retard. Nos semis de carottes s’enchaînent le plus vite possible (55m par semaine tout de même !) et Fabrice choisit des variétés à cycle très court (Nantaise et Napoli) pour se garantir d’un calibre minimum avant l’arrivée du froid. On s’autorise désormais à dire que le plus gros est derrière nous ! On n’est pas en vacances pour autant même si c’est vrai que le stress baisse d’un cran. Il va falloir maintenant anticiper la remise en culture des serres d’intersaison (notamment les serres 6 et 7), qu’on a un peu abandonnées à la sortie du printemps… On sème nos navets, on désinstalle les petits pois pour les remplacer par une série tardive de haricots verts sous serre, on palisse les poivrons (enfin !). Et on se dit qu’on va pouvoir maintenant consacrer un peu plus de temps à l’entretien des cultures en place.

Et ça, c’est juste la récolte de mardi…

Heureusement d’ailleurs que nos programmes d’implantation s’allègent parce que les récoltes d’été s’intensifient sacrément ! Nos haricots à rame donnent à plein et on commence à récolter la série de plein champ. Côté tomates, on s’y attendait un peu : elles aussi atteignent leur pic de maturité cette semaine et les récoltes durent désormais plusieurs heures. Cécile est à la manœuvre pour les deux récoltes de la semaine et, ensemble, on fait rentrer plus de 160 kg de beaux fruits ! Même si les serres ont été blanchies, ça reste des moments très intenses physiquement et on se prend régulièrement à chasser du revers de la main la goutte de sueur qui, en terminant sa course dans nos yeux, nous empêcherait de distinguer la nuance de rouge qui sépare la maturité d’une Saint-Pierre et d’une Previa. Heureusement qu’on a limité un peu la gamme cette année et qu’on s’est contentés de «seulement» 8 variétés : Rose de Berne, cornue (Jersey Devil), orange (Earl of Edgecomb), Green Zebra, indigo (Alki Blue Blood), Petit Cœur de Bœuf, Saint-Pierre et Previa. Vendredi, on hésite sur la quantité de tomates à emmener à Vichy. Finalement, on charge plus de 60 kg dans le camion et … tout part ! Sur le stand, Alice et Cécile s’initient à la vente et permettent à Fabrice de ne pas se retrouver débordé par les hordes de clients qui assaillent le stand. Elles connaissent désormais très bien tous nos légumes pour les avoir récoltés/plantés/désherbés/conditionnés/cuisinés/dégustés/pris en photo.

David en son domaine ; c’est beau un maraîcher heureux !

Un mot pour terminer sur une visite que nous avons faite dimanche dernier. Nous sommes allés voir la ferme de David, un de nos stagiaires de l’année dernière qui vient de s’installer en maraîchage dans le Morvan. On parle de légumes, du plaisir de jardiner, des plantes qui soignent, de voyage, de politique… Pendant ce temps-là, alors qu’on rêvasse, les doigts de pied en éventail dans l’herbe fraîche, l’été termine son installation dans nos jardins et dans nos têtes…

À la semaine prochaine

PS : Cécile a tenu un blog pendant son séjour aux Grivauds : https://bborntobe.wixsite.com/uneteenwoofing

Calibre choupinet

Aux Grivauds, la récolte des courgettes et pâtissons est quotidienne. Les fruits récoltés sont issus de la floraison de la veille.

Il pleut des courgettes ! Pas seulement aux Grivauds, mais aussi dans les jardins. Ajoutez à ça que la saison a commencé très tôt et vous obtenez… une situation de surproduction. Dans un tel contexte, comment faire pour continuer à donner envie de manger des courgettes ? Depuis que nos pieds de plein champ donnent normalement, on a considérablement réduit les calibres à la récolte. Les fruits que nous récoltons sont ceux qui sont issus de la floraison de la veille. Idéalement, ils mesurent une vingtaine de centimètres de long et 3 cm de diamètre. Les fruits sont très denses, on ne les laisse pas se charger en eau (bonne tenue à la cuisson) et les graines immatures se distinguent à peine de la chaire. Aucune amertume, un goût presque sucré, subtil, tout simplement délicieux ! À Vichy, on associe les couleurs (vertes, blanches et jaunes) et on propose différentes formes (longues ou rondes) pour réjouir les yeux avant les papilles. Même scénario pour nos pâtissons, qui ont le mérite de ne demander aucun épluchage et qui peuvent même se manger crus (râpés en salade par exemple).

