On veut des fleurs dans nos tomates, on veut des fleurs dans nos courgettes !

On pourrait presque cacher un maraîcher dans notre seigle !

«C’est fou comme l’herbe a poussé !» s’exclame Charly. Il a seulement quitté le jardin une dizaine de jours et il nous explique à quel point il sent du changement, ne serait-ce que dans nos prairies. Et c’est vrai que depuis quelques jours, les graminées s’en donnent à cœur-joie. Aux fleurs de Vulpins et de Bromes mous s’ajoutent désormais celles des Pâturins des prés, des Houlques laineuses, des Fétuques élevées et des Flouves odorantes. J’adore ces floraisons, que je trouve toujours particulièrement élégantes et graphiques. Et puis, je comprends l’enthousiasme de Charly : en traversant le verger, on se sent désormais comme accompagnés dans la prairie tout au long du chemin qui mène vers les champs. Lorsqu’on marche au milieu de l’herbe haute, on se sent littéralement enveloppé de végétation, dilué dans un paysage dans lequel on ne pourra bientôt plus prétendre être vu de loin, dans lequel l’animal humain ne domine plus son chemin. L’herbe haute, ça rend un peu modeste. Aux tiges des graminées s’accrochent follement les vrilles des Vesces et les minuscules aiguillons des Gaillets gratterons. Et pendant que nos yeux se laissent accrocher par le vol d’une libellule ou d’un papillon, une vie discrète mais abondante s’installe à toutes les hauteurs de la prairie : des abeilles, des mouches, des punaises, des fourmis, des araignées et j’en passe. On obtient une belle biodiversité à bon compte en arrêtant simplement de tondre ces espaces verts… D’où vient dès lors que nous n’avions pas perçu ce changement d’ambiance, pourtant significatif ? C’est que notre esprit est ailleurs.

Des fleurs de tomate, on en veut encore et encore !

Notre esprit est tourné vers la première livraison d’Amap, dans deux semaines. Et en particulier, nous sommes obnubilés par les floraisons de nos courgettes et de nos tomates. Car, tout est un peu en retard dans notre ÉcoJardin. La faute à un printemps désespérément froid, qui retarde tout, ça vous le savez déjà. Les premières fleurs de tomates sont arrivées cette semaine et elles sont encore très discrètes. Les courgettes ont commencé leur floraison quelques jours plus tôt mais elles n’ont produit pour l’instant que des fleurs femelles. Ce qui signifie qu’aucune pollinisation n’est encore possible… De toute façon, compte-tenu du froid qui règne encore dans le jardin (4 à 6°C le matin, 13 à 15°C l’après-midi), les insectes pollinisateurs ne sortent presque pas… Dans les petits pois, la situation se décante tout doucement et on devrait pouvoir faire une première récolte avant la fin du mois. Par contre, nos haricots à ramer n’ont toujours pas démarré, ce qui est extrêmement préoccupant. Les pommes de terre sortent timidement de la paille et les rangs apparaissent par à-coups. Soyons justes : il y a quelques cultures qui démarrent mieux que les années précédentes : les choux de printemps, les choux chinois, les navets, les oignons, les choux-raves, les petits pois de plein champ et les fèves… Et il semblerait qu’on ne manquera pas de salades cette année !

Plantation de tomates : 3ème et dernière série. Charly et Alexandre à la manœuvre.

Les implantations ont continué bon train. On est à l’heure sur notre planning pour tous les légumes d’été : tomates, aubergines, poivrons et concombres. L’année dernière, on plantait encore des aubergines fin mai. Cette année, on a une bonne longueur d’avance : lundi prochain, on devrait avoir terminé de planter tous nos légumes d’été. Oui, tous. Notre célérité aura au moins eu un mérite : nos plants ne sont pas épuisés lorsqu’on les met en terre et reprennent rapidement. Les plantations de tomates nous ont d’ailleurs occupé une bonne partie de la semaine. Ce qui nous a permis de faire connaissance avec Alexandre notre stagiaire de la semaine. Alexandre nous vient de loin : le Cfppa de Brie-Comte-Robert en Seine-et-Marne ! Pour le moment, il profite de ses stages pour voir un maximum de techniques et de structures différentes. Il ne pense pas s’installer immédiatement, se sentant encore trop débutant. Pourtant le goût pour le maraîchage et la motivation sont déjà bien là ! Il nous bombarde de questions techniques, nous obligeant à détailler le moindre de nos gestes professionnels. Son passage aux Grivauds a été court mais intense et on le retrouvera un jour avec plaisir s’il le souhaite ! Merci Alexandre pour ton coup de main et ta bonne humeur. Je m’en voudrais aussi de ne pas saluer comme il se doit le départ d’Hélène, qui nous a quitté mardi matin, avec quatre incroyables semaines ! Hélène aura été à nos côtés pendant une grande partie de ce froid printemps. Son enthousiasme et son implication nous auront servi d’aiguillon pour ne pas céder à la morosité et pour poser sans cesse sur notre jardin un regard curieux et passionné. Là encore, ne vous inquiétez pas trop : il y a de fortes chances pour que vous la retrouviez un jour ou l’autre sur ce blog…

À la semaine prochaine !

