On a deux planches de basilic qui donnent prodigieusement. Les pieds sont beaux et généreux, les feuilles bien vertes et on le gère suffisamment bien pour l’empêcher de fleurir et le récolter toujours au bon stade. Mais, jusqu’à présent, les tomates n’étaient pas mûres, alors on avait bêtement du mal à nous sentir légitimes à avoir autant de basilic de façon si précoce. À quoi bon, puisque leur principal compagnon de l’été se fait attendre. Et pourtant, nos client·es se réjouissent déjà de la présence de cet aromate. Qu’attendions-nous pour nous féliciter avec iels de son parfum franc et évocateur ? D’ailleurs comment caractériser cet arôme ? Poivré, mentholé, cannabinoïde[1]Ah si, avouez que ça sent un peu la beuh. ? Chacun·e voyage avec cette fragrance en fonction de son histoire olfactive personnelle.
Le basilic, ça fait partie de la grande famille des lamiacées. La famille de la menthe, de la sauge, des lavandes, des lamiers et de la germandrée. Une grande partie des plantes aromatiques sont les cousines du basilic. Reconnaître une lamiacée, c’est facile : les feuilles sont opposées et décussées (elles pivotent de 90°C à chaque nœud), les tiges sont carrées et les fleurs sont à symétrie bilatérale[2]Méfiez-vous, ces critères ne sont pas suffisants, mais ça donne un indice. Des basilics (Ocinum basilicum), il en existe des tas de variétés. Des grands, des petits, des verts, des rouges, des qui viennent de Gêne (Genovese), de Grêce ou de Thaïlande (Basilic thaï). Des qui sentent la cannelle ou le citron. Nous, on se concentre sur le Basilic ‘Grand vert’, un grand classique. Les tiges peuvent monter jusqu’à 40 cm de haut. C’est généreux, c’est beau et ça fait des pestos doux et délicieux. L’année dernière, avec quelques bouquets de basilic de retour du marché, une wwoofeuse malicieuse a tenté de le faire sécher et de l’infuser. Résultat : ça marche ! Et c’est même surprenant tellement c’est bon. D’ailleurs, il existe des variétés spécialement développées pour ce genre d’utilisation. On appelle ça des Tulsis, ou Basilics sacrés.
C’est facile de faire pousser du basilic. Une terre généreuse, pas mal d’eau, et voilà. Par contre, ce qui est compliqué, c’est de le récolter au bon stade. Concrètement, on cherche à récolter les brins les plus grands possibles. Mais si on attend trop, alors les fleurs apparaissent et c’est loupé. On prélève en coupant assez bas, au dessus d’un nœud pour permettre à des bourgeons axillaires de prendre le relai. Sur un même pied, on peut prélever entre 5 et 7 brins si on se débrouille bien. Après, la plante est tellement stressée qu’elle fleurit quasiment immédiatement. Un dernier conseil, si vous avez un pot de basilic dans votre cuisine ou quelques plants dans votre jardin, ne prélevez pas les feuilles une par une : la plante déteste ça et se met à fleurir. Prélevez toujours des tiges entières. Et si ça vous fait trop, mettez les tiges dans un verre d’eau. Tout simplement.
Bon, tout ça, c’est bien beau, mais ça ne vous dit pas ce qu’on a bricolé cette semaine, à part sniffer du basilic. Eh bien, vous le saurez en regardant les photos, bande de petit·es curieux·ses !
À la semaine prochaine !
Le pesto c’est trop boooon ! Même sans tomates <3