Il pleut des courgettes ! Pas seulement aux Grivauds, mais aussi dans les jardins. Ajoutez à ça que la saison a commencé très tôt et vous obtenez… une situation de surproduction. Dans un tel contexte, comment faire pour continuer à donner envie de manger des courgettes ? Depuis que nos pieds de plein champ donnent normalement, on a considérablement réduit les calibres à la récolte. Les fruits que nous récoltons sont ceux qui sont issus de la floraison de la veille. Idéalement, ils mesurent une vingtaine de centimètres de long et 3 cm de diamètre. Les fruits sont très denses, on ne les laisse pas se charger en eau (bonne tenue à la cuisson) et les graines immatures se distinguent à peine de la chaire. Aucune amertume, un goût presque sucré, subtil, tout simplement délicieux ! À Vichy, on associe les couleurs (vertes, blanches et jaunes) et on propose différentes formes (longues ou rondes) pour réjouir les yeux avant les papilles. Même scénario pour nos pâtissons, qui ont le mérite de ne demander aucun épluchage et qui peuvent même se manger crus (râpés en salade par exemple).
En me voyant hésiter devant les concombres, Alice et Cécile, nos petites mains du moment, adorent me répéter doctement que «la récolte, ça n’est pas une science exacte». Certes. Mais, n’empêche, la qualité gustative de certains légumes dépend du soin de la cueillette. On a déjà parlé du choix du calibre pour les courgettes. Pour les haricots, il faut venir souvent (4 récoltes par semaine aux Grivauds) et il faut essayer de ne rien oublier. Sans quoi, on risque de se retrouver avec des gros haricots qui pourraient prendre du fil. Pour les aubergines, il faut savoir saisir le stade où le fruit est à sa taille maximum mais où il n’a pas commencé à mûrir. Idem pour le concombre. Pour la tomate, au contraire, c’est la pleine maturité qui est recherchée. Et d’une variété à l’autre, les critères peuvent varier… Nos Previas se récoltent rouges et fermes alors que nos Saint-Pierre sont plus claires et souples. Les Roses de Berne doivent avoir les fesses presque rouges, les indigos doivent être noires et rouges et les Green Zebra se récoltent … orange (comme leur nom ne l’indique pas) ! Même quelque chose d’aussi simple qu’un bouquet de basilic ou de persil demande un soin qui ne s’invente pas. Sans quoi on se retrouve sur le marché avec des bouquets tout fripés qui ont déjà perdu une partie de leur arôme.
En dehors des cueillettes, les implantations de culture continuent à aller bon train : on attaque la dernière ligne de choux (choux-fleurs et choux Romanesco), on sème une nouvelle série de carottes, on plante notre dernière série de concombres (sous serre) et on continue tant bien que mal à planter les poireaux d’hiver. On sent quand même une légère inflexion dans la vigueur générale, notamment en fin de semaine : c’est que les températures ont sacrément chuté ! On flirte bien plus souvent avec les 20°C qu’avec les 30°C. De mercredi à vendredi, on ne voit quasiment jamais le soleil… Parmi les moments lumineux de notre semaine, il y a le passage de Vivien, en transit depuis le Sud de la France et qui retourne en Lorraine. Mais si, souvenez-vous, il était venu faire du wwoofing aux Grivauds en octobre 2018 ! Il passe une grosse journée avec nous et vient renforcer la joyeuse troupe. Joyeuse troupe renforcée par Sandrine le temps d’un désherbage de carottes. Si on ajoute à tout ça la soirée crêpes de samedi soir, ça nous fait tout de même une semaine encore bien chargée…
À la semaine prochaine !
Toujours un plaisir ! 🍅🍅🍅