Bottes ou pas bottes ?

Des tomates cerises ? Non, des radis !

Ah non, on ne va pas encore vous parler de météo ! Encore qu’on aurait des raisons de se plaindre, parce que le compte n’y est pas : il fait encore plutôt froid et gris. Bon, d’accord, il a plu cette semaine : une grosse vingtaine de millimètres d’eau, ce qui n’est vraiment pas du luxe dans cette période de sécheresse. Mais lorsque je parle de «bottes» dans le titre de cet article, je ne fais pas référence aux grandes chausses imperméables que nous avons eu le plaisir de ressortir ces derniers jours. Je veux plutôt parler des bottes de légumes. Parce que ça fait partie des figures imposées au printemps : on vend ses légumes nouveaux en bottes. Carottes, navets, oignons, aillet et … radis. Or, cette semaine, on a un petit problème avec nos radis : ils sont plutôt beaux mais … ils n’ont presque pas de fanes ! Du coup, c’est presque impossible de placer un élastique et de tenir l’ensemble. La solution s’impose d’elle-même : pour ne pas gâcher nos radis, il va falloir les vendre en barquette. Alors, oui, ça constitue un travail supplémentaire pour nous puisque nous devons couper les feuilles au moment de la récolte et préparer les barquettes avant le marché. Mais je vois deux avantages intéressants à cette technique. D’abord, elle permet de laisser dans le champ une partie du légume qui est rarement consommée (parce que, ne nous voilons pas la face, les fanes de radis finissent bien plus souvent au compost que dans la soupe…). Ensuite, elle permet de conserver plus longtemps le radis : privé de son feuillage, le radis ne transpire plus et reste ferme plus longtemps. Contre-intuitif, n’est-ce pas ? C’est particulièrement vrai avec les bottes de carottes. Si vous laissez les feuilles, même au frigo, alors les carottes se ramollissent en moins de 48h.

Pioche, sécateur et bonne humeur, la recette parfaite pour un désherbage façon Grivauds.

Cette semaine, on passe beaucoup de temps à désherber… Chez nous, le désherbage, c’est une opération qui a souvent lieu avant la plantation. Avant le paillage de la planche, plus précisément. Il y a une certain nombre de planches qui n’ont pas été occultées cet hiver et qui ont quelques thalles de graminée, des rumex, des pissenlits, des chardons et parfois … de la potentille (grrrrr). On retire les talles avec une pioche bien affûtée et le reste au sécateur. Une opération pas toujours marrante, mais qui nous fait gagner beaucoup de temps pendant la culture. À la manœuvre, Adeline et Hélène, qui sont devenues des pros de l’arrachage de chardons !

On plante encore des tomates, notamment des plants greffés plutôt en bonne forme. Adeline nous réapprend à plier nos bâches (vidéo à suivre). Mais on n’en oublie pas non plus de rester vigilants avec la faune et la flore du jardin. Fabrice attire notamment notre attention sur les nombreux nouveaux oiseaux de la semaine : Hypolaïs polyglotte, Fauvette des jardins, Rougequeue à front blanc, Pouillot siffleur et Bergeronette printanière. La semaine se termine avec une nouvelle crainte météorologique : on nous annonce une gelée lundi prochain…

À la semaine prochaine !

La ferme aux insectes

Bourdon sur renoncule

Lorsque Fabrice a adopté la technique du MSV en 2017, il avait une intuition très forte : celle que le non-travail du sol participerait à l’augmentation de la biodiversité de l’ÉcoJardin. Il se doutait que la faune du sol s’en trouverait favorisée : vers de terre, cloportes, collemboles, etc. Le paillage permanent a rapidement servi d’habitat à nos amies les limaces, qui se sont mises à pulluler. Dès l’année suivante, on percevait déjà l’installation de nombreux prédateurs de limaces : vers luisants (lampyres), carabes et staphylins. On a longtemps eu les yeux braqués sur ces insectes auxiliaires. De la même façon, on est toujours extrêmement attentifs à l’arrivée des prédateurs de pucerons : larves de coccinelles et larves de syrphes, entre autres. Dans notre champ de vision, il y a aussi tous ces insectes et ces araignées qui se font beaucoup trop remarquer pour qu’on ne les oublie : les grillons et leurs stridulations, les majestueuses argiopes-frelons, les grandes libellules colorées (dont les libellules déprimées), les punaises gourmandes de concombre (Nezara Viridula), les bourdons et les abeilles, si précieux pour la pollinisation, etc. Mais il suffit d’un peu d’attention pour comprendre qu’on n’avait fait que percevoir la surface des choses. Le pari de Fabrice est correct : il existe une vie entomologique folle aux Grivauds et cette semaine, avec le retour de la chaleur, cette vie est facilement perceptible. On aurait tort de se limiter aux ravageurs et aux auxiliaires, le spectacle qui nous est offert est fascinant de diversité, tant dans ses formes, dans ses dimensions que dans ses couleurs. Comme toujours, le plaisir de la découverte est encore plus vif lorsqu’on va jusqu’à l’identification de l’insecte. À partir des nombreuses photos prises sur le terrain (voir la galerie ci-dessous), Hélène se charge d’identifier tout ce qu’on a pu croiser dans la semaine. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier cette exubérance naturelle. On a pu observer les mésanges charbonnières faire des allers-retours sur nos bords de serre, à deux pas de nous, emportant une chenille ou un petit insecte à chaque vol. Mécaniquement, plus d’insectes, c’est plus d’oiseaux…

