Comme un acarien en pleine canicule

Non, vous ne rêvez pas : ça tourne enfin dans les tomates !

On a une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. On commence par laquelle ? La bonne ? Eh bien, figurez-vous qu’il y a enfin des tomates qui changent de couleur sur nos pieds ! Bon, pour l’instant, c’est plutôt une dizaine de courageuses et comme ça fait très peu, on se résoudra, la mort dans l’âme, à les manger nous-mêmes. Les autres devraient suivre dans la foulée. Alors, oui, la saison est tranquillement en retard de deux semaines, conséquence d’un printemps particulièrement froid. Mais, il y a quand même un peu d’été dans nos paniers : les premiers haricots, les premiers aulx, des courgettes, etc. Et notre stand sur le marché de Vichy a vraiment fière allure : fèves, petits pois, blettes blanches et jaunes, courgettes multicolores, carottes, betteraves, oignons, ail, persil. Sans oublier le grand retour de la Merveille de Verano, notre batavia rouge d’été et l’arrivée des imposantes cressonnettes du Maroc.

Serre nº4 : des pieds d’aubergine et de concombres très sévèrement attaqués par les acariens (cliquez pour zoomer). D’autres photos dans la galerie à la fin de l’article.

La mauvaise nouvelle ? C’est qu’on a une serre (la serre nº4 si vous voulez tout savoir) qui se fait envahir d’acariens rouges, les fameux Tétraniques tisserands (Tetranychus urticae). Ça a commencé d’abord dans les aubergines et on a essayé de contenir l’invasion en bassinant (aspersions courtes) très régulièrement les plantations. Et puis, les concombres ont commencé à blanchir et on n’a pas compris qu’il s’agissait de la même bestiole. Et au final, on commence même à avoir des dégâts dans les haricots à rame. Figurez-vous que ces acariens adorent les fortes températures et la sécheresse… Du coup, la canicule les fait ricaner et nous, on grince des dents en voyant les plantes dépérir. Pour les concombres, on se résout à planter une deuxième série dans une autre serre, histoire de couvrir la fin de la saison. Par contre, pour les aubergines, on est très pessimistes…

Florin, Marie et Ellen (leur mère), notre wwoofeuse du moment

Côté wwoofeur, Charlotte nous tire sa révérence mercredi, après quelques magnifiques récoltes… de doryphores ! Et dans la foulée, on reçoit Ellen et ses enfants, Florin et Marie. C’est la première fois qu’on reçoit des wwoofeurs d’un autre pays ! Tous les trois viennent d’Allemagne (Berlin). Ellen et Florin parlent un peu français et quelque chose me dit que Marie ne tardera pas à saisir rapidement quelques brides de nos conversations… Ellen nous accompagne dans nos tâches (récoltes, préparation des paniers, palissage des tomates, etc.) avec une belle vaillance. Samedi, elle règle son réveil sur 5h00 du matin pour emmener sa tribu sur le marché de Vichy pour voir comment se passe l’ambiance côté coulisses. Quand on vous dit qu’on est gâtés avec nos petites mains aux Grivauds !…

À la semaine prochaine !

La plantation de choux la plus luxueuse qu’on puisse imaginer

Bâche, collerettes, voile anti-insectes, irrigation en aspersion et en goutte-à-goutte : rien n’est laissé au hasard cette année.

Le chou, aux Grivauds, on y tient ! Quand on les réussit, on en est très fiers et nos clients nous en redemandent. On en fait de plein de variétés différentes, histoire de varier les plaisirs : des choux cabus blancs et rouges, des choux de Milan (dont le fameux chou violet de Pontoise), des choux de Bruxelles, sans oublier les choux-fleurs et les brocolis. En tant que jardiniers, on admire le port majestueux de la plante, avec ses immenses feuilles basales encadrant la pomme ou la fleur. Et puis, on ne se l’avoue pas, mais il y a toujours un peu du défi à réussir ses choux : c’est un légume exigeant, soumis à une grande variété de parasites (altises, punaises, charançons, noctuelles, piérides, etc.) et de maladies (dont la hernie du chou, dont nous avons déjà fait les frais il y a deux ans). On rajoute à ça le fait que la plantation demande un soin particulier car toute la motte doit être enterrée, ainsi qu’une partie de la tige. Je vous laisse imaginer ce que ça demande comme travail dans nos sols non travaillés…

Protéger les jeunes choux sous des cagettes pendant la semaine de canicule à venir, on y réfléchit très sérieusement.

