Réussir nos engrais verts, c’est une problématique que nous prenons très au sérieux chez nous. Pour faire simple, tout le carbone qu’on arrive à produire sur place pour nourrir nos sols n’est plus à importer… Jusqu’à présent, tous nos essais se sont soldés par des échecs. Sarrasin, phacélie ou moutarde, on a déjà tenté notre chance avec ces graines plusieurs fois cette année et les résultats ont été loin des attentes. La faute à la sécheresse, sans doute. La faute, surtout, au fait que le sol n’est jamais nu chez nous. Quand ça n’est pas un résidu de paille (ou de culture), c’est … de la vivace rampante (genre potentille). On sème à la volée et on essaie tant bien que mal de faire descendre les graines au niveau du sol. Finalement, ce qui semble marcher le mieux, c’est de broyer le mulch après le semis. En tout cas, c’est comme ça qu’on a procédé pour cette nouvelle tentative. Pour les 5 bandes qui seront consacrées aux courges l’année prochaine, Fabrice a d’abord broyé les cultures en place (dont les maïs et les salades montées). Ensuite, il a semé du Ray-Grass (une graminée) et du trèfle violet (une légumineuse). Et enfin, il a repassé le broyeur, le plus au raz possible du sol. Dans la foulée, les graines ont connu une pluie très franche qui a fini de les plaquer au sol et d’initier la germination. On a aussi acheté de l’avoine et de la vesce pour nos choux. On vous tiendra au courant au fur et à mesure de nos progrès.
En attendant, on ne reste pas avec les deux pieds dans le même sabot et on fait rentrer de la paille. Pour la saison prochaine, on a acheté 24 bottes de paille semi-déclassée (elles ont pris un peu la pluie) dont les brins ont été découpés à la moisson. On a particulièrement insisté sur ce dernier point auprès de notre détaillant, pour deux raisons. D’abord, les brins courts forment un paillis plus occultant et donc plus efficace contre les annuelles (genre digitaire ou autre renouée). Ensuite parce que les brins courts sont beaucoup plus faciles à manipuler, notamment lorsqu’on fait le paillage de l’inter-rang des carottes. Bref, on est globalement en avance sur ce point par rapport à l’année dernière, ce qui est une bonne chose !
Dans les serres, la désinstallation des cultures d’été se poursuit. Cette semaine, ce sont les pieds de tomate de la serre nº1 qui sont passés à la moulinette. Dans la foulée, on a désherbé la planche avec David (un de nos stagiaires BPREA du moment, qu’on vous a déjà présenté il y a deux semaines). On arrose, on remet la paille et on plante notre deuxième série de salades d’abris. Et voilà ! Pendant qu’on élimine méthodiquement les potentilles, on discute d’itinéraires techniques et de plan de culture. David nous file aussi un beau coup de main pour les récoltes du vendredi, en vue de préparer le marché de Vichy, sans doute un de nos derniers gros marché de l’année. Et pour cause, on y a aligné fièrement presque tous nos légumes d’été (sauf les concombres) et presque tous nos futurs légumes d’hiver (sauf les navets et les radis qui patientent encore dans le champ). L’été a été dur, alors on s’octroie le droit de frimer un peu avec nos haricots verts, nos énormes fenouils, notre avalanche de brocolis et nos choux chinois….
À la semaine prochaine !
C’est cool de voir Crevette dehors ; en plus, elle semble s’intéresser beaucoup aux plantations. Elle pourrait un jour remplacer Ramsmouth… Qui sait ? Monter sur votre dos quand vous désherbez ou venir vous demander la permission de manger le dernier mulot attrapé qu’elle vient vous montrer !
RIP Ramsmouth ! On pense à toi, et oui, il faut que la relève au champs soit assurée, pour le bien-être des maraichers.
Si Crevette veut bien prendre la relève!