Plantation des tomates greffées : il faut travailler avec délicatesse pour ne rien casser. Céline et Fabrice à la manœuvre.

Les températures enfin printanières signent le lancement des plantations de tomates. Avec Céline (qui fait un bref retour cette semaine), on plante les premiers plants greffés. On prend bien soin à ne pas enterrer le point de greffe et à ne pas remettre de la paille sur le collet pour éviter tout problème sanitaire. On les surveille comme de l’huile sur le feu, on a hâte que les plants reprennent et s’étoffent pour résister à toutes les agressions de ce nouvel environnement (les coups de vent, l’humidité, les chats…). On complète cette première série avec du plant simplement repiqué (sans greffe) : on a décidé de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et on s’assure un minimum de production de cette façon-là. Charly aussi est de retour et avec lui on plante des betteraves, des tomates cerise, des aubergines, etc. Pour la première fois depuis de mon arrivée aux Grivauds, on est à l’heure sur notre planning d’implantation et de semis. Du coup, on a décidé de s’offrir notre samedi après-midi ! Un évènement inédit à cette saison…

À la semaine prochaine !

Que le printemps vienne. Enfin.

Une bulle froide très «bien» située…

Que le printemps vienne. Que les gelées cessent enfin. Que les plantes se rassurent, qu’elles se sentent en confiance et qu’elles s’autorisent de nouveau à pousser. Que le jardinier dorme sur ses deux oreilles sans craindre pour ses haricots, ses courgettes et ses aubergines. Qu’il s’effeuille de ses lourds vêtements d’hiver. Qu’il s’active avec joie, que ses plants de tomates trouvent le chemin de la terre riche et nourricière, que sa conversation s’allège, que son cœur s’ouvre en même temps que les fleurs des champs et les bourgeons des arbres. Viens, printemps, viens ! N’aie pas peur, nous saurons t’accueillir, nous saurons te fêter.

Même en serre, on garde les vêtements chauds…

Il a gelé tous les jours cette semaine. Avec des valeurs systématiquement comprises entre -3°C et -4,5°C. Ces gelées ont des conséquences immédiatement perceptibles pour nous : tout est en retard, tout est stressé. Petits pois, radis, choux-fleurs, courgettes, haricots verts, salades. On note partout des colorations suspectes : des blancs et des jaunes, chloroses typiques de carences ou de stress thermique, ou du violet, signe que les plantes émettent force anthocyanes pour lutter contre le froid récurrent, détournant temporairement le fruit de la photosynthèse pour créer de coûteux tannins. Chez nos collègues, les mauvaises nouvelles pleuvent : là des fèves en fleurs qui capitulent, là des petits pois fraîchement sortis de leurs poquets qui abdiquent sans tambour ni trompette, là des fruitiers qui ne donneront rien… C’est très difficile pour nous de dire quelles seront les conséquences à terme de cette interminable vague de froid. Les rendements de fin de printemps seront affectés, c’est certain. Et la précocité des légumes d’été s’en trouve fortement hypothéquée. On sent que c’est de nouveau une année où va falloir beaucoup communiquer avec nos amapiens et nos clients de Vichy pour expliquer pourquoi les paniers et le stand tardent à se remplir.

Plantation et paillage de pommes de terre en plein champ : Adeline et Hélène à la manœuvre.

Je ne peux pas m’empêcher de ressentir une légère déception vis-à-vis de cette situation météorologique. Cette année, on avait pourtant anticipé beaucoup de choses (voir l’article de la semaine dernière) et on était enfin à l’heure sur notre calendrier de plantations. On aurait aimé un démarrage de saison un peu plus calme, un peu plus clément avec nous… Tant pis. On essaie du mieux qu’on peut de rester légers et de continuer à travailler d’arrache-pied pour la suite de la saison. L’efficacité de nos petites mains de la semaine nous aide énormément : Adeline et Hélène forment un binôme solide et leurs expériences respectives leur permettent d’être rapidement autonomes. La journée est émaillée de petites coupures pour prendre le temps d’examiner une plante ou de photographier un insecte. Hélène se charge ensuite de terminer l’identification de retour à la maison. Une exploration minutieuse de notre jardin qui nous permet d’oublier un peu le vent glacial qui nous oblige à récolter des poireaux en manteau mi-avril…

À la semaine prochaine !