Cette année, on a une contrainte particulière : la plantation de nos choux d’hiver aura entièrement lieu sur bâche tissée. Pour une raison très prosaïque : on n’a plus de bandes de culture suffisamment propres pour planter sous la paille. Pour les choux fraîchement installés, c’est la première semaine qui est la plus dure : il faut qu’ils résistent aux limaces, à la chaleur, aux U.V., aux brûlures provoquées par la bâche elle-même (qui est toujours de couleur sombre). Cette année, on a choisi d’acheter quelques centaines de collerettes en jute pour limiter les brûlures. Grand bien nous en a pris, à peine on avait commencé à installer nos choux qu’on nous annonçait la canicule de la semaine prochaine… Dès lundi prochain, on envisage même de cacher nos 400 premiers choux sous de vieilles cagettes pour les ombrager un peu… En attendant, on apprécie le fait que le filet anti-insecte (qu’on utilise pour les protéger des altises) soit un peu brillant : si ça peut éviter que la bâche ne chauffe trop. Peut-être que tout ça ne suffira pas mais on pourra au moins se dire une chose : on se sera donné un maximum de chance pour réussir nos choux cette année !

Plantation de melons en serre nº5 ; deux frères en action !

On a progressé pour nos plantations de choux mais pas seulement. Tiens, une journée symptomatique de notre capacité à réagir vite et bien : celle de samedi. Le matin, on se demande comment nos plants de melon (déjà bien avancés) vont survivre à la canicule. Il est prévu qu’on les plante en serre 5, là où il reste encore quelques oignons nouveaux. Dans la matinée on se décide à tout récolter. On trie ceux qui ont commencé à sécher et ceux qui peuvent encore être vendus comme oignons nouveaux. On nettoie rapidement la planche (un peu de liseron, un peu de potentilles) et on se rend compte que le reliquat de paille est trop faible pour contenir la digitaire et la renouée persicaire. La digitaire, c’est le genre de graminée tropicale à affronter la canicule en ricanant… On ne tergiverse pas et on se décide à re-pailler la bande. À 15h, c’est terminé et la plantation des melons commence.

Ça nous fait encore des journées bien chargées et Charlotte, notre valeureuse wwoofeuse, nous y accompagne avec une énergie et une patience salutaires. Il faut voir avec quelle attention elle plante les choux ou récolte les doryphores dans les pommes de terre ! On est à peine surpris quand elle nous raconte qu’elle fait des nuits de 10h de sommeil. Qu’on ne vienne pas nous raconter que les jeunes sont devenus fainéants… Les deux derniers jours, on retrouve Yannick, le frère de Fabrice qui adore venir nous filer un coup de main chaque fois qu’il vient visiter le jardin.

À la semaine prochaine !

La pomme de terre aux Grivauds, c’est simple, c’est bon et c’est pratique !

On pose tout simplement les plants de pommes de terre sur le sol.

Il suffit de laisser traîner ses yeux dans les petits carrés potagers du voisinage pour se rendre compte à quel point la pomme de terre constitue la grammaire de base de tout jardinier qui se respecte. À voir les reflets bleutés de certains pieds, l’impressionnant volume de feuillage et la propreté remarquable des buttes, on se doute que ces belles cultures sont un peu «aidées»… Aux Grivauds, la pomme de terre suit un itinéraire technique des plus sobres : le plant est posé au sol et il est recouvert d’une grosse épaisseur de paille (environ 20t/ha). De cette façon, les pommes de terre se développent à l’interface entre la terre et la paille et la récolte se fait sans avoir à creuser. Attention, si l’épaisseur de paille est trop légère, les pommes de terre risquent de voir la lumière et de verdir. À la saison suivante, le reliquat de paille est important et permet de démarrer tout de suite une nouvelle culture sans repailler. Pratique ! À noter pour cette année, on a essayé une nouvelle variété : l’Allians. Ce sera à vous de nous dire si on a eu raison…

Un insecte inhabituel est repéré et, soudainement, la récolte des petits pois s’interrompt. C’est nous qui avons appris ça à Laurence ? Je ne pense pas…

Cette semaine, on a accueilli Laurence pour sa dernière semaine de stage avant l’obtention de son BPREA. On lui confie quelques récoltes (petits pois, fraises, persil, etc.), elle paille les pommes de terre et elle taille les tomates de main de maître. Elle va beaucoup nous manquer, c’est certain : c’était vraiment très chouette de travailler avec elle. Pas seulement pour l’immense coup de main qu’elle a apporté à nos cultures depuis sa première venue en août dernier, mais aussi pour son énergie débordante, sa curiosité permanente et son amour des plantes. Quelque chose nous dit, cependant, qu’on aura l’occasion de la revoir avant la fin de la saison…

Plantation des salades avec Charlotte

Nous avons aussi le plaisir d’accueillir une nouvelle wwoofeuse cette semaine : Charlotte. Elle nous arrive tout droit des Yvelines, elle est étudiante en commerce et vient aux Grivauds pour un premier contact avec le monde agricole. Paillage, récoltes, palissage, plantations des pommes de terre et des salades, en 3 jours, elle a déjà vu beaucoup de choses ! Il paraît que pour tenir le coup, elle se gave de carottes… Pas de problème : ici, elles sont fraîches et pleines de vitamines.

Je ne veux pas voir un poireau qui dépasse !

