Ça fait des semaines qu’on vous témoigne de notre inquiétude concernant la météo de ce printemps : trop de sécheresse, des gelées matinales systématiques et des amplitudes thermiques délirantes (notamment dans les serres). L’épisode de grêle de mercredi n’était pas pour nous rassurer. Habituellement, aux Grivauds, la première série de tomates est plantée dans la première semaine d’avril et, de fait, nos plants de tomates étaient plus que prêts à être plantés… Pas seulement les tomates d’ailleurs, les courgettes et les haricots aussi. Sauf que cette année, nos sites de météo nous prévoyaient une gelée dans la nuit de jeudi à vendredi (de -1°C à -3°C). Que faire ? Décaler les plantations, c’est prendre une semaine de retard sur toutes nos plantations. On décide de planter quand même et on protège toutes nos bandes avec deux couches de voiles thermiques. Dans l’euphorie de la plantation, on en profite même pour sortir de la pépinière tous nos plants de tomates un peu avancés et on les installe sur une planche fraîchement paillée en serre nº2.
Finalement, la gelée annoncée a bien lieu. Sauf que le gel démarre à 22h00 et que la température descend à -5°C au sol en fin de nuit… Vendredi matin, on évalue les dégâts : plus d’un tiers des tomates plantées ont gelé sur pied et on perd au moins 4 caisses de plants. Au total, c’est entre 160 et 180 pieds de tomates qui vont nous manquer. On noie notre amertume dans le travail et on poursuit les plantations (courgettes et haricots) et le paillage (petits pois en plein champ). On en tire une leçon importante : partout où le paillage est récent (paille bien jaune), le gel a attaqué très fort. On le savait déjà : la paille a une faible capacité thermique (elle retient mal la chaleur) et lorsqu’elle brille, c’est encore pire puisqu’elle renvoie la lumière au lieu de l’absorber… On envisage plusieurs palliatifs pour l’année prochaine : installer une bâche noire temporairement au milieu des rangs de tomates ou bien pailler après la plantation, lorsque les gelées ne sont plus à craindre. C’est d’ailleurs comme ça qu’on a procédé pour les courgettes et les haricots et les dégâts y sont minimes (quelques feuilles brûlées).
Heureusement que pour le reste, les choses avancent plutôt dans le bon sens ! Notamment grâce à Camille et Aymeric, nos deux wwoofeurs de choc ! Ils paillent, ils plantent et ils désherbent comme s’ils avaient fait ça toute leur vie. Le grand jeu du moment, c’est l’apprentissage des familles de plantes maraîchères : brassicacées, fabacées, apiacées, alliacées, solanacées, cucurbitacées, chénopodiacées, astéracées, etc. Sans parler du grand défi : placer le mot «convolvulacée» (famille du liseron et des patates douces) au milieu d’une conversation…
À la semaine prochaine !
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Où l’on comprend que, pour le printemps, les portes de son éveil restent encore à demi ouvertes.
Où l’on note que l’ambiance est tout de même au grain de folie malgré les frimas.
Où l’on constate que les poules et la ferme sont « maou » bien gardées.