Vague de froid : on était prêts !

À 8h10, alors que le jour est levé depuis une heure, il fait encore -7°C en serre…

«Denis, as-tu remarqué que les épinards sont plus sucrés après une vague de gel ?» C’est Hélène, notre nouvelle wwoofeuse qui me fait remarquer que la synthèse de sucre est une façon pour les plantes de se préparer au froid : car l’eau sucrée gèle à une température plus basse que l’eau pure. En bon lecteur de Marc-André Sélosse[1]Dont le dernier livre «Goûts et couleurs du monde» traite des tannins. , je savais que les plantes émettaient des tannins appelés anthocyane pour lutter contre le froid. Ce colorant rouge est visible partout dans la nature en ce moment, compte-tenu des températures très basses que nous venons de vivre. On est tout de même descendus en dessous de -7°C, ce qui est un record à cette date !

Conséquence du gel : nos petits pois ont jauni (et même blanchi par endroits).

Aux Grivauds, la problématique du gel en avril devient récurrente. Voire, elle s’accentue. Du coup, on commence à développer aussi nos propres stratégies pour traverser avec sérénité ces dernières vagues de froid de la saison. Bien entendu, il y a des voiles thermiques partout dans nos serres et dans notre champ, ça, c’est le minimum. Ensuite, il y a beaucoup de cultures qui ont été implantées sur toile tissée. Par exemple, 7 planches sur 8 sur bâchées dans les serres 6 et 7 (nos serres d’intersaison). Car sur ce genre de surface sombre, il gèle moins fort que sur de la paille claire et brillante. Si on doit pailler une planche avant avril, alors, soit on couvre la paille avec une toile tissée, soit un broie la paille pour qu’elle soit plus fine, moins épaisse, et qu’elle ne ralentisse pas trop le réchauffement du sol. À quoi on ajoute les tunnels nantais en plein champ pour faire pousser nos épinards et nos carottes. Il y a là un ensemble de dispositifs assez laborieux à mettre en place mais qui sont devenus indispensables pour affronter à la fois les gelées de fin de saison et la lenteur de réchauffement du sol en MSV. Une dernière stratégie que nous avons mis en place consiste tout simplement … à ne plus planter de cultures sensibles avant le 10 avril. On va perdre sans doute en précocité mais on y gagne en stress. Au final, en terme de dégâts, on a surtout perdu des blettes fraîchement implantées et nos petits pois à ramer ont curieusement pâli. Mais on ne perd aucun plant, ni aucune courgette.

Beaucoup de manipulation de voiles thermiques cette semaine. Mathilde, pour sa dernière semaine de stage aux Grivauds, apprend à les rouler rapidement.

Cette semaine, quand on s’approche des serres, on entend de drôles de chants. Et pour cause, notre nouvelle wwoofeuse, Hélène, a décidé de faire chanter en canon notre petite équipe. Mathilde et Roman, qui savent aussi chanter, se frottent eux aussi à l’exercice et le liseron disparaît de nos oignons et de nos carottes au son du «Bruit doux de la pluie» ou du «mighty tree of Yggdrasil». Nos chants du matin nous donnent du courage pour les longs chantiers de semis de printemps : petits pois, pois mangetout et fèves. On dit au revoir à Mathilde et Roman, dont c’était le dernier stage aux Grivauds. On se console en préparant joyeusement les prochaines planches en serre de légumes d’été (haricots, aubergines et poivrons).

À la semaine prochaine !

References

References
1 Dont le dernier livre «Goûts et couleurs du monde» traite des tannins.

Course à l’échalote en plein soleil

Il fait tellement chaud qu’on est obligés de faire de l’ombre (avec des cagettes) à nos courgettes après repiquage ! Du jamais vu à cette date.

Ce matin, alors que le soleil est déjà levé depuis longtemps, je frissonne dans le vent du nord. Incapable de me réchauffer, je fais le constat que je ne suis pas assez couvert, alors que je porte un pull et une écharpe. Et pourtant, je me souviens avoir travaillé tous les après-midi de cette semaine en tee-shirt et en short (!). Ai-je rêvé cet épisode estival au beau milieu du printemps ? L’étonnante vigueur de nos plantations de printemps vient en soutien de mes souvenirs : oui, le temps a été poussant, ces derniers jours. Mais la parenthèse est déjà terminée et c’est un épisode de froid particulièrement préoccupant qu’on nous prévoit pour la semaine prochaine. En seulement deux jours, on a déjà perdu 12°C sur la maximale (24°C jeudi contre 12°C samedi). Les gelées sont de retour et elles s’annoncent dangereuses pour nos courgettes et nos plants de tomates… Pour couronner le tout, il ne pleut toujours pas ! L’épisode de sécheresse printanière ressemble beaucoup à celui qu’on a connu l’année dernière, pendant le premier confinement.

