Blogs maraîchers : l’écriture comme exutoire à un quotidien d’une densité insensée

Le blog, ça fait déjà des années que c’est ringard. Symbole du web 2.0, les premiers blogueurs ont parfois eu leur heure de gloire – souvenez-vous, on parlait alors de blogosphère. Depuis, il y a eu Facebook, Tweeter et Instagram. Faut être sacrément accroché pour ouvrir un blog aujourd’hui : n’importe quel réseau social offre des outils rédactionnels identiques et une audience supérieure. Une seule profession semble n’avoir rien compris à l’air du temps et continue à écrire des articles à l’ancienne : les maraîchers. Le genre de types qui n’ont pas de smartphone et qui n’ont pas de compte Facebook (ou alors juste pour mettre des liens vers leurs articles). Des dinosaures. Et c’est même pas pour y mettre des photos de leurs gros tracteurs ou de leur matos flambant neuf, non ! La plupart d’entre eux se prennent en photo les mains dans la terre, les vêtements sales, en train de désherber des poireaux et de s’extasier devant le moindre insecte qui leur passe sous le nez. Des extra-terrestres, on vous dit !

Il est écrit sur leur bandeau : «site d’informations agricoles et culinaires pour les abonnés à nos paniers et toutes les personnes soucieuses de comprendre ce qu’elles mangent».

Avant de m’installer aux Grivauds avec Fabrice, je suivais déjà plusieurs blogs. Certains ne sont plus alimentés, d’autres le sont toujours, comme le magnifique site du Biau Jardin de Grannod : de nombreuses pages de présentation et de longs articles racontant une récolte, un nouvel investissement ou donnant des conseils culinaires. Mais le must, c’est leurs fiches légumes, présentant à la fois le légume dans sa généralité, dans ses aspects culinaires et dans son itinéraire technique. Bon, c’est du maraîchage très technique mais assez éloigné de nos préoccupations de Sol Vivant, ce qui ne m’empêche pas de reconnaître le travail titanesque réalisé par le(s) rédacteur(s) du blog.

Une boutique, un blog et des galeries de photos dans un design très sobre : bienvenue à la Ferme du Hanneton !

Encore avant ça, en novembre 2015, j’ai passé quelques jours dans une ferme sarthoise : la Ferme du Hanneton. Le site, tenu par Delphine, sert de boutique en ligne. Mais il y a aussi une partie blog, d’une incroyable richesse ! En plus des recettes et des photos d’animaux (eux aussi ont un âne et des chats, alors on comprend), on trouve des articles extrêmement détaillés présentant leurs cultures (semis, itinéraires techniques, récoltes, conservation). Un exemple récent : la culture du mesclun. Tout y est, même les photos sont magnifiques. Pour nous qui sommes encore en train de bricoler nos plans de culture et de programmer nos semis, on est très très envieux de leur Calendrier «Semis-plantation-récolte». Je suis ce blog depuis mon passage là-bas et j’ai été très triste lorsque j’ai appris que Delphine avait décidé d’arrêter (pour raisons de santé). La ferme est reprise par Aline, leur salariée. Je sais que Delphine passe régulièrement lire nos articles alors j’en profite pour lui tirer mon chapeau et la remercier pour tout ce qu’elle a partagé à travers son blog.

Autour des Grivauds, il y a plusieurs collègues qui ont aussi leur site. Les Mangetouts de Saligny ont choisi Tumblr pour raconter leurs cultures en images : https://lesmangetoutsenimages.tumblr.com/. On y trouve une mosaïque d’articles très courts mais publiés avec une grande fréquence (un par jour !!!). Parmi les nouveaux venus, il y a aussi les Jardins de la Brouette Bleue (à Saint-Aubin sur Loire). Les articles sont plus rares mais plus développés. Aurélie nous y présente son jeune verger, ses essais de culture de légumes et ses incroyables confitures. Depuis quelques temps, il y a un certain Florian qui vient nous rendre visite sur notre blog ; lui-même est un maraîcher en cours d’installation (dans le Maine-et-Loire) et il a pris les devants en commençant à raconter son histoire en amont du lancement de son projet. Le site s’appelle De la Graine au Légume et on peut y lire un nouvel article tous les dimanches matin.

