Les épinards sont en place !

Repaillage de deux planches pour les épinards ; David et Jean à la manœuvre.

Cette fin année, c’est un peu une course contre la montre pour nous ! D’abord, on continue à récolter beaucoup, à la fois les derniers légumes d’été (dont les haricots, les courgettes et les tomates), les légumes d’automne (les brocolis et les choux-fleurs) et les légumes d’hiver (dont les carottes et les céleris-raves). Vu l’humidité de nos sols, on devrait se dépêcher de les faire rentrer pour l’hiver… Mais d’autres chantiers nous accaparent : l’implantation des légumes feuilles en serre : salades, scaroles, mâche et épinards. La mise en place de ces cultures est finalement assez longue, pour deux raisons. D’abord on s’oblige à «nettoyer» nos planches de toutes les vivaces problématiques (potentilles, renoncules et autres pissenlits). L’opération s’effectue au sécateur, en attaquant les plantes au collet, pour perturber le moins possible le sol et y laisser un maximum de racines. Ensuite se pose la question du repaillage. Cette année, on constate que nos paillages de printemps ont été déjà sacrément dégradé et que l’occultation n’est plus suffisante pour contenir la germination des annuelles (notamment celle des mourons). Du coup, pour les deux dernières planches d’épinards, on n’a pas tergiversé et on a repaillé.

Jean, encore un stagiaire qui semble très mal à l’aise avec nos chats…

À la manœuvre de ces gros chantiers d’automne, deux vaillants stagiaires : David et Jean. David, vous commencez à le connaître, c’est sa troisième session de stage ici. Par contre, Jean, c’est un «petit nouveau». Lui aussi vient de débuter un BPREA (comme Lili et Clément, suivez un peu !) et prépare une installation en maraîchage. Il est inscrit au Cfppa de Charolles, là où Laurence (mais si, souvenez-vous, la stagiaire de l’année dernière !) a aussi suivi sa formation. Nettoyage de planches, paillage, plantations, récoltes, on les fait participer à tous nos travaux ! Jeudi, on se paye même le luxe d’aller leur faire visiter la ferme voisine, celle des Mangetouts de Saligny-sur-Roudon (voir leur excellent Tumblr en cliquant sur le lien). C’est surtout que, comme l’année dernière, ce sont eux qui vont héberger nos courges pour l’hiver, leur condition de conservation étant bien meilleures que les nôtres… On parle boutique, on se raconte des anecdotes de marché et on partage un repas sympathique autour des produits de nos deux fermes.

Les jours raccourcissent mais ne réduisent pas tellement en intensité ; on est un peu dans la dernière ligne droite avant l’hiver. Néanmoins, la fatigue accumulée se fait sentir et il est temps pour moi (Denis) de poser quelques jours de vacances. Lundi et mardi prochains, j’abandonne sans vergogne Fabrice, les Grivauds, les stagiaires et les chats pour aller faire un peu de tourisme à Clermont-Ferrand… On se retrouve donc la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !

Ces paysans, jamais contents de la météo

Fabrice en plein comptage des pigeons en migration

Bon, d’accord, on avait demandé de la pluie. Mais là, on ne peut pas s’empêcher de râler un peu… D’abord, elle arrive un peu tard dans la saison ; on l’aurait préférée en août ! Ensuite, elle est froide. Imaginez-vous le dos courbé à récolter du mesclun ou des carottes dans le champ, avec la pluie qui vient vous tambouriner dans le dos… Et enfin, on aurait préféré que les vagues de pluie soit entrecoupées d’épisodes ensoleillés, histoire que les serres continuent à chauffer, que les feuillages sèchent et que les plantations d’hiver restent saines… Mais non, après un été interminablement sec et lumineux, voici l’automne humide et sombre, sans demi-teinte ! Avouez qu’on est en droit de râler un peu, hein ? Cela dit, nos sols (et nos arbres) avaient définitivement besoin de ces bonnes pluies. Et puis, ça permet à nos engrais verts de germer plus facilement. Sans parler de la croissance de nos céleris raves et de nos carottes… De façon plus anecdotique, on note une abondante fructification des champignons, avec la palme pour quelques Vesses-de-loup géantes qui se sont installées derrière la serre à plants (voir galerie ci-dessous). Mais, le plus râlant dans tout ça, c’est que Fabrice a même de la peine à compter les pigeons en migration cette année, faute de visibilité. Foutu temps, on vous dit !

Désinstallation des tomates cerises avec Clément et Lili

Dès qu’on le peut, on va travailler en serre, où tout est devenu plus ou moins urgent : nettoyer les planches pour l’hiver, désinstaller les tomates, planter les scaroles, les épinards, le mesclun, les oignons, etc. Lundi et mardi, on est épaulés par deux nouveaux stagiaires : Clément et Lili, débutant tous les deux un BPREA de Maraîchage Bio au CFPPA de Neuvy. Lili est déjà en cours d’installation, Clément peaufine encore les contours de son projet. À noter, Clément a été saisonnier aux Sabots d’Argile (les gros producteurs de légumes en biodynamie près de Moulins). A priori, le changement d’échelle ne semble pas trop le bouleverser et on apprécie leur enthousiasme à tous les deux.