Alice à la récolte des haricots à rame

En me voyant hésiter devant les concombres, Alice et Cécile, nos petites mains du moment, adorent me répéter doctement que «la récolte, ça n’est pas une science exacte». Certes. Mais, n’empêche, la qualité gustative de certains légumes dépend du soin de la cueillette. On a déjà parlé du choix du calibre pour les courgettes. Pour les haricots, il faut venir souvent (4 récoltes par semaine aux Grivauds) et il faut essayer de ne rien oublier. Sans quoi, on risque de se retrouver avec des gros haricots qui pourraient prendre du fil. Pour les aubergines, il faut savoir saisir le stade où le fruit est à sa taille maximum mais où il n’a pas commencé à mûrir. Idem pour le concombre. Pour la tomate, au contraire, c’est la pleine maturité qui est recherchée. Et d’une variété à l’autre, les critères peuvent varier… Nos Previas se récoltent rouges et fermes alors que nos Saint-Pierre sont plus claires et souples. Les Roses de Berne doivent avoir les fesses presque rouges, les indigos doivent être noires et rouges et les Green Zebra se récoltent … orange (comme leur nom ne l’indique pas) ! Même quelque chose d’aussi simple qu’un bouquet de basilic ou de persil demande un soin qui ne s’invente pas. Sans quoi on se retrouve sur le marché avec des bouquets tout fripés qui ont déjà perdu une partie de leur arôme.

Vivien, de passage aux Grivauds, file un coup de main pour la plantation des choux.

En dehors des cueillettes, les implantations de culture continuent à aller bon train : on attaque la dernière ligne de choux (choux-fleurs et choux Romanesco), on sème une nouvelle série de carottes, on plante notre dernière série de concombres (sous serre) et on continue tant bien que mal à planter les poireaux d’hiver. On sent quand même une légère inflexion dans la vigueur générale, notamment en fin de semaine : c’est que les températures ont sacrément chuté ! On flirte bien plus souvent avec les 20°C qu’avec les 30°C. De mercredi à vendredi, on ne voit quasiment jamais le soleil… Parmi les moments lumineux de notre semaine, il y a le passage de Vivien, en transit depuis le Sud de la France et qui retourne en Lorraine. Mais si, souvenez-vous, il était venu faire du wwoofing aux Grivauds en octobre 2018 ! Il passe une grosse journée avec nous et vient renforcer la joyeuse troupe. Joyeuse troupe renforcée par Sandrine le temps d’un désherbage de carottes. Si on ajoute à tout ça la soirée crêpes de samedi soir, ça nous fait tout de même une semaine encore bien chargée…

À la semaine prochaine !

Ces paillages qui nous rapportent du blé

Des poireaux d’été qui mériteraient un petit «débléïage».

La sécheresse s’installe. Si ses effets ne se font pas encore sentir sur la végétation, vous êtes en droit de penser que le cerveau de votre serviteur a déjà pris un coup de chaud et que ça justifie un certain relâchement dans la titraille. N’empêche, derrière le bon mot, il y a tout de même une certaine dose de (bon) sens. Mais revenons d’abord en arrière. Souvenez-vous, pour la nouvelle année, nous avions pris la résolution de réussir nos poireaux ; parmi les pistes d’amélioration, nous avions évoqué l’enherbement. On s’était promis d’installer nos poireaux sur des planches débarrassées de vivaces. Pour cela, nous avons réalisé de longues occultations (jusqu’à 6 mois) avec de la toile tissée, puis nous avons paillé les sols ainsi nettoyés. La paille, vous le savez, permet d’empêcher la levée des adventices annuelles (les «mauvaises» herbes). Dès lors, on pensait pouvoir se passer de désherbage cet été pour la plupart de nos cultures ! Malheureusement, c’était sans compter sur le fait que notre paille contenait beaucoup de grains… Pour chaque planche, c’est le même scénario : on paille, on plante, on arrose et quelques jours après on vient tirer le blé qui germe partout. Lorsqu’on est débordés (comme c’est un peu le cas actuellement), le blé grandit, tale et devient difficile à désinstaller. Par endroit, c’est tellement dense qu’on pourrait presque en faire un engrais vert.