Bon, mais avec tout ça, je n’ai rien raconté de ce que nous avons fait à la ferme cette semaine… Disons que la galerie ci-dessous devrait y remédier.

Bonnes fêtes à tous !

Notre jardin a une épine dans le pied : son camion rouge !

Notre camion porte-légumes

Pas besoin de stickers sur notre camion : tout le monde nous reconnaît facilement, notamment grâce à sa couleur rouge – vu son état de propreté, je devrais plutôt dire «rougeâtre»… Passons. Avec ses 260 000 km et ses 18 ans d’âge, on peut dire qu’il aurait mérité une bonne retraite. Et comme il sent qu’on n’a pas tellement envie de l’envoyer se la couler douce à la casse du coin, il nous rappelle de temps à autre qu’il commence à fatiguer. La semaine dernière, vous vous souvenez qu’on était restés en rade à Vichy à cause de la courroie de l’alternateur. Mardi, on a fait l’aller-retour pour revenir chercher le bestiau avec une belle courroie toute neuve. Las, mardi soir, la batterie était morte ! Nouvel aller-retour en urgence chez un garagiste (à Coulanges, cette fois-ci) pour la remplacer. Dans la foulée, on fixe un rendez-vous la semaine prochaine pour faire le point sur notre camion porte-légumes : est-ce que, moyennant quelques menues réparations, on ne pourrait pas faire durer un peu la plaisanterie encore quelques années, histoire de nous laisser le temps de mettre un peu de sous de côté et d’éviter d’avoir à passer par la case «prêt bancaire» ?… On croise les doigts mais on ne se fait pas trop d’illusions. Dommage, on avait l’impression d’avoir pas trop mal négocié notre année, économiquement parlant.

Installation de l’aspersion en serre nº5

Côté jardin, on essaie de trouver le temps de faire avancer nos chantiers d’hiver : nettoyer les dernières planches de culture en serre, planter de la mâche à tour de bras, installer l’aspersion dans la serre nº5, peaufiner nos plans de culture et faire les commandes de toiles et de filets pour l’année prochaine. On garde en tête qu’après la mi-janvier (date à laquelle on se fait livrer les nouvelles serres), tout va s’accélérer et qu’on aura moins de temps pour toutes ces petites choses. Sur la liste des trucs à faire, on trouve la taille des haies, la réparation du toit en tôle de la bergerie et l’élargissement du chemin qui va des serres à la chambre froide (celui qui passe sous le figuier). Entre autres. Ajoutez à ça qu’on se prépare à deux gros marchés fin décembre et ça vous donne une idée du remplissage de nos journées. Bon, ne vous inquiétez pas trop, on se prépare aussi des vacances et quelques petites pauses ici et là.

Lumière d’hiver

Lumière matinale sur notre petite mare

Vous avez remarqué à quel point la lumière est particulièrement belle en hiver ? Je ne parle pas de l’ambiance laiteuse des journées couvertes, mais surtout des moments ensoleillés, où la lumière est continuellement rasante, créant ainsi de forts contrastes sur le moindre relief, sur la moindre plante, sur les visages, les corps et les paysages. La lumière du Soleil, attaquant notre hémisphère avec un angle prononcé, doit traverser plus d’atmosphère qu’en été pour nous atteindre. Il s’en suit que son effet thermique est amoindri et que son spectre semble enrichi en rouge, orange et jaune. Les journées les plus claires sont aussi les plus froides et de ce fait, on a connu quelques belles gelées cette semaine. Quatre jours de suite, on a démarré la journée avec des températures entre -5°C et -4°C. Comme on a pu le constater l’année dernière, là où la paille est jeune, la température descend de façon vertigineuse (-8°C dans la serre nº3). Le givre est omniprésent dans notre champ, achevant de donner une allure féerique à nos cultures. Et le dernier jour (vendredi), la surface de notre petite mare était entièrement gelée.

-8°C dans la serre nº3 ; la faute à la paille neuve !

