On ne va pas vous raconter des salades !

Salades plantées fin-mars : quasiment aucune croissance en 2 mois !

La salade, aux Grivauds, c’est un peu un truc dont on est fiers. On en cultive en toute saison, en variant les formes et les couleurs. On les plante par centaines, toutes les deux semaines, même en hiver. C’est rare qu’on rate une série et nos rendements sont de plus en plus élevés, surtout pour les séries de printemps sous serre et les séries d’été en plein champ. Comment se fait-il que nous n’ayons pas de salades en ce moment ? Comment expliquer que nous n’ayons encore récolté aucune salade en plein champ ? L’année dernière à cette date, la salade, c’était quasiment la seule chose qui poussait dans notre champ. Cette année, tout le reste a démarré : pois, fèves, choux, blettes. Mais pas les salades. Comment expliquer un tel mystère ?

Dernières séries de printemps en plein champ (plantations de fin avril à mi-mai) ; ça démarre à peine !

Pour le comprendre, il faut se souvenir de notre façon d’implanter nos légumes. On procède généralement ainsi : on choisit une planche propre, on la recouvre de paille et on plante à travers. L’année dernière, c’était de cette façon qu’on avait implanté presque tous nos légumes au printemps, sauf … les salades ! La première plantation a eu lieu sur une planche où on a estimé qu’il restait suffisamment de paille de l’année passée pour ne pas en remettre une couche. Ce qui fait qu’au lieu de recevoir 15 cm de paille neuve, le sol n’avait été couvert que d’une fine couche de paille déjà passablement dégradée. Cette année, ce sont les fèves et les pois qui n’ont pas reçu de paille. Et les choux et les blettes sont cultivés sur bâche. Tout le reste a été installé sous serre (fenouils, betteraves, choux-fleurs, etc.). Vous me voyez venir, on a visiblement un problème avec les cultures sous paille au printemps.

Les pois mangetout n’ont pas été paillés cette année et … ça marche !

La paille, vous l’avez bien compris, est notre principal amendement aux Grivauds. Elle sert à la fois de couverture et de nourriture pour le sol. Cet apport de matière carbonée élève le taux d’humus des sols et permet aux vers de terre de proliférer. C’est un élément clé de la fertilité de notre jardin. Ajoutons qu’elle limite l’évaporation et qu’elle contribue à faire baisser la température autour des plantes, ce qui est appréciable en été ! Elle a néanmoins un défaut : elle ralentit le réchauffement des sols ! On s’en était déjà rendu compte et on savait qu’en matière de précocité, on est toujours en retard sur les collègues. Mais il y a pire : il y a des légumes qui ne démarreront pas du tout s’ils gardent les pieds dans le froid trop longtemps. C’est le cas des choux, des navets, des épinards et donc … des salades. Tout ça, ça n’est pas nouveau pour nous et c’est pour cela qu’on a investi dans deux nouvelles serres afin de mieux gérer l’intersaison. Ce qu’on découvre cette année, c’est qu’un paillage en plein champ peut être contre-productif jusqu’à début mai ! Cette leçon vaut bien une salade sans doute…

Pour ce qui est du résumé des chantiers de la semaine, vous trouverez ça dans la galerie. Par contre, j’aimerai partager une nouvelle plus triste avant qu’on se quitte. Je voulais vous annoncer la mort de Crevette, une de nos petites chattes de l’année dernière, écrasée sur la route. Crevette reçoit une petite sépulture dans notre jardin, au même titre que Vasco et Sigismonde, autres de nos mascottes que nous n’oublions pas. Histoire de finir de nous briser le cœur, j’ai découvert une autre victime sur la route en venant aux Grivauds ce matin : un magnifique hérisson. En cette période de dé-confinement, j’en appelle à la vigilance de tout un chacun ; roulons prudemment, surtout la nuit. Merci pour nos animaux domestiques et merci pour la faune sauvage.

À la semaine prochaine !

Plantation des courges : c’est parti !

Une courge en pleine forme sous sa cagette.