En serre 4, stupéfiant redémarrage des concombres ! Comparez les feuilles de bas et celles du haut !

À la sortie du printemps, on avait regretté certains de nos paillages en plein champ, un peu trop précoces : la paille avait freiné le réchauffement du sol et nos cultures s’étaient mises à végéter. Depuis que les températures passent régulièrement la barre des 30°C, la paille prend tout son sens : elle permet de réduire les excès de température au niveau du sol et limite l’évaporation. Mieux encore : depuis cette année, on arrose systématiquement nos sols avant de les pailler, ce qui permet d’«enfermer» de l’eau sous la paille, qui sera immédiatement disponible pour les jeunes plantes. Alors c’est vrai qu’on a des cultures qui démarrent plus lentement qu’ailleurs (comme les céleris raves par exemple) mais on peut espérer qu’inversement nos sols restent chauds plus longtemps et que les légumes continuent à se développer en arrière saison. Dans nos serres, les effets conjugués des paillages de couleurs claires (paille de blé et toile de chanvre) et du blanchiment des bâches permettent de bien maîtriser la montée en température. Les concombres et les aubergines prennent une ampleur inédite ! Et pour la première année, on peut y travailler sans suffoquer sous serre après 10h du matin, alors que le soleil est déjà haut dans le ciel.

Alice et Cécile mettent en claie les oignons de printemps pour séchage.

Et ça tombe bien parce que nos petites mains de la semaine ont toutes les deux du sang breton dans les veines et qu’on n’aimerait pas les voir tourner de l’œil en récoltant du persil… Précaution inutile d’ailleurs car, de la vaillance, Cécile et Alice en ont à revendre ! Il faut les voir pailler la planche des poireaux d’hiver par un joli 33°C à l’ombre. Et elles ont eu le courage de se lever avant 5h00 du matin pour accompagner Fabrice sur le marché de Vichy ! Présentons-les brièvement, on aura l’occasion de faire plus amplement connaissance car elles vont rester plusieurs semaines aux Grivauds. Cécile est une ergothérapeute en rupture avec son métier depuis quelques temps. Elle pique des cailloux un peu partout pour monter un grand cairn devant sa tente, dans le verger. Elle n’en est pas à son premier wwoofing et ça se sent ; elle est rapidement à l’aise chez nous ! De son côté, Alice est une étudiante en agronomie qui fait un stage d’immersion aux Grivauds pendant 4 semaines. «Qu’est-ce que tu aimes dans l’agronomie, Alice ? – L’halieutique». Allons bon ! On se gratte la tête en se demandant comment on va l’intéresser dans notre jardin. On a bien pensé à déguiser Mi-Roux en poisson mais il y a des chances que la supercherie soit vite dévoilée… En plus de leur curiosité et de leur vivacité, Alice et Cécile nous font sans cesse rire et ça, c’est très précieux !

À la semaine prochaine !

Et si, pour une fois, on avait une saison facile ?

Les courges commencent à courir dans tous les sens : c’est bon signe ! Pour l’instant, pas de grêle en vue : on devrait avoir une belle récolte cette année !

Depuis la création du GAEC, on peut dire que la météo a plus souvent été vécue comme une contrainte que comme un atout. En 2018, on a enchaîné un printemps très sombre avec un été très chaud et sec. En 2019, on a cumulé sécheresse, grêle et canicules. Mais cette année, à part un épisode un peu sec au printemps, on peut dire qu’on ne vit rien de particulièrement excessif. Du coup, tout pousse tranquillement et les légumes d’été arrivent en temps et en heure. On a déjà des concombres depuis deux semaines, on récolte quelques aubergines depuis la semaine dernière et on fait nos premières ventes de tomates cette semaine, à l’Amap de Bourbon-Lancy et sur le marché de Vichy. Les pieds de poivrons sont chargés de fruits, qu’on vendra principalement colorés (donc plutôt en août). Côté plein champ, tout ce qui a été installé démarre sans trop de peine : les poireaux, les betteraves, les céleris, les carottes, les panais, les courges, etc. Comme tous les ans, on a quelques mauvaises surprises (notamment certains plants de pommes de terre dont les germes pourrissent sous la paille) mais dans l’ensemble, on est plutôt bien partis pour faire une belle saison ! Évidemment, on ne vend pas la peau de l’ours et on se souvient que l’année dernière, la grêle du 6 juillet avait considérablement douché notre enthousiasme… S’il fallait nuancer mon propos, je dirais tout de même que la saison est plutôt sèche et qu’on sent que certaines cultures (comme les betteraves) sont déjà très dépendantes de nos aspersions. Mais avec notre nouvelle station de pompage, on peut lancer plusieurs lignes en même temps et du coup on est beaucoup moins débordés qu’auparavant.

Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu des aubergines autant en forme aux Grivauds !

Les années passées avaient aussi été marquées par un parasitisme croissant des cultures. On se souvient de l’invasion d’altises sur les choux et les navets l’année dernière, de la pression croissante des acariens sous serre, des attaques de charançons dans les collets des betteraves, etc. Cette année, il faut faire face aux pucerons (toujours très actifs, notamment dans les tomates) mais pour le reste, c’est plutôt sous contrôle. On continue à cacher scrupuleusement nos choux mais à part quelques piérides, rien de bien préoccupant. En serre, la combinaison des acariens prédateurs, du bassinage et du blanchiment permet à nos cultures d’été de se développer (presque) normalement.

Delphine et François à la récolte des pommes de terre

Cette semaine, on reçoit Delphine et François, deux stagiaires en fin de formation, quasiment prêts à s’installer. On travaille avec eux ce qu’ils n’ont pas vu ailleurs : les paillages, les récoltes d’été, le conditionnement, etc. Et on profite de désherbages de carottes pour réviser les annuelles : amarantes, chénopodes, digitaire, pourpier, etc. Nicolas, arrivé la semaine dernière, termine son deuxième séjour chez nous. Quelque chose nous dit qu’on le reverra une troisième fois cette année… Lors d’un entretien d’inscription à un BPREA de maraîchage, un responsable de la formation lui a demandé de faire deux semaines «en immersion» et que le wwoofing, c’était plutôt des vacances à la ferme. C’est mal connaître Nicolas ! Rarement on a accueilli un wwoofeur autant intégré à nos routines et autant capable d’initiatives ! Merci à tous les trois pour cette semaine d’échanges, qui fut l’occasion pour chacun d’un beau remue-méninges…

À la semaine prochaine !

De retour à Vichy !

De petit matin, à Vichy, on est prêts pour retrouver nos clients !

Ça y est, on est enfin retournés sur le marché de Vichy ! Et même si on n’a pas réussi à vendre tous nos légumes, on estime le bilan plutôt positif : nos clients nous ont chaleureusement accueillis et notre recette du jour est finalement supérieure à celle de l’année dernière à la même date. Remontons un peu dans le temps : on a quitté le marché de Vichy mi-mars, au moment du confinement. La raison en était très prosaïque : notre camion était en panne et nous ne pouvions plus convoyer nos légumes sur de grandes distances. Nous avons récupéré notre camion réparé mi-mai, ce qui coïncidait avec la reprise des Amaps. Or, à cette date, notre production est à peine supérieure à nos besoins pour constituer les paniers. Ce qui explique pourquoi nous avons préféré tenir encore une paire de fois notre stand à Pierrefitte au lieu de faire le grand saut. Maintenant, notre gamme s’étoffe et les volumes produits nous permettent de retourner à Vichy. Profitons de cet événement pour vous expliquer comment nous concevons notre commercialisation.

Loïc, l’un de nos wwoofeurs de la semaine, fier de son fenouil !