On remplit nos matinées avec du travail administratif, qu’on réserve pour ce genre d’occasion (remplir les plans de culture, commander les graines, les toiles tissées et les filets anti-insectes pour la saison prochaine). On guette le dégel pour aller faire nos récoltes, car, en plus de l’Amap de mercredi, on a aussi le marché de Vichy de samedi à préparer. Choux, épinards, batavias, scaroles, blettes, panais, navets, persil, mesclun, poireaux : tout ça se récolte au fur et à mesure des besoins et il faut attendre que le légume ne soit plus gelé avant de le prélever.

Vicissitude du maraîchage : on perd parfois beaucoup de temps avec des histoires de mécanique. Samedi après-midi, de retour du marché, on se retrouve en panne à Cusset : la courroie de l’alternateur de notre camion a cédé. Rien de très grave en soi mais on perd beaucoup de temps à attendre une dépanneuse et on rentre chez nous en taxi en laissant notre camion à Vichy. Réparation prévue pour le début de la semaine prochaine : on devrait être en mesure de livrer nos légumes mercredi prochain. Par contre, on sent déjà qu’il va nous falloir changer de camion un de ces quatre et ça ne nous enchante guère…

À la semaine prochaine !

Grève du 5 décembre : et pourquoi pas nous ?

Si on fait grève jeudi, Florin nous promet de garder le jardin…

Je ne sais pas vous, mais nous, on se tâte un peu, pour la grève de jeudi prochain. Bon, il paraîtrait qu’on serait plutôt gagnants avec la réforme des retraites, mais si tous nos proches en pâtissent, quel intérêt ? Et puis, on ne peut pas se satisfaire d’un système de retraite par points, ni d’une réforme qui baissent les pensions ou qui augmente de fait l’âge de départ à la retraite. Dans un pays avec un tel taux de chômage, c’est aberrant de maintenir les gens en poste aussi longtemps. Je ne vous refais pas le couplet, mais c’est un peu tout le temps les mêmes qui paient. Alors, que … «de l’argent, il y en a, etc.». Bref, on a plein de bonnes raisons de soutenir ce mouvement. On y pense très fort en tout cas et il en faudrait peu pour qu’on nous retrouve jeudi dans un cortège avec un beau calicot «paysans en colère». Sauf que… Sauf qu’on va sur le marché de Vichy samedi et qu’on a besoin d’une journée et demie pour le préparer (surtout que les journées sont très courtes en ce moment). Or, ça nous sera très difficile d’anticiper les récoltes mercredi, à cause de la météo (on n’est pas sûrs d’avoir un dégel mercredi après-midi en partant de -8°C au lever du jour…). On verra bien. Quoi qu’il en soit, si vous en êtes, sachez qu’on vous soutient !

C’est fini : tous les pieds de tomate sont désinstallés ! (Merci Lili !)

D’ailleurs, concernant le froid qui s’annonce, même s’il est de courte durée, on prend la situation très au sérieux : on purge l’arrosage, on démonte les asperseurs et on cache toutes les cultures sous des voiles (P17). Pour les cultures les plus sensibles (épinards, blettes, fenouils), on place les voiles sur des arceaux pour éviter tout contact avec une matière gelée. Laurence, notre stagiaire de l’année dernière, de passage aux Grivauds, nous file un coup de main pour ces installations. Tiens, profitons-en pour vous donner de ses nouvelles ! Figurez-vous qu’après avoir terminé son Bprea, elle s’est fait embauchée chez un maraîcher près de chez elle. L’expérience a eu des bons et des mauvais côtés, si bien qu’elle avait envie de nous la raconter dans le détail. Comme elle est actuellement entre deux contrats, elle en a profité pour voir comment avait évolué le jardin en son absence. Car notre jardin appartient à ceux qui y contribuent et tous ceux qui y passent sont les bienvenus pour exercer un «droit de regard». Lundi et mardi, on a eu Lili avec nous, pour nous aider à désinstaller les dernières tomates et à désherber les épinards.

Séance d’observation dans la Réserve Naturelle Régionale du Val de Loire Bourbonnais, avec Sandrine et Fabrice

Dimanche dernier, on avait envie de se mettre un peu au vert (pour changer), et on a été se promener dans la Réserve Naturelle Régionale du Val de Loire Bourbonnais. Au programme, quelques belles observations de courlis, de bernaches et de grues. Les photos que j’y ai prises à la tombée de la nuit ne sont pas tellement montrables ; tant pis ! Par contre, aux Grivauds, on a enfin réussi à photographier le bouvreuil qui nous nargue depuis quelques semaines en nous tournant autour et en se cachant dans les feuillages !