Au cours d’une année de maraîchage, il y a un certain nombre de gros «chantiers» de plantation, qui peuvent représenter plusieurs jours de travail : les oignons (mars), les tomates (avril), les courges (mai) et les choux (juin). Ça surprendra peut-être quelques uns d’entre vous que nos courges nous prennent autant de temps à planter. Il y a plusieurs raisons à ça. D’abord, il faut savoir qu’on en plante beaucoup : environ 500 plants, soit à peine moins que notre nombre de pieds de tomates ! Ensuite, c’est une culture qui demande beaucoup de place ! Chez nous, c’est quasiment 4 buttes complètes. On sacrifie aussi une butte, côté Est, pour que les courges «coureuses» puissent gambader à l’aise. Ce sont donc 5 buttes qu’il nous faut bâcher. Sans oublier les goutte-à-goutte. Enfin, la dernière raison tient à notre itinéraire technique. On fait le choix de planter nos courges soit sur une prairie (c’était le cas l’année dernière), soit après un engrais vert. Cette année, on a choisi des planches un peu «sales», avec beaucoup de vivaces (potentilles et renoncules, notamment) et on y a semé un mélange de ray-grass et de trèfle. Bon, le trèfle s’est fait dévorer par les limaces mais on a eu pas mal de ray-grass. On a broyé la végétation ainsi produite et on a posé les bâches par dessus. Donc, nos plantoirs doivent fréquemment creuser dans de la racine de graminée, ce qui n’est jamais simple ! Voilà pourquoi c’est long !

Le retour de Jean !

Cette semaine, on y a déjà consacré trois journées. Comme le soleil est déjà très vigoureux, on protège la plantation avec des cagettes (oui, les mêmes qu’on utilise sur les choux). Cagettes qui seront retirées en début de semaine prochaine lorsque les plants auront repris et que leur transpiration les protégera des brûlures. Il sera alors temps de planter la deuxième moitié des courges… Côté variétés, on a repris quasiment à l’identique notre gamme de l’année dernière : Potimarron, Butternut, Blue Ballet, Carat, Buttercup, Patidou, Sucrine et Tromba. À la manœuvre, pour ce début de chantier, Maxime et … Jean, qui fait son grand retour aux Grivauds ! Jean, souvenez-vous, avait fait un premier stage en automne dans le cadre de son BPREA. Il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis son passage… Les cultures ne sont plus les mêmes et deux nouvelles serres ont vu le jour…

Radis, salade, carottes nouvelles, petits pois, courgettes et pommes de terre, voilà le contenu de notre premier panier pour l’Amap de Bourbon-Lancy.

Cette semaine, c’est aussi notre grand retour à l’Amap de Bourbon-Lancy. 34 paniers sans une fausse note, avec des petits pois et des courgettes ! On nous a ouvert un nouveau lieu de distribution, une ancienne école, plus grand que le précédent, pour faciliter l’éloignement réglementaire entre amapiens. On dégaine aussi nos masques pour la première fois… Pas bien marrant comme dispositif pour ces retrouvailles mais il faudra s’y faire. On fait le point dès le lendemain : il nous reste trop peu de légumes pour tenir un stand sur le marché de Pierrefitte. Du coup, on annule et on propose à Pierre-Yves (Ferme de la Joca), notre collègue maraîcher, d’agrandir un peu son stand et de vendre quelques bricoles à nous (des radis, des navets-botte, des courgettes, du persil, etc.). Quand reviendra-t-on sur le marché de Pierrefitte ? Peut-être bien la semaine prochaine (mais rien n’est sûr). Et à Vichy ? C’est une autre histoire…

À la semaine prochaine !

Tout est réparé !

Notre camion rouge est de retour !

Cette semaine, tout se précipite. Pas forcément du point de vue des cultures, même si c’est vrai qu’on commence à se sentir débordés. Mais c’est surtout qu’on a vécu successivement deux évènements qui vont changer la donne aux Grivauds. D’abord, on a récupéré notre camion rouge ! Vous vous en souvenez : on était en rade au port à cause d’une histoire de boite de vitesse, cassée juste avant le confinement. Ça a pris plus d’un mois pour faire venir la nouvelle pièce dans notre garage habituel… Tiens, comme on les aime bien, on en profite pour leur faire de la pub : il s’agit du Garage Charrondière à Coulanges. Donc, si on résume, notre vieux camion contient désormais de nombreuses pièces neuves : la courroie de transmission et la courroie d’accessoires, la batterie, l’embrayage et la boite de vitesse. Normalement, ça devrait tenir quelques années comme ça, le temps que nos finances se stabilisent et qu’on puisse s’offrir un nouveau camion. En attendant, ça signifie qu’on va être capables de livrer nos Amaps et, potentiellement, de retourner à Vichy…

Notre station de pompage. En bas à droite, les deux pompes en cascade. À gauche, le modulateur de fréquences.