Le retour du bambou dans les petits pois

Tout autour de moi, je perçois les traces récentes d’une activité intense : il y a eu du boulot d’abattu ! Et pour cause, on était 4 dans les champs ! Car cette semaine, Mathilde, notre stagiaire du moment, a été rejointe par Roman, son compagnon. Ensemble, on plante à tour de bras ! Des oignons, des échalotes, de la salade, des choux rouges, des pommes de terre, des betteraves et … des courgettes ! On paille toujours beaucoup, on désherbe un peu et on trouve même le temps de palisser les petits pois, qui ont bien poussé. Deux lignes d’aspersion sont installées dans le champ pour arroser les oignons. Bref, les choses avancent dans le bon sens !

Par contre, il y a une chose aux Grivauds qui nous tire en arrière, c’est notre camion. Car figurez-vous qu’il est encore en panne ! Impossible de passer les vitesses, alors que la boite de vitesse et l’embrayage sont neufs… On en a franchement marre. Si ça n’est pas réparable, ou si c’est trop cher, il faudra d’abord trouver un véhicule pour emmener nos légumes à Vichy samedi prochain. Et ensuite… eh bien, cette fois-ci, c’est décidé, on va sans doute emprunter pour acheter un nouveau camion. Un incident dont on se serait bien passé à cette période, où nous avons besoin de nous concentrer sur nos plantations…

À la semaine prochaine !

Des oignons et des oiseaux

Mathilde à la plantation des bulbilles d’oignons

C’est rare qu’on ait des chantiers interminables aux Grivauds. Bon, d’accord, il y a le désherbage de nos fraisiers sous serre, qui est une vaste blague et qu’on ne fait faire qu’à ceux·celles qui ont le courage de supporter un long cours sur les adventices vivaces en MSV… Il y a néanmoins de vrais gros chantiers qui marquent la saison et c’est notamment le cas de la plantation des oignons. On en fait 2 buttes de 110m complètes sur 4 rangs. Dans la première, on installe des bulbilles. Dans la deuxième, c’est moitié bulbilles moitié oignons en motte (à partir d’un semis effectué en janvier). On se souvient nettement qui nous a aidé à démarrer la saison les années passées. En 2020, juste au moment du confinement, c’était Nicolas et sa moustache. En 2019, c’étaient Camille et Aymeric qui s’y étaient collés, avec une impressionnante célérité. En 2018, on avait fait ça tous seuls et ça nous avait pris une semaine entière… Cette année, le chantier démarre avec Mathilde, qui en profite pour se mettre à niveau sur le cycle de l’oignon. Par rapport aux années précédentes, on a choisi un itinéraire légèrement simplifié : on paille d’abord et on plante à travers (au plantoir à poireaux). C’est légèrement fastidieux mais ça se fait très bien. Et on est sûrs de ne pas déplacer les bulbilles en paillant. En quelques après-midi, on a déjà planté les deux tiers des bulbilles et un gros tiers des mottes. Bref, on avance bien.

Et cette semaine, retour de la rubrique naturaliste de Fabrice ! Où on entend parler de chants d’oiseaux et de vie aquatique…

L’écho du jardin nº2 – Par Fabrice

Je suis né à la fin de l’hiver et je renais à chaque début de printemps !

Entre douceur et fraîcheur, ces quatre dernières semaines sont à l’image du climat grivaldien que nous avons appris à affronter. De bonnes gelées à -4°C un matin suivi d’un +10°C le lendemain, une période douce avec un soleil bienfaiteur, une semaine grise et fraîche à ne pas mettre un maraîcher dehors et à nouveau du temps froid ! Bref, le printemps est là même si ça ne se voit pas, il n’y a qu’à entendre les chants se succéder dès la fin de nuit, le rouge-gorge familier, le merle noir et l’alouette lulu donne le la, le relais est pris par le pinson des arbres, le verdier d’Europe, le bruant zizi et le bruant proyer. Les mésanges bleues et charbonnières un peu moins matinales, accompagnées par le pouillot véloce et le tarier pâtre, s’égosillent à leur tour. La journée est rythmée par les chants, les cris de contact et d’alarme ; tiens, un vilain matou traînerait dans la haie que ça ne m’étonnerait pas ! Le soir venu, notre petite chouette si peu connue, la chevêche d’Athéna, trahit sa présence par son chant bref et répété. Dès le levé du jour les passages de migrateurs se succèdent, les vols de pigeons, suivis par les milans royaux et les buses variables, des tarins des aulnes s’attardent quelques minutes dans les bouleaux à la recherche de quelques graines oubliées et repartent. Et sur la dernière semaine les remontées vers le nord battent leur plein, le ballet des grives litornes avec leur cris si particuliers et les dernières grues cendrées observées annoncent l’arrivée de nouvelles espèces. Les jours se suivent et de nouveaux arrivants font leur apparition, les premiers milans noirs arrivent en ce début mars, la première fauvette à tête noire me gratifie de son chant le 14 au matin près de la fenêtre du salon, le premier rouge-queue noir, un joli mâle, apparaît le 17 avec un joli ver qui dépasse de son petit bec effilé ! J’attends avec impatience ma première hirondelle rustique, elle est tardive cette année !