À la semaine prochaine !

Finalement, on a des navets !

De beaux navets violets et jaunes

Après s’être fait dévorer par les altises, après avoir souffert d’une sécheresse inédite puis de pluies très abondantes et enfin d’un épisode de froid assez précoce avec des gelées matinales quasiment systématiques (-4°C mercredi matin), on désespérait d’avoir des navets ! Et puis, à la faveur de quelques après-midi ensoleillées et de nuits plus douces, ils ont fini par former de belles raves ! L’homogénéité de la culture nous surprend même si on se doute que l’amélioration de notre technique de semis y est pour quelque chose… D’abord, on n’a semé que deux graines par motte de terreau (contre 3 l’année dernière). La diminution de la densité permet d’éviter la trop grande concurrence entre plantes et d’augmenter les rendements. Ensuite, on a rapidement mis les plans à endurcir, dans notre deuxième serre à plants (que nous n’avions pas l’année dernière), où ils ont bénéficié de plus de lumière, de moins de chaleur et de plus de protection (contre les altises et les punaises du chou, qui sévissaient encore très fort à cette période). Résultat, les plants étaient plus trapus, plus courts, moins fragiles. Finalement, les piqûres d’altises, au moment de la plantation, n’ont fait que retarder le développement des navets (exactement de la même manière que pour les choux). Petite cerise sur le gâteau, on a couvert tous nos navets et nos radis sous un voile Climatex, afin d’éviter les attaques de mouche. Et donc, on récolte des raves beaucoup moins véreuses que l’année passée ! Quand on vous dit qu’on progresse !

Récolte des céleris raves

En début de semaine, on récolte les céleris-raves et les dernières betteraves. Pour ces dernières, on ne s’attendait pas à en retrouver autant ! Finalement, même avec très peu de feuillage, elles ont continué à grossir. Par contre, ça reste des quantités très modestes et on met tout de côté pour nos Amaps. Du côté des céleris-raves, on est plutôt contents ! D’accord, ils pourraient être encore plus gros, mais au moins, ils sont à taille humaine et on n’est pas obligés de les couper en deux pour les vendre ! En terme de quantité, on est aux alentours de 250 kg, ce qui est tout de même plus du double que l’année dernière (pour le même nombre de plants). Là encore, on a clairement progressé !

Visite de l’ÉcoJardin avec l’équipe de Wwoof France. À droite, Cécile. À gauche, Mi-Roux.

La semaine dernière, on s’est quittés sur une devinette : qui donc est venu nous visiter dimanche ? Eh bien, il s’agissait de l’équipe de Wwoof France ! En particulier de Cécile, qui nous a mis 3 fois à l’honneur cette année sur le site de Wwoof France, en rediffusant des articles de notre blog. Je leur ai fait faire un petit tour du jardin et ils m’ont interrogé sur notre façon d’accueillir les wwoofeurs et sur nos attentes. On leur doit quelques unes des belles photos de cette semaine (zut, je n’ai pas noté le nom du photographe, pardon pardon !).

À la semaine prochaine !

Les carottes sont rentrées !

Des carottes qui font jusqu’à 25 cm de long, dans un sol non travaillé !

On vous l’avait annoncé la semaine dernière : le chantier de récolte des carottes a pris un sérieux coup d’accélérateur cette semaine ! Aidés de Lili et Clément nos deux stagiaires du Cfppa de Neuvy, ce sont plus de 700 kg de carottes qu’on a mis à l’abri pour l’hiver. Pour cette année encore, elles sont mises en cave, ce qui n’est pas une solution idéale, car la cave n’est pas très froide. Les laisser dans le sol pour l’hiver est inenvisageable, non pas tant à cause des gelées (qui ne sont jamais très fortes ici), mais parce que les carottes s’abîment (sol trop humide) et qu’elles se font méchamment grignoter par les campagnols. Pour les années à venir, on réfléchit à creuser une fosse pour les entreposer dans du sable. Cette série de carottes de conservation est issue d’un semis de début-juillet. Deux variétés : Rodelika et Nantaise Améliorée 5. La Rodelika n’a pas eu le temps de se développer correctement, on la sèmera plus tôt l’année prochaine. Par contre, la Nantaise est superbe ! Nos plus beaux spécimens font 25 cm de long ! Prochaine récolte : les céleris raves !