De ci de là, on trouve une belle betterave… Mais dans l’ensemble, tout est resté de la taille de petites billes…

À l’extérieur, en dehors des récoltes pour les Amap et le marché (dont une magnifique récolte de brocolis !), on a aussi fait rentrer nos betteraves pour l’hiver… Bilan : au final, on est quitte pour une soixantaine de kilos au total, sur une plantation de 100m2… Parmi les raisons de cet échec, il y a la grêle, la sécheresse et … le liseron. Après les courges, c’est un nouveau coup dur pour cet hiver. Pour l’instant, on profite de la belle abondance de cet automne et on garde le cap pour que nos serres soient les plus productives possible.

À la semaine prochaine !

Engrais verts d’hiver : le semis pour les courges de l’année prochaine

Semis d’engrais vert sur les futures planches de courges

Réussir nos engrais verts, c’est une problématique que nous prenons très au sérieux chez nous. Pour faire simple, tout le carbone qu’on arrive à produire sur place pour nourrir nos sols n’est plus à importer… Jusqu’à présent, tous nos essais se sont soldés par des échecs. Sarrasin, phacélie ou moutarde, on a déjà tenté notre chance avec ces graines plusieurs fois cette année et les résultats ont été loin des attentes. La faute à la sécheresse, sans doute. La faute, surtout, au fait que le sol n’est jamais nu chez nous. Quand ça n’est pas un résidu de paille (ou de culture), c’est … de la vivace rampante (genre potentille). On sème à la volée et on essaie tant bien que mal de faire descendre les graines au niveau du sol. Finalement, ce qui semble marcher le mieux, c’est de broyer le mulch après le semis. En tout cas, c’est comme ça qu’on a procédé pour cette nouvelle tentative. Pour les 5 bandes qui seront consacrées aux courges l’année prochaine, Fabrice a d’abord broyé les cultures en place (dont les maïs et les salades montées). Ensuite, il a semé du Ray-Grass (une graminée) et du trèfle violet (une légumineuse). Et enfin, il a repassé le broyeur, le plus au raz possible du sol. Dans la foulée, les graines ont connu une pluie très franche qui a fini de les plaquer au sol et d’initier la germination. On a aussi acheté de l’avoine et de la vesce pour nos choux. On vous tiendra au courant au fur et à mesure de nos progrès.

Notre paille pour l’année prochaine est rentrée ! Merci à nos voisins les Charpin pour la manutention !

En attendant, on ne reste pas avec les deux pieds dans le même sabot et on fait rentrer de la paille. Pour la saison prochaine, on a acheté 24 bottes de paille semi-déclassée (elles ont pris un peu la pluie) dont les brins ont été découpés à la moisson. On a particulièrement insisté sur ce dernier point auprès de notre détaillant, pour deux raisons. D’abord, les brins courts forment un paillis plus occultant et donc plus efficace contre les annuelles (genre digitaire ou autre renouée). Ensuite parce que les brins courts sont beaucoup plus faciles à manipuler, notamment lorsqu’on fait le paillage de l’inter-rang des carottes. Bref, on est globalement en avance sur ce point par rapport à l’année dernière, ce qui est une bonne chose !

Crevette demande : «Vous désinstallez déjà les tomates ? Vous êtes sûrs que l’été est vraiment terminé ?»

Dans les serres, la désinstallation des cultures d’été se poursuit. Cette semaine, ce sont les pieds de tomate de la serre nº1 qui sont passés à la moulinette. Dans la foulée, on a désherbé la planche avec David (un de nos stagiaires BPREA du moment, qu’on vous a déjà présenté il y a deux semaines). On arrose, on remet la paille et on plante notre deuxième série de salades d’abris. Et voilà ! Pendant qu’on élimine méthodiquement les potentilles, on discute d’itinéraires techniques et de plan de culture. David nous file aussi un beau coup de main pour les récoltes du vendredi, en vue de préparer le marché de Vichy, sans doute un de nos derniers gros marché de l’année. Et pour cause, on y a aligné fièrement presque tous nos légumes d’été (sauf les concombres) et presque tous nos futurs légumes d’hiver (sauf les navets et les radis qui patientent encore dans le champ). L’été a été dur, alors on s’octroie le droit de frimer un peu avec nos haricots verts, nos énormes fenouils, notre avalanche de brocolis et nos choux chinois….

À la semaine prochaine !