Et dans la mare, le ballet des tritons crêtés a débuté dès les premiers 15°C, les mâles sont remarquables, ils arborent une crête dentée, on se croirait revenus au temps des dinosaures ! Et dans cette eau un peu trouble j’aperçois un petit triton palmé qui sort de la végétation aquatique dans laquelle évoluent de nombreux insectes dont le magnifique dytique bordé et plusieurs espèces de libellules au stade larvaire. J’aperçois ma première libellule de l’année, un leste brun, elle ne vole pas vraiment, elle est scotchée à une pierre bien exposée aux rayons du soleil ; il faut dire qu’il ne fait pas plus de 8°C en ce premier jour de printemps et le vent de nord est fort ! Les grenouilles vertes sont assez discrètes, la température n’est pas encore assez douce mais un amas d’œufs accroché aux typhas (plus connus sous le nom de massettes) et à la glycérie flottante, une graminée aquatique, est la preuve que la saison de reproduction est belle et bien engagée !

Quelques papillons virevoltent pendant les heures les plus chaudes de ce début de période, grande tortue, vulcain et robert le diable se laissent admirer quelques instants, puis disparaissent derrière les haies.

Violettes odorantes

Les floraisons sont assez discrètes, les premières pâquerettes émergent de la prairie sous le verger, les violettes odorantes, d’un violet intense, s’épanouissent en tapis, les prunelliers et les pêchers se couvrent de leurs premières fleurs. S’ensuit l’apparition des premières stellaires holostées et les ficaires le long des haies bien exposées.

Cette fin de période est à nouveau bien fraîche et notre petite faune se fait plus discrète, soyons patients avec le retour du soleil et de la douceur notre enthousiasme va renaître.

À la semaine prochaine !

L’Amap de Dompierre poursuit sa route sans nous

Il y a 10 ans naissait l’ÉcoJardin des Grivauds. On reviendra sur son histoire régulièrement cette année, en attendant des jours meilleurs pour que nous fêtions dignement cet anniversaire. Il y a 10 ans, les premiers légumes qui sortaient de ce jardin étaient vendus à l’Amap de Dompierre. Cette Amap a été créée autour de l’arrivée de Fabrice à Pierrefitte-sur-Loire. Un groupe d’habitants avait décidé de se saisir de cette opportunité pour monter cette association qui leur permettait à la fois de profiter de bons légumes bio de saison et de soutenir l’installation d’un paysan sur leur territoire. Parmi les membres fondateurs de cette Amap, il y avait notamment Jacques Debeaud (notre propriétaire), Laurent Desmytter (l’actuel président de l’association) et Annie-France Pouget (l’actuelle trésorière). L’année suivante est créée l’Amap de Bourbon-Lancy, sur l’initiative de Christian Desmousseaux, qui faisais partie des tous premiers adhérents de celle de Dompierre.

Dès le départ, la constitution des paniers a toujours été effectuée par un binôme (voire un trinôme) de maraîchers. Actuellement, nos partageons les distributions avec Jean-Baptiste Guinot (Jardin de la Gare à Sorbier). Tout aurait du se poursuivre tranquillement de cette façon-là, mais l’histoire récente de notre ÉcoJardin a changé la donne. En 2018, Denis vient rejoindre Fabrice et le GAEC est monté. À ce moment-là, il a fallu envisager un nouveau débouché pour nos légumes et c’est pour cela que nous avons réservé un stand sur le marché de Vichy. Vous le savez, ce stand a rapidement connu beaucoup de succès et nous n’arrivons pas à satisfaire toutes les demandes. Nous nous sommes retrouvés avec 3 temps de vente par semaine : le mercredi pour l’amap de Bourbon-Lancy, le jeudi pour celle de Dompierre et le samedi pour le marché de Vichy. Nous pensons que nous serions plus efficaces dans notre production en nous concentrant sur nos deux principaux débouchés. C’est pourquoi nous disons cette semaine au revoir à l’Amap de Dompierre, qui poursuivra donc sa route sans nous. Pour la partie légumes, Jean-Baptiste pense pouvoir assurer seul la saison haute. Reste à trouver quelques légumes pour l’hiver afin de compléter sa production.