La deuxième bonne nouvelle, c’est qu’on dispose d’une nouvelle station de pompage. La précédente posait plusieurs problèmes : pas assez puissante pour nos besoins et pas pilotable. Il fallait allumer et éteindre la pompe avant et après chaque arrosage, ce qui nous obligeait à nous mettre des alarmes sans cesse. Désormais, notre station contient une deuxième pompe, en cascade avec la première, le tout piloté par un modulateur de fréquences qui permet d’allumer et d’éteindre les pompes en fonction de la demande. On va pouvoir de nouveau programmer nos goutte-à-goutte ! On peut aussi désormais lancer à la fois une aspersion en plein champ et un goutte-à-goutte en serre. Ou deux lignes d’aspersion en même temps (même pas peur). Tout ça pour dire qu’on va pouvoir consacrer beaucoup moins de temps à nos arrosages cet été et ça, c’est précieux ! Là encore, on est très contents de notre prestataire : Francis Gascuel (Sarl Nutri-O). C’est le genre de type qui accorde le même niveau d’attention à une micro-ferme qu’à une grosse exploitation maraîchère avec un hectare de multi-chapelles. Classe ! Un camion qui fonctionne de nouveau, une station de pompage améliorée et une chambre froide qui produit du froid (depuis quelques semaines déjà), nous voilà enfin parfaitement fonctionnels ! Vous le voyez, on a déjà fait bon usage de la cagnotte qu’on a lancée au printemps (8455€ récoltés à ce jour) !

Les semaines sont longues… alors c’est difficile de tout résumer dans des articles aussi courts. Heureusement, il y a encore de belles photos dans la galerie…

À la semaine prochaine !

Les Amaps vont redémarrer !

Toutes nos tomates sont désormais plantées. Les premières sont même plutôt bien parties !

Et on a même des dates de rentrée : le mercredi 20 mai pour l’Amap de Bourbon-Lancy et le jeudi 28 mai pour celle de Dompierre. Il semblerait d’ailleurs que la reprise de nos Amaps soit placée sous une bonne étoile cette année ! D’abord, le jardin est prêt pour encaisser les premières grosses récoltes : carottes nouvelles, petits pois, oignons nouveaux, choux de printemps, courgettes, tout ça a bien poussé ! Certes, on risque d’avoir un petit trou pour les premières salades du plein champ, qui peinent à démarrer. Et on regrette les quelques loupés du printemps : des choux chinois qui partent en fleur, des mini-blettes qui arrivent deux semaines trop tôt et des épinards qui n’ont pas aimé nos sols froids… Comme toujours, les premiers paniers ne seront pas les plus remplis mais on se rattrapera en été !

Ensuite, la ré-ouverture des Amaps coïncide avec le dé-confinement, ce qui facilite les choses ! Bien entendu, que ce soit à Dompierre ou à Bourbon-Lancy, on a prévu un certain nombre de dispositifs pour limiter les risques de diffusion du coronavirus. La signature des contrats se fait par mail ou par courrier. D’ailleurs, si vous hésitiez encore à rejoindre ces Amaps, sachez qu’il reste de la place ; contactez-nous et on vous expliquera les modalités d’inscription. Et si vous aviez des doutes sur ce que signifie le mot «Amap», allez jeter un coup d’œil au site «Les Paniers de la Besbre» (l’Amap de Dompierre) où c’est très bien expliqué !

Enfin ! Les haricots à rame décollent !