Un mot sur nos pommes de terre d’hiver. Vous le savez, nous ne produisons que des pommes de terre primeurs, faute de temps et de moyens matériels. Du coup, pour l’hiver, nous revendons des patates, produites localement. Notre productrice habituelle est Marie-Agnès Sayet (Ferme de Mélusine à Loddes). On lui a pris des Charlottes, des Désirées et des Carolus. Malheureusement, faute de pluie, sa production n’est pas suffisante pour satisfaire nos besoins. Du coup, on a complété notre stock en nous adressant à l’EARL de Soalhat à Puy-Guillaume (63).

Oh ! Une bâche neuve !

Après la plantation de mâches de lundi, les implantations en serre deviennent moins pressantes. Du coup, on a du temps pour faire démarrer toutes les tâches qu’on réserve à l’hiver : rangement, inventaires, réparations diverses… Cette semaine, on a commencé à re-bâcher nos pignons de serre, qui en avaient plus que besoin ! Dans le même temps, on a fait le point sur notre comptabilité (pointage des factures) et on a fixé notre plan de culture pour les serres au printemps et en été. On vous en reparlera sans doute la semaine prochaine pour vous expliquer comment on procède… En attendant, permettez-moi de vous quitter là, j’ai un rendez-vous important dans le jardin ; une visite d’un petit groupe de personnes qu’on souhaitait rencontrer depuis longtemps ! Devinerez-vous de qui il s’agit ?…

À la semaine prochaine !

Comment (encore) mieux réussir notre automne

Dernière série de scarole : c’est beau dessus, un peu moins en dessous…

La gentille petite pluie qui nous tombe dessus depuis des semaines ne présente pas que des avantages pour nos cultures. On a fait le pari, comme l’année dernière, de «jouer les prolongations» dans notre champ en y installant des scaroles, des frisées et des batavias jusqu’à la fin de l’été, ainsi que deux séries de mâches et du mesclun. L’année dernière, ça avait très bien marché, mais il faut dire que le mois d’octobre avait été très sec. Cette année, l’humidité nous joue des tours : on épluche énormément nos salades, et nos scaroles. Et la mâche s’est attrapé un Phoma, un champignon parasitaire qui nous oblige à éliminer toute la base de nos rosettes au moment de la récolte… Comment éviter ça ? Planter sous serre avant l’arrivée de l’automne ! Sauf que nos serres sont très occupées à la sortie de l’été et on a de la peine à désinstaller des tomates ou des concombres… On se dit qu’il est temps d’investir dans une solution à long terme qui nous permettra de mieux gérer nos intersaisons : on va acheter de nouvelles serres ! C’est déjà sur les rails, la commande est faite, on attend la livraison en cours d’hiver. On vous racontera le montage au fur et à mesure, comme pour les serres précédentes. On aimerait qu’elles soient montées pour accueillir des cultures de printemps. L’hiver va être besogneux aux Grivauds…

Des petites carottes en novembre, idéales pour faire des bottes !

Cette semaine, on a semé nos carottes nouvelles pour le printemps. Elles vont germer la semaine prochaine et elles patienteront tout l’hiver avec un feuillage réduit avant de démarrer pour de vrai au printemps. Notre technique est désormais rodée et Fabrice installe cette culture en un clin d’œil ! Remontons un peu dans le temps… On a semé nos dernières carottes de plein champ le 29 juillet. C’est très tardif mais on s’est dit qu’en choisissant une nantaise de 120 jours (Nantaise Améliorée 5), on pourrait en récolter avant les gelées. Et c’est effectivement le cas ! Bon, elles ne sont pas très grosses mais on en profite pour les vendre en bottes. Elles sont croquantes et délicieuses, délicatement sucrées. Et puis, nos autres carottes sont vraiment très grosses, alors nos clients sont souvent contents d’en trouver de taille plus modeste. On prévoit de récolter nos grosses carottes la semaine prochaine et de les mettre en conservation. Dans les serres, le travail se poursuit gentiment. On y a planté notre dernière série de scaroles, quelques batavias et de la mâche. Encore une grosse semaine de travail ! Par contre, on a déjà annoncé à nos clients de Vichy qu’on allait désormais tenir notre stand toutes les deux semaines seulement. Nos stocks de légumes diminuent trop vite et on doit en garder un maximum pour les paniers d’Amap.