Avant tout, il y a trois choses à bien intégrer. Premièrement, notre production n’est pas constante et dépend d’une certaine saisonnalité. Il y a des moments où nous avons beaucoup de légumes (de fin-juillet à novembre) et des moments où nous en avons peu (d’avril à juin). Nous ne distribuons pas de paniers entre fin mars et début mai. À ce moment-là, nous avons essentiellement des légumes feuilles (salades, épinards, blettes) et des radis. Nous vendons donc toute notre production sur le marché. À partir de la reprise des Amaps, presque toute la récolte sert à constituer les paniers. Deuxièmement, Vichy, c’est loin. Et il y a beaucoup de clients. Hors de question de plier boutique à 10h00. Alors, on essaie d’y aller seulement quand on est sûrs d’avoir beaucoup de marchandises. Quitte à n’y aller que tous les 15 jours. Troisièmement, préparer une vente, ça prend du temps. Il faut décider de ce qu’on va vendre et en quelle quantité. Puis récolter, laver et conditionner. Par souci d’efficacité, on essaie de concentrer de plus en plus nos temps de ventes, afin de pouvoir mieux se consacrer à notre production. C’est pour cela que nous organisons de moins en moins souvent de vente à la ferme. Notre collègue Pierre-Yves, de la ferme Joca, est amené à prendre le relai pour la vente de légumes localement. Ça nous rassure : les Pierrefittois ne resteront pas sans légumes !

Une grosse récolte de petits pois et une grosse récolte de courgettes, par Loïc, Nicolas et Lili.

Cette semaine, on a bien senti la première offensive estivale : on a piqué quelques belles suées en désherbant les panais ou en palissant les tomates ! Les températures matinales sont en forte hausse et nos cultures en profitent à plein : les concombres commencent à produire, on récolte quelques aubergines et les tomates tournent massivement. Dans nos champs, encore pas mal de petites mains cette semaine ! D’abord, il y a Loïc, un assistant social qui vient faire du wwoofing chez nous pour apprendre un peu de jardinage et pour sortir un peu la tête d’un quotidien pas toujours rigolo. Loïc est un grand amateur de Samba ; on a chanté du Chico Buarque en palissant les tomates et on pense que ça va avoir une influence décisive sur leur maturation. Ensuite, il y a le retour de Nicolas, qui avait été notre wwoofeur au tout début du confinement (mars). Il revient pour voir comment le jardin a progressé. Après avoir été visiter une autre ferme pendant 5 semaines, il a désormais les idées plus claires sur la suite des choses : ce sera un BPREA et une installation en maraîchage près de Paris. Enfin, il y a Lili, qui termine son tout dernier stage chez nous. On est tristes de la quitter mais on se console en se disant qu’on a gagné une nouvelle collègue et que le réseau s’agrandit ! On lui souhaite évidemment plein de bonnes choses pour sa future installation !

On cache nos butternuts pour les protéger de la grêle, qui finalement n’aura pas lieu.

La semaine se termine sur la menace d’un orage accompagné de grêle. Cette fois-ci, on prend les devants et on couvre avec du Climatex (filet anti-insecte) toutes les cultures qu’on avait perdues l’année dernière : salades, courgettes, blettes et butternuts. Finalement, il n’est tombé que quelques gouttes d’eau dans la nuit, à peine de quoi marquer le pluviomètre. Comme le dit un collègue sur le marché de Vichy : «c’est si vous n’aviez rien couvert que vous auriez pris des cailloux». Peut-être, mais en attendant, on aurait bien apprécié un peu d’eau…

À la semaine prochaine !

PS : Zozo, notre lapin papillon, est mort aujourd’hui. On avait pris l’habitude de lui réserver nos fanes de radis, nos pluches de carottes, nos plus beaux pissenlits, etc. C’est encore une mascotte des Grivauds qui s’éteint avec lui…

Ce que nous devons à Maxime

Maxime n’est plus là et on se sent tout désorientés ! Il est parti vendredi, à la fin de son contrat de saisonnier, après deux mois de travail chez nous. C’est la première fois depuis la création du GAEC en 2018 que nous gardons quelqu’un aussi longtemps. Il n’a pas fallu longtemps pour que Maxime trouve sa place au sein de nos routines – c’est lui qui récolte les courgettes et les concombres par exemple – et qu’il soit parfaitement à l’aise avec nos tâches les plus délicates (paillage, plantation ou taille des tomates). On lui doit d’avoir rattrapé notre retard dans les plantations de légumes sous serre (tomates, aubergines, concombres, etc.) et d’implantation des légumes d’hiver en plein champ. Mais Maxime, c’était bien plus qu’un simple ouvrier ! Il partageait bon nombre de nos marottes : le MSV, les plantes sauvages, les insectes, la santé des plantes, etc. Le genre à voir un insecte ailé se poser sur mon tee-shirt et à s’exclamer «Oh ! Un clairon des ruches !». Maxime nous a forcé à approfondir notre façon de nous documenter en y apportant une petite touche high-tech. Face à une nouvelle plante ou un nouvel insecte, il dégaine son téléphone, prend une photo et tente une identification. Souvent, ça marche. Et c’est quand même plus rapide que d’aller farfouiller dans nos bouquins poussiéreux.