Que s’est-il passé pendant ces quelques semaines de coupure ? Eh bien, nous avons planté nos légumes d’été (courgettes, tomates, aubergines, concombres, haricots, poivrons, melons, etc.). Tout ce petit monde a déjà commencé à pousser et ça fait plaisir de palisser des tomates autant en forme ! Il nous reste encore à planter une série d’aubergines, quelques concombres et des courgettes de plein champ. Ensuite, on pourra se concentrer sur les premières séries de légumes d’automne et d’hiver : betteraves, céleris-raves, courges et poireaux. Les chantiers se bousculent mais on est à peu près à l’heure. Heureusement qu’on a Maxime avec nous, sinon on serait dans les choux ! (Au sens figuré, hein !)

Côté Wwoofing, la nouvelle vient de tomber : c’est de nouveau permis ! Mais… uniquement dans la limite de la règle des 100km… Donc on fait une croix sur nos réservations du mois de mai. Par contre, si vous connaissez un(e) bourbonnais(e) qui a envie de venir passer quelques jours à la ferme, vous pouvez lui parler de nous : pour l’instant la caravane est vide !…

À la semaine prochaine !

La chenille ! La chenille !

Il pleut ? Qu’à cela ne tienne : on tient tout de même notre stand sous un barnum !

«Mets tes deux pieds dans tes bottes, c’est la pluvio qui redémarre» (proverbe maraîcher). Drôle de printemps, tout de même. On se prend 40 jours de sécheresse et on enchaîne avec une semaine extrêmement pluvieuse, où on relève 15 mm par jour dans le pluviomètre. Nos sols encaissent l’eau sans broncher, pas de problème de ce côté-là, si ce n’est qu’on a rangé les claquettes et qu’on a ressorti les bottes… Pas de problème non plus du côté de notre emploi du temps : on avait déjà bien avancé dans nos plantations de plein champ avant la pluie et on peut se permettre de se concentrer sur nos serres. On craint évidemment le mildiou : la température a baissé et l’air est très humide. Mais, a priori, rien à déclarer, ni sur les tomates, ni sur les pommes de terre. Bon. Par contre, il y a quand même des dégâts, pas forcément là où on les attendait. Nos concombres tombent comme des mouches : le pythium est passé par là ! Fabrice re-sème une série en urgence pour combler les manques. Et dans le champ, on avait oublié un détail : avec la pluie vient… la limace ! On en retrouve un peu partout (dans les choux, les petits pois, les salades, etc.). Et surtout, elles nous ont mangé un magnifique semis de carottes ! Là encore, on prévoit un semis en urgence dès lundi mais le mal est fait : on risque d’avoir un trou dans les carottes en juillet…

Chenille du Cossus Gâte-Bois

Je ne sais pas si la météo très douce de cet hiver et de ce début de printemps y est pour quelque chose mais on a la sensation d’être entourés de beaucoup d’insectes cette année. Nos amis les Mangetouts de Saligny nous signalaient qu’ils étaient envahis de tipules. Nous, de notre côté, on repère un nombre extravagant de chenilles dans notre écosystème. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs ! On est à la peine pour tout identifier avec certitude, comme vous le verrez dans la galerie. Dans le genre spectaculaire, la palme revient à l’énorme larve du Cossus Gâte-Bois ! On est modérément surpris cependant : on a vu énormément de papillons circuler en début de printemps. De manière générale, le jardin grouille de vie en ce moment : oiseaux, insectes, araignées, batraciens, baveux en tout genre, etc. Un régal pour les yeux et les oreilles !

Début du désherbage des carottes en serre 7 par les parents de Denis ; le résultat est dans la galerie !

Du coup, on s’efforce d’être à la hauteur de toute cette activité et on met les bouchées doubles pour préparer l’été. Avec l’aide de Maxime, qu’on ne vous présente plus, on paille et on plante à tout-va : betteraves, poivrons, melons, etc. Aide très appréciée cette semaine, mes parents (Alain et Jacqueline) sont venus filer un coup de main quotidien dans nos cultures. Ils ont notamment désherbé les carottes de la serre nº7 (potentilles) et les salades du champ (liseron). On leur confie aussi le premier palissage de tomates de la saison. Depuis qu’il a été effectué (lundi), les tomates ont tellement poussé, qu’on a senti le besoin d’y remettre quelques clips. Si c’est pas un bon signe ça !…

À la semaine prochaine !