Plus l’année avance, plus le paradoxe se creuse. Les jours sont à la fois de plus en plus courts et de plus en plus chauds. On se souvient de la vague de froid de fin septembre avec une sensation d’irréalité. On a l’impression d’avoir rêvé ces petits matins de gelée blanche. Depuis deux semaines, on travaille de nouveau en short et en tee-shirt. On continue d’alimenter la mare avec l’eau du puits, faute de pluies conséquentes pour la recharger. La sécheresse, d’ailleurs, on la sent quand on doit arracher les poireaux : c’est dur comme en été ! La conséquence de tout ça, c’est que les légumes d’été continuent de produire normalement : on a plein de tomates, d’aubergines et de poivrons ! Leur forte présence sur les étals freine d’ailleurs la vente des légumes de saison, comme les poireaux, les choux-fleurs ou les courges. Pour le moment, nos client·es se refont des tournées de ratatouille et de tomates-mozza. On verra plus tard pour les soupes de chou ou les poêlées de navets.
Nous, aux Grivauds, ça nous pose un autre problème : même si les aubergines et les tomates sont encore en pleine forme, elles prennent la place des plantations d’hiver, qu’il est urgent d’installer. On parle de mesclun, de mâche, d’épinard, de salades en tous genres… Et même si on se résout à couper dans le vif, nos temps de récolte sont encore si longs qu’on n’arrive pas à enchaîner désinstallation-broyage-paillage-plantation avec la fluidité nécessaire. Moralité, le plant patiente en serre d’endurcissement plus qu’il ne le devrait.
Heureusement, l’aide que nous apportent nos petites mains de la semaine nous permet de ne pas avoir à choisir entre récolte et plantation. Autrement, on aurait fait comme en 2019 : on aurait annulé un ou deux marchés pour pouvoir reprendre de l’avance sur nos plantations d’hiver. Au jardin, en ce moment, vous pouvez donc croiser deux revenantes : Yolande, qui peaufine ses publications poétiques et qui vient planter de l’ail ou récolter des tomates pour profiter du beau temps, et Laurence, qui crevait l’écran (du blog) en juillet. Laurence, désormais, elle est en mode studieuse, avec prise de notes et questions en rafale. Ce qui ne l’empêche pas de faire encore des blagues de temps en temps, rassurez-vous. En plus de ces deux têtes connues, il y a l’intrépide Flore, qui, après une longue carrière dans l’Éducation Nationale, cherche un nouveau souffle dans une activité agricole. Quand on voit comment elle est à l’aise, autant dans nos serres que sur le marché de Vichy, on se dit que ça n’est pas bête du tout !
À la prochaine !
PS : la galerie ci-dessous intègre aussi les photos de la semaine précédente ; cela explique pourquoi vous y retrouverez de nouveau Éric, par exemple.
Bon courage aux deux maraichers avec le retour de la tornade !