… quand on a le temps de s’émerveiller de l’ouverture des Cardères ? Ah non pardon, c’est quand on a le temps d’aller récolter les doryphores dans les pommes de terre. Ou de tirer le blé qui pousse dans les poireaux. Ou plus simplement, c’est quand les plants de choux et de salades sont mis en terre au bon stade (et non pas après avoir traîné des semaines dans une caissette desséchée). Bref, c’est quand on a le temps de prendre soin de toutes les cultures. Quand on a le sentiment de faire de nouveau correctement son métier de maraîcher et non plus de courir après le temps pour faire «au mieux».
À la fin de cette semaine, on peut enfin pousser un soupir de soulagement : on est de nouveau à l’heure. De nombreux chantiers qui avaient été lancés dans les semaines précédentes sont enfin terminés : les 10 000 poireaux de l’année sont enfin en terre, les fenouils sont plantés, les melons aussi, les tomates sont toutes taillées et palissées et les betteraves de conservation sont semées. L’énorme chantier «choux» a avancé d’un coup sec et on va pouvoir sereinement attaquer la plantation des choux-fleur dès lundi. On a même récolté les échalotes et on les a mises à sécher à l’ombre des pommiers. À quoi est dûe cette soudaine poussée estivale ? Que s’est-il passé aux Grivauds pour qu’on réussisse à sortir de nouveau la tête du sac ? Eh bien, n’ayons pas peur de l’avouer : ce joli succès, on le doit clairement … à nos petites mains de ces derniers jours ! Comprenez-moi bien, les wwoofeur·euses et stagiaires des semaines passées n’ont pas démérité, loin s’en faut ! Mais cette semaine, nous étions très nombreux·ses et ça a créé une sorte de fièvre de travail, qui a permis à toute l’équipe de donner le meilleur d’elle-même. Nos quatre compagnons de galère, vous les connaissez déjà : ce sont Mickaël (stagiaire BP Horticole à Neuvy, sorte d’incarnation humaine de la joie de jardiner), Simon (stagiaire BPREA, en projet d’installation dans le Puy de Dôme ; le seul habitant des Grivauds capable d’appeler Fabrice «patron» quotidiennement sans sourciller), Salomé (ex-stagiaire 2021, spécialiste de la bouture de fraises et des gants à l’envers) et Nadja (notre salariée du moment, maître désherbeuse de panais et palisseuse de tomates). Comme tout le monde commence à être à l’aise au jardin, on peut se permettre de faire des petits groupes de travail plus ou moins autonomes. Et tout avance de front.
Du coup, on a même le temps d’anticiper la vague de chaleur de la semaine prochaine, en blanchissant les serres en avance. Les tomates et les poivrons sont protégés contre les coups de soleil. Et on limite la prolifération des acariens phytophages. Sans parler du fait que les récoltes en serre seront plus agréables. Bref, pour tout cas, ça mérite de passer des heures en équilibre sur une échelle avec un pulvérisateur horriblement lourd sur les épaules… Merci Fabrice !
À la semaine prochaine !