Ni jamais complètement différent, ni jamais tout à fait le même, notre jardin obéit à des cycles que nous tentons maladroitement d’apprivoiser. Le jaune exubérant d’une fleur de courgette, le port victorieux d’une tomate, le fier élancement des haricots à ramer, tout ça, on le retrouve d’année en année. Il nous a fallu attendre le retour de températures plus clémentes pour percevoir les dynamiques à l’œuvre. Nous avons traversé un printemps froid, mais c’était tout de même un printemps. Nos espaces non cultivés sont riches de fleurs de toute sorte et les graminées sont plus hautes que jamais. Tout notre jardin nous le criait depuis des semaines mais nous ne pouvions le percevoir, tant nous avions les yeux rivés sur nos cultures : le printemps est inéluctable. Mais il existe d’autres cycles qui n’obéissent pas à l’enchaînement des saisons : ceux des retours de nos petites mains…
Tenez, prenez Cécile ! Après être passée trois fois l’année dernière, la voilà de nouveau parmi nous. Projet agricole ? Non, pas du tout. Dommage, d’ailleurs, parce quand elle n’écrase pas les œufs de limace ou de coccinelle, elle est la reine du paillage et des récoltes de courgettes. Vous la questionnerez sur ses motivations, nous, on n’a toujours pas bien compris ce qu’elle fait là, vu qu’elle nous charrie toute la journée (là, c’est le moment où vous nous plaignez). De manière générale, toutes les raisons sont bonnes pour nous demander de revenir : envie d’approfondir un apprentissage (jardinage, botanique, ornithologie, etc.), envie d’une parenthèse verte dans une vie trop grisouille, envie de voir comment évoluent les légumes qu’on a plantés ensemble, envie de voir le jardin sous l’éclairage d’une autre saison, tout nous convient. Avec ses quatre passages et ses huit semaines cumulées, Cécile détient désormais le record de présence au jardin… Cette année, des retours, on en a déjà connu deux autres : Milan (wwoofeur en 2018) et Adeline (wwoofeuse en 2019). Et c’est à chaque fois un plaisir immense de les entendre raconter leur voyage, leurs expériences, de nous donner des nouvelles du monde, de ce monde qui existe hors de notre ÉcoJardin et dont nous n’aurions que peu d’échos autrement.
Aux côtés de Cécile, il y a encore le valeureux Thibaut, l’homme qui plante les céleris-raves plus vite que son ombre. Avec tout ce petit monde, on paille, on plante, on désherbe et on sème des carottes. Depuis que les températures sont reparties à la hausse, les besoins en taille et en palissage se font de nouveau sentir dans les tomates. Tant mieux ! Mais la grosse nouveauté de la semaine, c’est surtout la reprise des paniers de l’Amap de Bourbon-Lancy. Au programme : carottes nouvelles, oignons nouveaux, navets nouveaux, radis, chou chinois et salade. L’année dernière, pour mémoire, on avait déjà des courgettes et des petits pois. Ne vous inquiétez pas, ça viendra… En attendant, on est très heureux de retrouver nos Amapiens, qui font un bel accueil à nos légumes tout frais. À la sortie de ce printemps, on accepte tous les encouragements…
À la semaine prochaine !