Fabrice et moi-même tenons à remercier le bureau (Laurent, Patricia et Annie-France), les collègues producteurs et les adhérents de l’Amap pour ces dix années de soutien. Sans cette Amap, la commercialisation de nos légumes aurait sans doute été plus difficile lors des premières années du jardin. Nos besoins ont évolué depuis et c’est avec grand regret que nous vous quittons. Nous souhaitons que l’Amap connaisse encore de longues et belles années, pleines de légumes, de produits locaux et d’échanges amicaux. Encore merci !

Denis et Fabrice

PS : Vous trouverez un aperçu des travaux de la semaine dans la galerie :

Toi aussi, arrache des plantes…

(Cliquer pour agrandir) Zone où les épinards ont jauni (serre 2). Peu de racines sortent de la motte. Et celles qui tentent leur chance sont horizontales.

Non, non, rassurez-vous, le blog n’a pas changé de propriétaires… D’accord, le titre de l’article est légèrement provocateur mais on est bien toujours les mêmes : à respecter tant et tant notre sol qu’on n’ose même pas déraciner les adventices qu’on y extrait (sauf quelques exceptions, comme les fameuses potentilles). Mais des fois, cette attitude radicale nous porte préjudice. Par exemple, en n’allant pas étudier les racines des plantes les moins en forme, on se prive d’une clé de lecture simplissime pour comprendre leur manque de vigueur. En arrachant un pied d’épinards jaunis de la serre 2, on constate que les racines partent uniquement horizontalement, et pas verticalement. Comment expliquer ça ? Cette semaine, on a eu une révélation : on ne connait finalement que les premiers centimètres de nos sols. En dessous, c’est une boite noire. C’est Alexandre Barrier-Guillot, le conseiller maraîchage Bio de la FRAB qui nous a aidés à y voir plus clair. Mais que venait-il faire aux Grivauds ? Oui, vous avez raison, commençons par contextualiser son intervention.

Le groupe GIEE Climat en visite aux Grivauds. Au centre, Alexandre Barrier-Guillot, conseille maraîchage biologique de la Frab.

Au sein de la FRAB[1]Fédération Régionale d’Agriculture Biologique, il s’est formé un groupe GIEE[2]Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental autour de la question de l’adaptation des pratiques maraîchères au changement climatique. Composé d’une douzaine de membres, le groupe commence ses activités en venant identifier des problématiques et des solutions sur le terrain. Et comme Fabrice en fait partie, c’est tout naturellement qu’il a proposé de faire visiter les Grivauds pour montrer quelles actions y avaient été mises en place pour limiter l’impact des agressions climatiques sur les cultures (sécheresses, canicules, grêles, tempêtes, etc.). C’est donc dans ce cadre qu’Alexandre se met à creuser des trous dans notre sol à l’aide d’une tarière. L’objectif est triple : étudier l’évolution de la composition du sol en fonction de la profondeur (les différents horizons du sol), détecter la présence de compaction et étudier l’hydratation des différentes couches. Sans surprise, dans les serres 1 et 2, on tombe rapidement sur de l’eau libre (dans les argiles profonds, vers 50 cm) : signe d’hydromorphie. Ça rend le sol peu appétant en profondeur et ça explique pourquoi on y trouve peu de turricules (et donc peu de vers de terre anéciques). Par contre, ce qui est plus surprenant, c’est de découvrir que, passés quelques centimètres bien hydratés, l’hydratation du sol décroît rapidement. Voilà pourquoi les épinards ont des racines horizontales : ils ont été plantés dans un sol qui n’était hydraté qu’en surface : la couche immédiatement en dessous étant sèche, elle s’est comportée comme une semelle, empêchant les racines de passer. Du coup, l’épinard épuise les ressources minérales du premier horizon et devient jaune au bout de 2-3 coupes seulement. Verdict : à la sortie de l’été, après une culture asséchante (comme la tomate), il faut envoyer beaucoup d’eau dans le sol pour le recharger. La tarière nous permettra désormais de vérifier l’homogénéité de l’hydratation du sous-sol.