À la semaine prochaine !

Cultures d’hiver en serre : coup d’accélérateur

Jean, Lili et Clément en pleine désinstallation des tomates

Pour ce qui est de l’installation des cultures d’hiver en serre (mesclun, salades, mâche, épinards, etc.), on est un peu en retard, certes. N’empêche, comme la première gelée n’a toujours pas eu lieu et que le temps est doux, les cultures implantées démarrent plutôt bien. Du coup, il n’est pas encore trop tard pour planter en urgence tout ce qui a été semé pour l’hiver. Évidemment, pour pouvoir planter, il faut de la place dans les serres et de nombreuses cultures d’été sont encore en place. Du coup, aidés de Lili, Clément et Jean (trois stagiaires BPREA qu’on vous a déjà présentés), on a désinstallé les aubergines, du persil, des haricots et de nombreux pieds de tomates. La place laissée par les aubergines est immédiatement utilisée pour la dernière série de mesclun et pour les oignons de printemps.

Paillage de la planche d’ail

Dehors, la petite équipe installe l’ail pour l’année prochaine et le couvre de paille. C’est notre dernier paillage d’extérieur de l’année. On pense encore pailler en serre avant la fin de l’année, notamment là où le sol est visible sous le paillage de ce printemps. C’est d’ailleurs bon signe que nos sols absorbent si rapidement notre paille : c’est qu’ils sont bien actifs et donc bien fertiles ! De toute façon, il suffit de voir nos sols se recouvrir de turricules de vers de terre pour s’en convaincre. Pas de vacances pour eux ! Par contre, moi (Denis), j’ai bien profité de mes deux jours de congés en début de semaine. Et pour garder un peu de cet esprit de relâche qui nous envahit avec l’arrivée des jours courts, je vous fait un article plus bref que d’habitude, non mais !

À la semaine prochaine !

Les épinards sont en place !

Repaillage de deux planches pour les épinards ; David et Jean à la manœuvre.

Cette fin année, c’est un peu une course contre la montre pour nous ! D’abord, on continue à récolter beaucoup, à la fois les derniers légumes d’été (dont les haricots, les courgettes et les tomates), les légumes d’automne (les brocolis et les choux-fleurs) et les légumes d’hiver (dont les carottes et les céleris-raves). Vu l’humidité de nos sols, on devrait se dépêcher de les faire rentrer pour l’hiver… Mais d’autres chantiers nous accaparent : l’implantation des légumes feuilles en serre : salades, scaroles, mâche et épinards. La mise en place de ces cultures est finalement assez longue, pour deux raisons. D’abord on s’oblige à «nettoyer» nos planches de toutes les vivaces problématiques (potentilles, renoncules et autres pissenlits). L’opération s’effectue au sécateur, en attaquant les plantes au collet, pour perturber le moins possible le sol et y laisser un maximum de racines. Ensuite se pose la question du repaillage. Cette année, on constate que nos paillages de printemps ont été déjà sacrément dégradé et que l’occultation n’est plus suffisante pour contenir la germination des annuelles (notamment celle des mourons). Du coup, pour les deux dernières planches d’épinards, on n’a pas tergiversé et on a repaillé.

