On est en mars. Si, je vous assure ! C’est pas parce que les températures plongent et qu’on voit plus le soleil depuis trois jours qu’il faut l’oublier : le printemps est inéluctable. Pour nous, il y a un moment où tout s’accélère d’un coup, c’est lorsqu’on commence à planter nos oignons de conservation. Ça a lieu aux alentours du 20 mars. À ce moment-là, on enchaîne sur les semis de petits pois et de fèves et on prépare les premières planches de courgettes et de tomates sous serre. Passé le 20 mars, donc, tous les chantiers annexes sont repoussés à l’hiver suivant. Autant dire qu’on commence à sentir monter l’adrénaline. Car on a encore beaucoup de choses à terminer avant de tourner définitivement la page de l’hiver. Et en particulier, il faut qu’on plante nos arbres le plus vite possible. Et on ne vous parle même pas du paillage des fraisiers, des artichauts, des rhubarbes, etc.
La serre d’endurcissement est enfin terminée : le sol est bien plat désormais. Reste à changer la bâche des pignons qui part en lambeaux, mais ça n’est pas grand-chose à faire. Le chantier rhubarbe est commencé aussi. De quoi s’agit-il ? Au cours de ces deux dernières années, on a planté deux séries de rhubarbe. À chaque fois, on s’est plus ou moins contentés de pailler la butte et de planter à travers. Mais comme on manque de temps, les rhubarbes se retrouvent en concurrence avec les vivaces qui viennent se réinstaller (potentilles, chardon, chiendent, etc.). Il faut donc réussir à les bâcher par dessus et à ouvrir la bâche précisément à l’endroit où il y a des pieds. Pour les repérer, on a une astuce : on plante un crampillon à côté de chaque rhubarbe avant de pailler. Ensuite, une fois que la bâche est déployée, on repère en tâtonnant la position des crampillons et on ouvre la bâche au cutter. Autre chantier enfin terminé : la désinstallation des choux. En fait, ce qui prend du temps, c’est surtout que si on veut pouvoir récupérer les bâches sans trop les abîmer, alors, il faut se débarrasser des grosses thalles d’herbe qui ont poussé dans chaque trou. Pour cela, on teste une nouvelle technique : on installe des bâches par dessus les bâches enherbées…
Milan est encore là cette semaine, d’une bonne humeur à toute épreuve, conciliant avec souplesse travail au jardin, vélo et développement web – c’est ça aussi faire du wwoofing, c’est aussi prendre du temps pour soi. Et puis, il y a une autre revenante : Adeline ! Adeline a été wwoofeuse chez nous il y a deux ans et on se souvenait surtout que son séjour avait un goût de «trop-court». Entre-temps, elle été wwoofeuse chez nos collègues de la ferme de Layat, a décidé de se lancer dans une formation en compagnonnage (4 fois 2 mois de stage, tout de même !) et finit par passer un BPREA, tout en continuant à faire du wwoofing dans une grosse ferme maraîchère du Var… C’est dans le cadre de son BPREA qu’Adeline est stagiaire aux Grivauds. Nous, on se sent tout à coup un peu «légers» pour un tel profil mais il faut peu de temps pour qu’elle nous rassure. L’ambiance est tantôt sérieuse, tantôt plus décontractée et le travail avance vite. Milan ose une comparaison entre notre passion pour les plantes et la chasse aux Pokemons. Tout est permis aux Grivauds, même de se moquer des maraîchers !
À la semaine prochaine !