Cétoine dorée. L’entomologie, une passion que nous avons partagée avec Maxime.

Maxime profitait de son temps libre pour compléter ses connaissances en regardant des vidéos et en participant à des forums en ligne (notamment les groupes Facebook consacrés au MSV). Lorsqu’il le jugeait pertinent, il nous montrait ce qui se passait ailleurs. «Regardez comment ceux-là plantent les salades à travers la paille…» Rigoureux et exigeant, Maxime se disait insatisfait de ces forums un peu fourre-tout et a décidé de créer son propre groupe sur Facebook : ITK Maraichage sur sol vivant. Il y a des choses qu’on a apprises en même temps que lui, comme de se servir du logiciel Qrop par exemple (tiens, je vous en parlerai un jour, d’ailleurs !). Maxime, pour tout ce que tu nous as apporté au cours de ces deux mois, encore merci !

Blanchiment des serres 4 et 5 : on est prêts pour le premier coup de chaud de la saison

C’était aussi très chouette de voir travailler ensemble Maxime et Yoann, notre wwoofeur du moment, car ils partagent tous les deux de nombreuses préoccupations. Yoann nous quitte lui aussi cette semaine et ça participe à ce sentiment de la fin d’un cycle, avant le début d’autre chose. Autre chose ? Et si c’était l’arrivée de l’été, tout simplement ? On nous prévoit des 30°C la semaine prochaine, ce qui n’était pas encore arrivé cette année. Du coup, on dégaine notre argile calciné (Sokalciarbo) et on commence à blanchir les serres. Pour l’instant, ce sont les serres 4 et 5 qui y passent, car ce sont les plus exposées et qu’elles contiennent des cultures très sensibles aux acariens (et, souvenez-vous, les acariens tétranyques tisserands adorent les fortes chaleurs). Les concombres commencent à produire, les aubergines prennent leur envol et les tomates tournent. Quand on vous dit que l’été n’est pas loin !

À la semaine prochaine !

On a mangé des tomates !

On travaille en serre habillés comme en mars mais on mange déjà nos premières tomates. Allez comprendre !

Avec Fabrice, on assume d’être des puristes en la matière : on ne mange aucun légume hors-saison. Du coup, pas de tomate entre fin-novembre (en gros) et mi-juin. Ce qui fait que l’arrivée d’une tomate mûre dans nos serres est un véritable évènement pour nous ! C’est la récompense du marathon printanier de plantation des légumes d’été, dont nous sortons à peine. L’année dernière, il nous a fallu attendre la première semaine de juillet. Cette année, on a mangé 3 tomates le 11 juin, ce qui constitue un petit record ici ! Comme toujours, ce sont les tomates de la variété Previa qui arrivent en premier, et pour cause, c’est une variété hybride qu’on choisit un peu pour cela. Et aussi parce que c’est une tomate rouge et ferme, de calibre moyen, et que nos tomates anciennes sont plutôt grosses et souples (pour ne pas dire juteuses). Et ajoutons un détail qui a toute son importance : elle est bonne ! D’ailleurs, citons Yoann, notre wwoofeur : «Pour une première tomate, c’est plutôt prometteur».

Paillage des carottes avec Yoann

Car oui ! Nous recevons de nouveau des wwoofeurs ! Yoann est donc le premier depuis le déconfinement. Son profil est plutôt intimidant, car c’est tout simplement … déjà un maraîcher ! Il a exercé à son compte pendant deux ans avant de faire un break. Même s’il dit sortir de cette expérience très fatigué, il a plutôt bien mené sa barque malgré des conditions pas toujours faciles (terrain en pente par exemple). Il est déjà très à l’aise avec toutes nos tâches, et pour cause ! On compare avec lui certaines de nos techniques, nos variétés, nos goûts en matière de maraîchage. Lili est là en début de semaine et en ajoutant l’inépuisable Maxime, on en arrive à être 5 dans le champ en même temps ! Du coup, tout avance à toute vitesse : on plante 55 m de pommes de terre, on sème 55 m de carottes, on plante nos derniers céleris-raves (enfin !), des salades et des fenouils. On palisse les tomates et on trouve même le temps de faire quelques désherbage en plein champ (oignons, salades et poireaux) et en serre (poivrons).

