On n’en revient toujours pas : on vient de récolter neuf pieds de patate douce et on a une moyenne de 7 kg par pied ! Les tubercules sont monumentaux – certains pèsent plus de 3 kg ! – et ils sont à peine grignotés par les campagnols. Ce qui fait que plus de 90% de la récolte est commercialisable. C’est un rendement énorme ! On suspecte les fortes chaleurs de cet été d’avoir été favorables pour ce légume demandant beaucoup de soleil. D’habitude on commence la récolte fin-octobre, début novembre. Là, on a un mois d’avance ! On en a déjà mis deux fois sur le marché de Vichy et une fois à l’Amap. On a planté une centaine de pieds en tout. Si tout a le même rendement, on part sur du 700 kg de patate douce pour l’hiver ! On a intérêt à faire une sacré promotion de ce légume pour écouler tout ça. Et à réussir notre conservation. On en reparlera plus loin.
La patate douce, ça fait partie de la famille du liseron : c’est une convolvulacée ! D’ailleurs, la fleur ressemble à une fleur de liseron, mais en plus gros. Elle est gamopétale (toutes les pétales sont soudées entre elles) et prend une forme d’entonnoir. Sa culture est simple. On plante comme une courge, mais sous serre. On arrose abondamment (merci les gouttes-à-gouttes) et voilà. Comme toujours aux Grivauds, on prépare les planches en les nourrissant généreusement : compost, fumier et paille. En plantant à travers une toile tissée, on maîtrise l’enherbement. Nous, on considère que c’est vraiment une culture facile. Peu de ravageurs (en dehors de quelques coups de dents de campagnols), peu de maladies. Ça demande quand même de veiller à ce que les feuillages ne viennent pas s’immiscer au milieu des cultures voisines. Cela dit, les tiges sont souples et se manipulent encore plus facilement que des courges.
Jusqu’à présent, on achetait tous nos plants. Cette année, Fabrice a essayé de dédoubler certains pieds en prélevant des tiges et en les bouturant. Les plants ainsi créés semblent en forme. Pour autant, tant qu’on ne les a pas récoltés, on ne peut pas encore dire si c’est performant (et si les pieds amputés produisent autant que les autres). On fera une pesée pour vous dire, promis. Si on veut créer ses plants soi-même, le principe est le suivant. À la sortie de l’hiver, on place des tubercules dans du terreau et on attend qu’ils germent. On prélève les tiges et on les boutures dans des godets. C’est d’autant plus intéressant que les plants sont plutôt onéreux.
Bon, voilà, on a des patates douces. Mais, on en fait quoi concrètement ? Ben, un peu ce qu’on veut à vrai dire. Bon, on évitera en crudité : comme pour les pommes de terre, l’amidon cru, c’est pas tellement digeste. Alors, on fait sauter, on fait frire, on fait en vapeur ou rôtie, on la met en gratin, en soupe, en purée… Simple, non ? On a eu une stagiaire, Laurence, en 2019, qui nous avait fait un gratin de patate douce et chorizo. Fabrice en a encore des frissons de plaisir rien que d’y penser.
Il y a une dernière raison à acheter de la patate douce maintenant : certaines d’entre elles, à cause de leur aspect biscornu, sont vraiment décoratives. Oui, au même titre que les courges. Or, les patates douces apprécient la douceur humide de la maison et trouvera sa place sur une étagère de cuisine ou dans une bibliothèque. Comme pour la courge, la conservation permet de convertir une partie de l’amidon en glucose et donc d’augmenter le caractère sucré du légume.
Dans la galerie ci-dessous, vous noterez le retour de Claire. Et qui dit Claire, dit «petites bêtes». Avec elle, on s’extasie sur les insectes, les araignées, les campagnols et … les trèfles à 4 feuilles !
À dans deux semaines !