Autre gros chantier : les poireaux d’automne sont en cours de repiquage ; préparation des plants et mise en terre des poireaux, c’est du 100% Fabrice cette année, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il nous fait ça aux petits oignons ! Admirez la rectitude des rangs, ça c’est de la belle ouvrage ! La pluie de la fin de la semaine vient à point pour parfaire la plantation et devrait permettre à l’ensemble du jardin d’encaisser sans sourciller la vague de chaleur annoncée pour la semaine prochaine.

À la semaine prochaine !

Oh ! Des petits pois !

Adeline, dans la forêt des petits pois

Il y a des légumes qui sont très attendus, on le sait. Mais ça nous fait toujours un petit quelque chose de voir la mine réjouie de nos amapiens de Bourbon-Lancy quand on débarque avec des petits pois et des courgettes dans les paniers. Les choux-raves ne bénéficient pas du même accueil et c’est un peu injuste pour eux parce que, franchement, ils sont vraiment beaux cette année ! Pour les fraises, c’est le tour de l’Amap de Dompierre de recevoir les jolies petites barquettes rouges. On sait bien que tout ça n’est qu’une façon de faire patienter tous les amateurs de légumes en attendant les tomates mais ça commence déjà à être réjouissant pour les papilles.

Et ceux-là, quand ils arriveront dans les paniers, avec plusieurs semaines d’avance sur l’année dernière, on sait déjà qu’on fera des heureux !

D’ailleurs, côté tomates, on n’a pas à rougir (elles, si, en revanche) : on a vraiment mis toutes les chances de notre côté en mettant un grand coup d’accélérateur à notre premier gros chantier de taille et de palissage. Cette semaine, on est aidés par Adeline, une wwoofeuse avec des connaissances en jardinage déjà très solides, pour avoir contribué pendant un an à l’entretien d’un jardin partagé, en permaculture, près de Lyon. Son efficacité et sa bonne humeur nous permettent d’avancer très vite sur un certain nombre de tâches : le paillage de notre nouveau semis de carottes, le «déliseronnage» de certaines planches du plein champ, la plantation des dernières betteraves, des fenouils, des salades, des physalis, des maïs doux et des San Marzano. Ajoutez à ça une récolte de petits pois et des récoltes de fraises et vous commencez à percevoir qu’on ne l’a pas ménagée… Merci mille fois à elle pour le coup de main !

À la semaine prochaine.

L’été arrive : il est temps de préparer l’hiver

En apportant du plant de betteraves, Laurence longe les céleris-raves, deux cultures d’hiver pour lesquelles on est à l’heure !

Paradoxe du maraîcher : c’est au moment où les températures décollent qu’il doit planter ses légumes d’hiver… Bon, cette année, on a un peu d’avance : on n’a pas attendu la fin du printemps pour commencer ces lourds chantiers. La semaine qui vient de s’écouler a été l’occasion de mettre un gros coup d’accélérateur, jugez plutôt : la plantation de courge est terminée, les betteraves sont presque toutes installées (il reste 2 caisses sur 22 à planter), les panais sont semés et … on a dégainé nos premiers poireaux ! À partir de vendredi, les températures décollent et on se méfie des premiers 30°C annoncés pour ce dimanche ; du coup, on a arrêté les implantations jeudi et on irrigue pour limiter la casse. La fin de semaine, en plus d’être consacrée aux récoltes pour le marché, est l’occasion de faire avancer le palissage et la première taille des tomates.

1000 poireaux déjà en terre !

Laurence et Laura, à nouveau, nous permettent d’avancer à vitesse accélérée dans nos cultures. Et puis, vous me connaissez, ça discute beaucoup en travaillant… Parfois on branche donc «Radio Grivauds» pour parler du jardin ou du fonctionnement du sol vivant. Mais aussi, souvent, on sort la tête des plantes et on divague autour de la musique ou de l’animation – les anecdotes de Laura sont savoureuses, à ce sujet ! Et puis, le jardin nous rappelle soudainement à lui et on se précipite pour aller admirer une couleuvre qui s’est installée dans notre tas de compost, une coccinelle qui fait un festin de pucerons ou le chat du voisin qui se fait passer pour une botte de carottes (mais personne n’est dupe, hein).

Cherchez bien, il reste une barquette de fraises… (Cliquez pour zoomer)

Côté récolte, on réussit cette semaine à mettre des fraises et des radis dans les paniers d’Amap. Très bonne réception de la part de nos amapiens, vous vous en doutez ! Mais c’est sur le marché que le succès est encore plus criant : on y amène une quinzaine de barquettes de fraises, histoire de tester un peu ce nouveau produit auprès de notre clientèle vichyssoise. Résultat : elles sont parties à une telle vitesse que j’ai à peine le temps de les prendre en photo sur le stand (il ne reste plus qu’une barquette sur la photo ci-contre). Bien entendu, on s’arrache aussi nos premières courgettes, sorte de petit prélude à l’été. Sur le stand, on trouvait aussi des aromates en pot et des choux pointus, deux nouveautés qui nous avaient été réclamées par nos clients l’année dernière. Promesse tenue, donc !

À la semaine prochaine !