Vendredi, on a du vider plusieurs fois le pluviomètre !

Vendredi, il pleut à seau ! En 24h, on prend plus de 60 mm, ce qui équivaut pratiquement à la pluviométrie mensuelle. Le lendemain matin, le bas du champ est un peu saturé (quelques flaques) mais l’eau est très vite absorbée. On en profite pour installer nos bâches à choux et, pour couronner une semaine bien chargée, on plante une centaine de choux de Bruxelles ! Bref, encore une semaine où on ne s’est pas tourné les pouces !

À la semaine prochaine !

Ce monde caché sous les feuilles

Surpopulation de pucerons dans les fèves

Pour ceux qui entretiennent un petit bout de jardin, le sujet de plainte du moment, c’est le puceron. Il y en a beaucoup cette année, ils se sont installés très tôt et les coccinelles peinent parfois à les contrôler. On en a déjà fait le sujet d’un article de printemps où on fêtait l’arrivée des « bêtes à bon dieu » dans nos cultures. Deux mois plus tard, la situation reste très tendue pour nous, notamment dans les concombres et les fèves, où les ravages sont très importants. On croise parfois des larves de coccinelles mais jamais là où on les attend (au milieu des choux de l’année dernière par exemple). Dans nos serres, les larves de syrphes semblent mener la lutte en solitaires mais sont clairement insuffisantes. En lisant la note éditée par la chambre d’agriculture sur le parasitisme dans les productions légumières, on voit que le problème est généralisé. Ça ne nous rassure pas mais, au moins, on se sent moins seuls. Dans la galerie de photos, vous verrez que certaines de nos cultures ont réussi à surmonter leur parasitisme et poursuivent leur croissance (les melons et les aubergines notamment).

Une chlorose prononcée due aux acariens Tétranyques tisserands.

Cette année, on est aussi très vigilants concernant une autre catégorie de parasites : les acariens. Ceux qui nous préoccupent s’appellent «tétranyques tisserands» ou aussi «araignées rouges». Ces minuscules arachnides phytophages avaient réussi, l’année dernière, à nous décimer nos haricots à rame, à nanifier nos aubergines et à rendre invendables nos concombres. Là encore, vous avez déjà eu droit à un article sur le sujet. Cette année, on a détecté très vite les premières attaques et on a décidé de prendre les devants en introduisant dans notre écosystème des auxiliaires pour les contrôler. Il s’agit en fait d’acariens prédateurs, qui se nourrissent … de tétranyques tisserands (ça tombe bien). Ceux-là s’appellent Phytoseiulus persimilis et Amblyseius californicus. Comme ça, si vous les croisez dans nos cultures, vous pourrez les appeler par leurs petits noms. Les californicus, on les a déposés en avril à titre préventif (ils peuvent jeûner). Les persimilis, on les a apportés en trois fois, tout au long du printemps, notamment sur les foyers d’infestation. Pour l’instant, c’est difficile de quantifier l’efficacité de nos interventions mais on ne pourra pas dire qu’on ne s’est pas donné tous les moyens de réduire la pression parasitaire. Par ailleurs, on bassine régulièrement les serres infestées pour favoriser les persimilis (qui aiment l’eau) et défavoriser les tétranyques (qui détestent l’eau). Et on se prépare à blanchir nos serres, pour réduire la température en plein été (les tétranyques ont un cycle accéléré en période de fortes températures).

On a passé un peu de temps avec une loupe à la main pour essayer de se rendre compte de la lutte biologique en cours. On sait que les persimilis sont plus rouges que leurs proies et que leurs œufs sont roses (alors que ceux des tétranyques sont blanc crème). Finalement, ce sera le mode macro de notre appareil photo qui nous permettra de voir un peu ce qui se passe. Vous trouverez de nombreux clichés de dessous de feuilles dans la galerie ci-dessous. On arrive parfois à décrire ce qu’on voit, parfois non. Dans tous les cas, on aperçoit une vie incroyable, souvent insoupçonnable.

