Ça y est, la pluie est annoncée ! Oh, pas de grosses quantités, certes (une douzaine de millimètres dimanche et quelques gouttes un peu tous les jours ensuite), mais la dernière vague de pluie remonte à plus de 40 jours, c’est dire notre impatience ! Bien sûr, on guettera son effet sur nos cultures sous-hydratées. Mais aussi et surtout dans notre verger et dans nos haies ! Car nombre de nos arbres présentent de gros signes de faiblesse. Pour peu que l’hiver soit un peu rigoureux, on pourrait très bien se retrouver l’année prochaine avec des fruitiers en moins ou des trous dans les haies. Dans nos champs, le retour de l’eau dans le sol, c’est aussi la condition sine-qua-non pour que l’activité biologique redémarre à plein : champignons, bactéries, vers de terre, tout ce petit monde a besoin d’eau pour digérer la matière organique. De nombreuses cultures d’automne et d’hiver sont en attente de ce dernier coup de fouet : les navets, les radis, les poireaux, les céleris raves, etc.
Et puisqu’on est seulement à deux jours de l’équinoxe, tirons un bilan provisoire de la «pleine saison». Disons que dans l’ensemble, la catastrophe a été évitée, grâce à un puits qui n’a pas flanché et grâce à nos paillages. Les canicules ont rendu les plantations parfois très difficiles (notamment pour les choux sur bâche) mais ce sont surtout les parasites qui nous ont posé le plus de problèmes : altises et acariens tétranyques ont adoré cette chaleur sèche. Les altises commencent à régresser mais les acariens sont toujours là. Pour les altises, les conséquences n’ont pas été trop graves pour les cultures bien protégées (choux, radis) mais elles ont été sévères dans la roquette, dans les navets et les choux-raves. Pour les acariens, on est clairement dépassés et on se prépare à devoir mettre en place une lutte biologique ciblée l’année prochaine (dans les serres sensibles). La nouvelle série de concombre est déjà fortement touchée alors qu’elle commençait seulement à bien donner et on voit des traces d’attaques dans les haricots nains sous serre. On a perdu les haricots à rame lors de la première canicule à cause d’eux et les pieds d’aubergines sont restés chétifs tout l’été. Autre dégât qu’on gérera mieux l’année prochaine : les coups de chaud dans les serres à tomates…
Paradoxalement, c’est aussi cette année qu’on récolte nos légumes les plus gros. Pour chaque culture, il y a par endroits des réussites spectaculaires : de gros oignons (notamment les rouges), de grosses pommes de terre (jusqu’à 450g !), de gros poireaux, de gros choux (notamment dans les choux blancs et les choux chinois), de grosses carottes, de grosses salades (les fameuses Merveilles de Verano) et d’énormes scaroles (jusqu’à 1,2kg pour la plus grosse). Bien sûr, ça ne reflète pas la moyenne de nos rendements mais ça nous donne une idée de ce qu’est capable de produire notre sol. C’est d’ailleurs très souvent dans la partie sud de notre champ, celle qui est la plus ombragée par les haies, qu’on a les plus beaux légumes. Ça nous encourage dans notre projet d’installer des haies arbustives à l’intérieur de nos cultures !
À nos côtés cette semaine, notre wwoofeuse très vaillante, Sophie, qui nous a donné un fier coup de main dans nos récoltes de fin de semaine. Et lundi, elle a été rejointe par Eva, la wwoofeuse allemande des Mangetouts de Saligny pour des plantations de salades et de mâche. L’occasion d’échanger autour de leurs voyages respectifs et d’entendre parler allemand dans nos champs. Là encore, on apprécie le dépaysement !
À la semaine prochaine !
Grâce à vous, je commence réellement à apprécier le voisinage des araignées ; elles sont magnifiques ! 🕷🕷🕷