Laurence [1]La wwoofeuse du moment, voir article précédent rêve d’assister à un marché à 1000€ à Vichy. Comme on en faisait en 2020. Pour réaliser un tel exploit, il faut beaucoup de marchandises, et c’est le cas en ce moment. Nos haricots-rame ont atteint leur pic de production cette semaine, les tomates commencent à donner sérieusement, les aubergines sont magnifiques et il pleut des courgettes et des concombres. Le reste de la gamme est solide : carottes, pommes de terre, betteraves, salades, oignons, blettes, choux, etc. Tout y est ! On a même de la rhubarbe cette semaine. L’enjeu est donc d’attirer de nouveaux client·es. Ou d’amener celleux qui n’achètent que de la salade à manger aussi quelques concombres et courgettes. J’ai fini par me ranger derrière l’avis de tous·tes ces wwoofeur·euses qui nous ont suggéré de placer des recettes sur notre stand. Et pourquoi pas ? Mais à plusieurs conditions : que ce soit des recettes simples, bon marché et végétariennes. Pour le moment, je me suis concentré sur 4 petites fiches-recette. Je me suis contenté de décrire la façon dont je cuisine ces légumes au quotidien, tout simplement. Les voici :
On le voit, j’y fais explicitement référence à la qualité de nos cueillettes (courgettes et pâtissons) ou de notre choix variétal (mini-concombre).
En rédigeant ces fiches, je me suis fait une réflexion. Je crois que ça fait quelques années que je me trompe sur ma conception de la cuisine. Celleux qui me connaissent savent que je revendique une certaine simplicité culinaire. Cuire peu, utiliser peu d’aromates, découper grossièrement, faire peu de mélanges. Bref, rester proche du goût du légume. J’ai d’ailleurs rédigé un article qui résume cette vision : Cocotte. Je hausse les épaules quand on me parle de «recette» parce que je n’en utilise pas. Ou plutôt, je n’en utilise plus. J’ouvre mon frigo, je sors quelques légumes et je me demande : «comment vais-je les préparer aujourd’hui ?» Je fais beaucoup de salades de légumes crus, des soupes, des sautés (ou des currys de légumes) et des légumes vapeur. Mais, en réalité, pour en arriver à cette épure, pour avoir la main aussi sûre dans mes découpes, dans mes cuissons ou dans mes assaisonnements, il a bien fallu quelques années d’apprentissage. Et aussi … quelques recettes. La recette, ça évite le complexe de la page blanche, ça évite de réinventer l’eau tiède, ça rassure. Alors, voilà, il est temps que je donne les miennes. Et ce faisant, je suis obligé de constater qu’il y a plusieurs petites astuces que je réalise sans réfléchir et qui sont le fruit de l’expérience. Comme le fait de ne pas trop remuer un pâtisson en cours de cuisson (ça vaut pour les courgettes et les courges en hiver, d’ailleurs). Ainsi, donc, je comprends que certains légumes demandent une petite éducation si on ne veut pas tourner en rond et répéter sans cesse le même plat. Combien de fois ai-je entendu que nos amapien·nes étaient perdu·es avec leurs navets, parce que, en dehors de la soupe, iels ne savaient pas quoi en faire… Je rêve d’une école où, au baccalauréat, on demande aux élèves quelques rudiments de cuisine et de jardinage. Des savoirs à mon sens bien plus pertinents dans notre monde détraqué que toutes nos absurdes règles grammaticales. Mais ceci est une autre histoire…
À la semaine prochaine !
PS : Sur le stand, il y avait 24 fiches. À la fin du marché, il n’en restait que 2. Et ça a provoqué plusieurs petites discussions plutôt chouettes. Donc, c’est encourageant. Alors, non, on n’a pas réussi à faire 1000€. Par contre, on a dépassé les 700€, ce qui n’était pas arrivé depuis quelques mois. Alors, on se dit que c’est déjà ça ! Et que cette histoire de recettes, ça aura peut-être un impact positif sur nos ventes dans le futur. À suivre…
References
↑1 | La wwoofeuse du moment, voir article précédent |
---|