«Bon, mais, me direz-vous, vous n’avez pas passé toute la semaine à regarder sous vos feuilles ?» Non, certes, et vous retrouverez quelques uns de nos chantiers de la semaine dans la galerie.

À la semaine prochaine !

On ne va pas vous raconter des salades !

Salades plantées fin-mars : quasiment aucune croissance en 2 mois !

La salade, aux Grivauds, c’est un peu un truc dont on est fiers. On en cultive en toute saison, en variant les formes et les couleurs. On les plante par centaines, toutes les deux semaines, même en hiver. C’est rare qu’on rate une série et nos rendements sont de plus en plus élevés, surtout pour les séries de printemps sous serre et les séries d’été en plein champ. Comment se fait-il que nous n’ayons pas de salades en ce moment ? Comment expliquer que nous n’ayons encore récolté aucune salade en plein champ ? L’année dernière à cette date, la salade, c’était quasiment la seule chose qui poussait dans notre champ. Cette année, tout le reste a démarré : pois, fèves, choux, blettes. Mais pas les salades. Comment expliquer un tel mystère ?

Dernières séries de printemps en plein champ (plantations de fin avril à mi-mai) ; ça démarre à peine !

Pour le comprendre, il faut se souvenir de notre façon d’implanter nos légumes. On procède généralement ainsi : on choisit une planche propre, on la recouvre de paille et on plante à travers. L’année dernière, c’était de cette façon qu’on avait implanté presque tous nos légumes au printemps, sauf … les salades ! La première plantation a eu lieu sur une planche où on a estimé qu’il restait suffisamment de paille de l’année passée pour ne pas en remettre une couche. Ce qui fait qu’au lieu de recevoir 15 cm de paille neuve, le sol n’avait été couvert que d’une fine couche de paille déjà passablement dégradée. Cette année, ce sont les fèves et les pois qui n’ont pas reçu de paille. Et les choux et les blettes sont cultivés sur bâche. Tout le reste a été installé sous serre (fenouils, betteraves, choux-fleurs, etc.). Vous me voyez venir, on a visiblement un problème avec les cultures sous paille au printemps.

Les pois mangetout n’ont pas été paillés cette année et … ça marche !

La paille, vous l’avez bien compris, est notre principal amendement aux Grivauds. Elle sert à la fois de couverture et de nourriture pour le sol. Cet apport de matière carbonée élève le taux d’humus des sols et permet aux vers de terre de proliférer. C’est un élément clé de la fertilité de notre jardin. Ajoutons qu’elle limite l’évaporation et qu’elle contribue à faire baisser la température autour des plantes, ce qui est appréciable en été ! Elle a néanmoins un défaut : elle ralentit le réchauffement des sols ! On s’en était déjà rendu compte et on savait qu’en matière de précocité, on est toujours en retard sur les collègues. Mais il y a pire : il y a des légumes qui ne démarreront pas du tout s’ils gardent les pieds dans le froid trop longtemps. C’est le cas des choux, des navets, des épinards et donc … des salades. Tout ça, ça n’est pas nouveau pour nous et c’est pour cela qu’on a investi dans deux nouvelles serres afin de mieux gérer l’intersaison. Ce qu’on découvre cette année, c’est qu’un paillage en plein champ peut être contre-productif jusqu’à début mai ! Cette leçon vaut bien une salade sans doute…

Pour ce qui est du résumé des chantiers de la semaine, vous trouverez ça dans la galerie. Par contre, j’aimerai partager une nouvelle plus triste avant qu’on se quitte. Je voulais vous annoncer la mort de Crevette, une de nos petites chattes de l’année dernière, écrasée sur la route. Crevette reçoit une petite sépulture dans notre jardin, au même titre que Vasco et Sigismonde, autres de nos mascottes que nous n’oublions pas. Histoire de finir de nous briser le cœur, j’ai découvert une autre victime sur la route en venant aux Grivauds ce matin : un magnifique hérisson. En cette période de dé-confinement, j’en appelle à la vigilance de tout un chacun ; roulons prudemment, surtout la nuit. Merci pour nos animaux domestiques et merci pour la faune sauvage.

À la semaine prochaine !