Cette semaine, un léger vent de folie traverse les Grivauds…

Il ne faudrait pas croire qu’on a passé la semaine à s’extasier sur cette grande révélation, on a aussi fait avancer beaucoup de chantiers ! Ce serait fastidieux de tout lister. Retenons peut-être la mise en place du tunnel nantais pour les carottes, la plantation des choux-fleurs, les premières greffes d’aubergine (vous aurez des photos plus tard, là, on n’est pas très sûrs d’être fiers de ce qu’on a fait…). On fête aussi le retour de deux têtes connues des Grivauds ! Céline, d’abord, qui termine son 4ème stage chez nous et qui nous a beaucoup fait rire tout au long de la semaine. Parce que c’est aussi ça un beau jardin : un lieu où on se sent bien et où on peut laisser libre cours à sa bonne humeur. Bien entendu, on parle aussi plantes sauvages, floraison, itinéraires techniques. Elle profite qu’on a le dos tourné pour faire le mur et aller visiter le verger d’Aurélie Cleenewercke à Saint-Aubin [3]Les Jardins de la Brouette Bleue. Mentionnons ensuite le passage de David, notre collègue des Jardins de Mirloup dans le Morvan. Il est venu discuter, poser quelques questions, passer du temps avec nous et en profite pour filer un coup de main non négligeable (plantation des choux-fleurs et paillage des rhubarbes) ! Merci à tous les deux pour cette belle semaine !

Et à la semaine prochaine !

References

References
1 Fédération Régionale d’Agriculture Biologique
2 Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental
3 Les Jardins de la Brouette Bleue

Sprint de fin d’hiver : la deadline de l’oignon

Il fait moche mais il ne pleut toujours pas ! Donc, on remet en place l’irrigation pour arroser notre semis de carottes avant de les couvrir avec un tunnel nantais.

On est en mars. Si, je vous assure ! C’est pas parce que les températures plongent et qu’on voit plus le soleil depuis trois jours qu’il faut l’oublier : le printemps est inéluctable. Pour nous, il y a un moment où tout s’accélère d’un coup, c’est lorsqu’on commence à planter nos oignons de conservation. Ça a lieu aux alentours du 20 mars. À ce moment-là, on enchaîne sur les semis de petits pois et de fèves et on prépare les premières planches de courgettes et de tomates sous serre. Passé le 20 mars, donc, tous les chantiers annexes sont repoussés à l’hiver suivant. Autant dire qu’on commence à sentir monter l’adrénaline. Car on a encore beaucoup de choses à terminer avant de tourner définitivement la page de l’hiver. Et en particulier, il faut qu’on plante nos arbres le plus vite possible. Et on ne vous parle même pas du paillage des fraisiers, des artichauts, des rhubarbes, etc.

Trop d’herbe a poussé à travers les bâches de choux : qu’à cela ne tienne, on re-bâche !

La serre d’endurcissement est enfin terminée : le sol est bien plat désormais. Reste à changer la bâche des pignons qui part en lambeaux, mais ça n’est pas grand-chose à faire. Le chantier rhubarbe est commencé aussi. De quoi s’agit-il ? Au cours de ces deux dernières années, on a planté deux séries de rhubarbe. À chaque fois, on s’est plus ou moins contentés de pailler la butte et de planter à travers. Mais comme on manque de temps, les rhubarbes se retrouvent en concurrence avec les vivaces qui viennent se réinstaller (potentilles, chardon, chiendent, etc.). Il faut donc réussir à les bâcher par dessus et à ouvrir la bâche précisément à l’endroit où il y a des pieds. Pour les repérer, on a une astuce : on plante un crampillon à côté de chaque rhubarbe avant de pailler. Ensuite, une fois que la bâche est déployée, on repère en tâtonnant la position des crampillons et on ouvre la bâche au cutter. Autre chantier enfin terminé : la désinstallation des choux. En fait, ce qui prend du temps, c’est surtout que si on veut pouvoir récupérer les bâches sans trop les abîmer, alors, il faut se débarrasser des grosses thalles d’herbe qui ont poussé dans chaque trou. Pour cela, on teste une nouvelle technique : on installe des bâches par dessus les bâches enherbées…

Milan et Adeline récoltent des épinards. Devinez qui aura la caisse la plus pleine à la fin de la récolte…

Milan est encore là cette semaine, d’une bonne humeur à toute épreuve, conciliant avec souplesse travail au jardin, vélo et développement web – c’est ça aussi faire du wwoofing, c’est aussi prendre du temps pour soi. Et puis, il y a une autre revenante : Adeline ! Adeline a été wwoofeuse chez nous il y a deux ans et on se souvenait surtout que son séjour avait un goût de «trop-court». Entre-temps, elle été wwoofeuse chez nos collègues de la ferme de Layat, a décidé de se lancer dans une formation en compagnonnage (4 fois 2 mois de stage, tout de même !) et finit par passer un BPREA, tout en continuant à faire du wwoofing dans une grosse ferme maraîchère du Var… C’est dans le cadre de son BPREA qu’Adeline est stagiaire aux Grivauds. Nous, on se sent tout à coup un peu «légers» pour un tel profil mais il faut peu de temps pour qu’elle nous rassure. L’ambiance est tantôt sérieuse, tantôt plus décontractée et le travail avance vite. Milan ose une comparaison entre notre passion pour les plantes et la chasse aux Pokemons. Tout est permis aux Grivauds, même de se moquer des maraîchers !

À la semaine prochaine !