Jean, encore un stagiaire qui semble très mal à l’aise avec nos chats…

À la manœuvre de ces gros chantiers d’automne, deux vaillants stagiaires : David et Jean. David, vous commencez à le connaître, c’est sa troisième session de stage ici. Par contre, Jean, c’est un «petit nouveau». Lui aussi vient de débuter un BPREA (comme Lili et Clément, suivez un peu !) et prépare une installation en maraîchage. Il est inscrit au Cfppa de Charolles, là où Laurence (mais si, souvenez-vous, la stagiaire de l’année dernière !) a aussi suivi sa formation. Nettoyage de planches, paillage, plantations, récoltes, on les fait participer à tous nos travaux ! Jeudi, on se paye même le luxe d’aller leur faire visiter la ferme voisine, celle des Mangetouts de Saligny-sur-Roudon (voir leur excellent Tumblr en cliquant sur le lien). C’est surtout que, comme l’année dernière, ce sont eux qui vont héberger nos courges pour l’hiver, leur condition de conservation étant bien meilleures que les nôtres… On parle boutique, on se raconte des anecdotes de marché et on partage un repas sympathique autour des produits de nos deux fermes.

Les jours raccourcissent mais ne réduisent pas tellement en intensité ; on est un peu dans la dernière ligne droite avant l’hiver. Néanmoins, la fatigue accumulée se fait sentir et il est temps pour moi (Denis) de poser quelques jours de vacances. Lundi et mardi prochains, j’abandonne sans vergogne Fabrice, les Grivauds, les stagiaires et les chats pour aller faire un peu de tourisme à Clermont-Ferrand… On se retrouve donc la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !

Ces paysans, jamais contents de la météo

Fabrice en plein comptage des pigeons en migration

Bon, d’accord, on avait demandé de la pluie. Mais là, on ne peut pas s’empêcher de râler un peu… D’abord, elle arrive un peu tard dans la saison ; on l’aurait préférée en août ! Ensuite, elle est froide. Imaginez-vous le dos courbé à récolter du mesclun ou des carottes dans le champ, avec la pluie qui vient vous tambouriner dans le dos… Et enfin, on aurait préféré que les vagues de pluie soit entrecoupées d’épisodes ensoleillés, histoire que les serres continuent à chauffer, que les feuillages sèchent et que les plantations d’hiver restent saines… Mais non, après un été interminablement sec et lumineux, voici l’automne humide et sombre, sans demi-teinte ! Avouez qu’on est en droit de râler un peu, hein ? Cela dit, nos sols (et nos arbres) avaient définitivement besoin de ces bonnes pluies. Et puis, ça permet à nos engrais verts de germer plus facilement. Sans parler de la croissance de nos céleris raves et de nos carottes… De façon plus anecdotique, on note une abondante fructification des champignons, avec la palme pour quelques Vesses-de-loup géantes qui se sont installées derrière la serre à plants (voir galerie ci-dessous). Mais, le plus râlant dans tout ça, c’est que Fabrice a même de la peine à compter les pigeons en migration cette année, faute de visibilité. Foutu temps, on vous dit !

Désinstallation des tomates cerises avec Clément et Lili

Dès qu’on le peut, on va travailler en serre, où tout est devenu plus ou moins urgent : nettoyer les planches pour l’hiver, désinstaller les tomates, planter les scaroles, les épinards, le mesclun, les oignons, etc. Lundi et mardi, on est épaulés par deux nouveaux stagiaires : Clément et Lili, débutant tous les deux un BPREA de Maraîchage Bio au CFPPA de Neuvy. Lili est déjà en cours d’installation, Clément peaufine encore les contours de son projet. À noter, Clément a été saisonnier aux Sabots d’Argile (les gros producteurs de légumes en biodynamie près de Moulins). A priori, le changement d’échelle ne semble pas trop le bouleverser et on apprécie leur enthousiasme à tous les deux.

De ci de là, on trouve une belle betterave… Mais dans l’ensemble, tout est resté de la taille de petites billes…

À l’extérieur, en dehors des récoltes pour les Amap et le marché (dont une magnifique récolte de brocolis !), on a aussi fait rentrer nos betteraves pour l’hiver… Bilan : au final, on est quitte pour une soixantaine de kilos au total, sur une plantation de 100m2… Parmi les raisons de cet échec, il y a la grêle, la sécheresse et … le liseron. Après les courges, c’est un nouveau coup dur pour cet hiver. Pour l’instant, on profite de la belle abondance de cet automne et on garde le cap pour que nos serres soient les plus productives possible.

À la semaine prochaine !