Certes, on a flirté avec les 39°C, certes on a eu quelques dégâts dans les tomates (les plus foncées d’entre elles ont un peu cuit sur les pieds) mais rien de dramatique. Les bassinages réguliers en serre, aux heures les plus chaudes, permettent de réduire le stress et limitent la propagation des acariens. Mercredi, au moment où le mercure s’affole, coup de chance, un nuage d’orage se forme au sud ouest et vient masquer l’astre brûlant. Et jeudi, même scénario ! Bigre, on a du bol, cette fois ! Vendredi soir, l’orage éclate pour de bon et une pluie très dense arrose le jardin. Pas de grêle cette fois-ci, rien ne vient gâter le tableau. Samedi, la pluie met du temps à venir et reste très timide au final. N’empêche, toutes nos plantes ont déjà réagi à cette réhydratation des sols : nos courges envahissent joyeusement leurs bâches, les poireaux s’élancent fièrement vers le ciel, les fanes des carottes et des céleris prennent une jolie teinte vert-foncé. On sent que la sécheresse et la canicule avaient un peu mis nos cultures sur «pause».
On pense évidemment à nos collègues des environs dont les réserves en eau sont déjà épuisées et qui se demandent quels légumes ils doivent sauver… Notre puits tient le choc pour l’instant mais son épuisement plane sur notre saison telle une épée de Damoclès. Même si la quinzaine de millimètres de pluie de ce week-end nous offre un petit répit, rien n’est définitivement gagné. En plus de réserves d’eau suffisantes (jusqu’ici), il y a aussi deux choses qui nous aident à traverser la sécheresse plus sereinement qu’ailleurs : nos sols sont paillés et de nombreuses cultures de plein champ sont irriguées en goutte-à-goutte. En plus d’empêcher l’évaporation, la paille limite le réchauffement du sol et des parties aériennes de la plante, réduisant ainsi la transpiration des feuilles. Mieux encore, la paille nous permet de planter par n’importe quelle température ! Ainsi, cette semaine, on a mis en terre de la salade, des scaroles et des choux chinois. Bien sûr, il y a toujours quelques feuilles qui brûlent, mais au final, les taux de reprise sont toujours très élevés (supérieurs à 95%). Émettons une dernière hypothèse : est-ce que le fait d’avoir un sol vivant n’améliorait pas la résistance des plantes face à la chaleur ?
Tiens, une autre hypothèse : et si manger de bons légumes améliorait la capacité des êtres humains à résister à la canicule ? En tout cas, ça semble marcher pour nos petites mains de la semaine… On retrouve Ridha, notre stagiaire, qui entame avec un enthousiasme communicatif sa reconversion personnelle et professionnelle vers le maraîchage. Et on accueille un couple franco-anglais : Louise et Louis. Ces deux-là sont de passage en France et profitent de leur été pour filer un coup de main à un projet écolo tout en perfectionnant leurs connaissances en jardinage. Nous de notre côté, on réactive des bases d’anglais parfois un peu lointaines. Et on apprend que chardon se dit thistle en anglais et que c’est un des symboles officiels de l’Écosse. Ils sont fous ces écossais !
À la semaine prochaine !
C’est la première fois que j’entends Mi-Roux rugir ainsi, sur le blog ! Quel caractère ! (Lol)