Il va s’écouler quelques semaines avant que le stress ne retombe aux Grivauds. C’est qu’il se joue en ce moment une partie serrée entre notre savoir-faire horticole et l’imprévisibilité des lois végétales. Entre d’autres termes : allons-nous réussir nos greffes de tomates et d’aubergines ? L’année dernière, nous avions (ou plutôt : Fabrice avait) eu de bons résultats avec les tomates mais pas avec les aubergines. Cette année, on retente notre chance. Ce qui a changé, c’est qu’on dispose désormais d’un caisson hermétique pour maintenir nos plants tout juste greffés dans une atmosphère chaude et humide. Pour faire simple, on a tendu un plastique de serre au dessus d’une structure métallique. Le plastique est lesté avec des tasseaux en bois. Par dessus, pour éviter les coups de chauds, on place une ombrière. Le tout est installé sur notre sol chauffant et recouvert d’un P17 (voile de forçage). Voilà.
Mardi, la première série d’aubergines a donc été greffée. Pour le moment, on a du mal à savoir si la partie est gagnée ou non. Les cotylédons sont souvent encore un peu mous mais les feuilles centrales ont l’air turgescentes. C’est angoissant de ne pas savoir. Et c’est seulement le début… En attendant, Miroux (entre autres) est considéré comme persona non grata dans la serre à plants : hors de question qu’il ne vienne tout gâcher avec un coup de patte malencontreux…
Alors, pourquoi greffe-t-on, me direz-vous. Plusieurs raisons à ça. D’abord, ça nous permet de contourner le problème du Corky Root (Racine Liégeuse). Ce pathogène nous posait de gros problèmes, notamment dans les tomates. Passé mi-juillet, le pied présentait des signes de faiblesse et aucun nouveau fruit ne se formait. En choisissant un porte-greffe résistant, on s’affranchit complètement du problème. Ensuite, pour les aubergines, ça nous permet de gagner en précocité. La greffe permet d’obtenir un système racinaire de tomate, capable de «fonctionner» à des températures plus basses que celles des aubergines. Enfin, la greffe lisse la production et augmente la vigueur générale des plants. Que du bon ! C’est pour cela qu’on se risque à cette délicate opération.
La semaine a été particulièrement productive ! Outre les récoltes pour la dernière livraison de l’Amap et pour le marché de Vichy, il y a eu de nombreuses plantations (choux-fleurs, salades, choux-raves, choux-chinois et épinards) et préparation de planches (dont les premiers oignons et les premières carottes de plein champ). Il faut dire qu’on doit beaucoup de cette efficacité à nos petites mains de la semaine. D’abord, on a eu le droit au retour de Mickaël, qui effectue sa deuxième semaine de stage chez nous. Toujours aussi enthousiaste et curieux, on lui doit une belle récolte de mini-poireaux pour le marché (entre autres). Ensuite, il y a Thibault. Thibault, c’est un wwoofeur qui a déjà eu plusieurs vies et qui réfléchit à la suivante. Maraîchage ? Pourquoi pas. Mais en attendant, il visite et il «goûte» au métier. Il a toujours un petit carnet sur lui et il prend des notes un peu toute la journée. Du coup, ça nous donne l’impression de dire des trucs intelligents. Le soir, il recopie ses notes au propre… Quand on vous dit que les petites mains ne plaisantent pas ici !… Mentionnons que Guillaume (wwoofeur 2021) est passé faire un petit saut, en voisin, pour assister Fabrice dans le chantier des greffes d’aubergine. Bref, on s’est sentis une nouvelle fois très bien entourés cette semaine !
À la semaine prochaine !
super article, bravo!