On a beau fixer le plant de mâches droit dans les yeux en lui murmurant des encouragements, il semblerait qu’il a décidé de faire une pause et de ne pas respecter notre calendrier de plantation. Et nous voilà errant dans le jardin, avec cette drôle d’impression de ne plus rien avoir à y faire… On est en pause de plantations, on est en pause de paniers d’Amap, on est en pause de désherbage : toutes les planches d’hiver (épinards, mâches, salades) sont propres… Les fraisiers ne nécessitent plus d’entretien depuis qu’on les a déménagés et c’était quand même un gros marronnier d’hiver pour nous. En plus, on est secondés par des wwoofeurs d’enfer (aaaaaahhhh, Nicolas…), qui nous donnent l’impression que le jardin pourrait tourner tout seul sans nous.
La météo nous le crie dans les yeux, dans les bottes et dans les gerçures de nos lèvres depuis 1des semaines : on est en hiver ! Mais nous, on avait du mal à y croire, comme si ce moment de flottement était illégitime, comme si on n’avait pas le droit de réduire la voilure, d’en faire un peu moins au cœur de la basse saison. Du coup, on termine notre comptabilité, on passe les commandes de graines, on fignole le plan de culture. Et on profite du retour d’un temps un peu plus sec pour tailler nos haies. L’occasion, comme toujours, de petites conférences gesticulées autour de l’écologie des Grivauds. «Bon, Nicolas, aujourd’hui, on parle des rosacées/des mycorhizes/des plantes pionnières/etc.» Et Nicolas riposte en me retraçant l’histoire du reggae ou en se lançant dans une séance d’impro théâtrale. D’ailleurs, j’avais envie de vous offrir une petite vidéo du lascar, en train de préparer un argumentaire de vente pour notre matériel agricole :
Bonnes fêtes à tous·tes !