Ce que nous devons à nos wwoofeurs et stagiaires de la saison

Louise et Camille, nos deux dernières wwoofeuses de la saison, à la récolte des tomates

Sur l’ensemble de la saison, de mars jusqu’à cette semaine, nous avons accueilli des wwoofeurs et des stagiaires sur notre ferme. Nous avions fait le point l’année dernière sur les «petites mains» de l’été et nous en tirions un bilan très positif. Un an plus tard, prenons le temps de faire un nouveau bilan. D’abord, quantitativement, le nombre de personnes ayant participé à nos activités a nettement augmenté : 18 wwoofeurs (Camille, Aymeric, Maxime, Marianne, Gaël, Laura, Adeline, Bénédicte, Charlotte, Ellen, Louis, Louise, Jérémy, Léa, Chloe, Sophie, Louise et Camille) et 6 stagiaires (Laurence, Gildas, Pauline, Ridha, Robin et David) contre 10 wwoofeurs et 2 stagiaires l’an passé. Il faut dire que la saison a commencé beaucoup plus tôt (fin mars, contre fin mai l’an passé) et que nous avons reçu un gros coup de pouce de la part de Wwoof France qui nous a placé en Une de leur site à deux reprises. Chez nous, les wwoofeurs restent en moyenne deux semaines et on se réserve environ une semaine par mois sans wwoofeur. On s’autorise ponctuellement à cumuler deux wwoofeurs, ou bien un wwoofeur et un stagiaire. On aime passer beaucoup de temps avec nos visiteurs, adapter les activités et les discussions à leurs besoins/envies et leur offrir un emploi du temps le plus souple possible (pour respecter les besoins de grasse mat’/siestes/promenades). C’est pourquoi nous avons refusé autant de monde cet été. On veut pas devenir une usine à stagiaires/wwoofeurs et permettre que la rencontre entre eux, nous et le jardin, ait lieu dans les meilleures conditions possibles. Qu’est-ce qui attirent les wwoofeurs chez nous ? Il y a nos techniques MSV (plusieurs ont postulé chez nous spécifiquement pour cette raison), notre absence de mécanisation (qui permet de reproduire dans un jardin facilement ce qu’on fait ici à plus grande échelle) et enfin le site lui-même et son impressionnante biodiversité.

Et nous ? Qu’est-ce qu’on retire de cet accueil ? Le coup de main apporté par tout ce petit monde est considérable, reconnaissons-le ! On arrive à être beaucoup plus à l’heure sur les implantations grâce à eux. Nos cultures sont moins enherbées. C’est aussi parce que nos paillages sont plus rapides que nous avons décidé de ne plus rentrer avec le tracteur dans la parcelle cultivée, réduisant ainsi un peu plus notre mécanisation. Ensuite, il y a la transmission de savoirs et pratiques qui fait clairement partie de nos objectifs (faire exemple et inspirer). Enfin, il y a le «décloisonnement». Je m’explique : la charge de travail (notamment en été) nous contraint à sortir très peu de notre lieu de travail ; nos wwoofeurs apportent avec eux un peu de la rumeur du reste du monde… D’ailleurs, cette année, nous avons reçu quelques étrangers et nous avons pu entendre un peu parler anglais et allemand chez nous, ce qui est déjà un petit dépaysement. Bon, bien sûr, il arrive que le travail d’encadrement soit tel qu’on ne puisse pas vraiment quantifier le gain de temps au final, mais c’est finalement assez rare. Disons que les bonnes surprises ont été bien plus nombreuses que les mauvaises. Certains d’entre eux nous ont aussi un peu forcé à réfléchir à notre pratique et nous ont suggéré des améliorations. D’autres nous ont raconté comment ça se passait ailleurs et ça suffisait souvent à nous rassurer sur les difficultés que nous rencontrions. Comme l’année dernière, nous restons désireux d’aboutir à la création d’un poste de saisonnier à plus ou moins moyen terme. C’est sûr que les conditions climatiques (notamment la grêle de début juillet) et leurs conséquences de cette année nous rendent frileux pour le moment… En attendant, on dit à nos petites mains de l’année merci, merci et encore merci !

Bon, c’est moins que l’année dernière mais on a un peu de courges tout de même !

Tiens, à propos de la grêle, quel a été son impact sur la culture de courges finalement ? La récolte a eu lieu lundi et on a méticuleusement compté. Au final, on a une quantité raisonnable de potimarrons et de Carat (petites courges musquées). Par contre, ça n’est pas brillant dans les butternuts et dans les sucrines. On estime avoir récolté environ 500 kg (il en reste un peu dans le champ qu’on ira chercher fin octobre), soit moins de la moitié par rapport à l’an passé. Ne nous lamentons pas trop : on a eu peur à un moment de ne rien avoir du tout ! Pour rappel, la grêle avait cassé toutes les feuilles des plantes, impacté tous les premiers fruits et sectionné quelques tiges. On est passé à côté de la catastrophe.

Dans la même semaine, on a planté notre première série d’épinards. À la manœuvre, il y a Camille et Louise, nos deux wwoofeuses du moment. Camille fait des études pour devenir sage-femme et prend une année sabbatique avant de se lancer dans le grand bain. Louise est diplômée en FLE (Français Langues Étrangères) et fait une pause après avoir exercé en Sicile. Très efficaces dans les cultures, elles sont en plus bonnes cuisinières, ce qui ne gâte rien ! Courge rôtie, sauté de blettes, fondant au chocolat, pas de repos pour les papilles aux Grivauds !

À la semaine prochaine !