Début de semaine difficile : il pleut des mauvaises nouvelles ! On fait une croix sur notre camion : notre garagiste ne reçoit plus de nouvelles pièces. On fait aussi une croix sur nos stagiaires et nos prochains wwoofeurs. Se pose la question de l’organisation de nos dernières Amaps. À Bourbon-Lancy, ce sont les conditions sanitaires trop complexes à mettre en œuvre qui nous obligent à y renoncer. À Dompierre, on y croit jusqu’à la veille et puis finalement, ça discorde en interne et la distribution n’a pas lieu. Ces annulations nous interrogent réellement : on prive nos clients de leurs légumes, les obligeant ainsi à aller les acheter dans des grandes surfaces où le risque de contamination est bien plus fort. Absurde. Si ça n’avaient pas été les dernières distributions de la saison, on se serait battu un peu plus. Du coup, on se retrouve avec pas mal de légumes sur les bras et on n’a plus la possibilité de les emmener loin (bye bye Vichy). Que faire ? Vente à la ferme ? Malheureusement, notre réseau de vente à la ferme n’est pas suffisant pour écouler autant d’épinards, de mâches et de salades. Rapidement, la seule solution raisonnable s’impose à nous : il faut organiser un mini-marché à Pierrefitte. Quelques coups de fil au Maire de Pierrefitte et au gérant de la supérette «Épicerie du Paradis» et on arrive à un accord : nous pouvons tenir un stand devant la supérette, à condition de respecter les règles sanitaires en vigueur.
En dehors de ces vicissitudes, nos journées ressemblent à celles d’un mois de mars comme un autre : on plante des oignons, on sème, on repique, on désherbe. La routine quoi. Encore que… pas tout à fait ! Par exemple, nous avons planté une première série de courgettes avec une bonne semaine d’avance par rapport aux années précédentes. Le début de printemps très doux nous pousse à la témérité. Bon, dans la foulée, on découvre qu’on va devoir affronter 5 jours de gel la semaine prochaine, avec un pic à -8°C mercredi. On ne s’attend clairement pas à ce que tous les plants survivent ! On notera au passage qu’encore une fois, on enregistre nos températures les plus basses de l’année au printemps, et pas en hiver. Allez comprendre.
Autre originalité du moment, figurez-vous qu’on a été épaulés toute la semaine par Nicolas, un wwoofeur parisien venu du monde de la finance. Comble du pire, il a travaillé pour le Crédit Agricole. Nous, au départ, on l’avait accepté en se disant qu’on pourrait se venger sur lui de tous les maux écologiques causés par la finance, la mondialisation, les traders, les banquiers, etc. Par exemple, en l’envoyant désherber de la potentille pendant de longues heures en le fouettant avec des chardons et des orties. Mais finalement, on l’a trouvé sympa et on a eu la flemme de cueillir des orties, alors on a laissé tomber. On a bien fait de ne pas trop le maltraiter : sans lui, on n’aurait pas autant avancé dans nos oignons ! Et puis, il nous a filé un sacré coup de main dans la préparation de notre petit marché du samedi matin ! Merci Nicolas !
Parlons-en d’ailleurs de ce marché. Car il a bel et bien eu lieu, sans aucun accro. Pour nous, c’est aussi l’opportunité de participer à la limitation des déplacements, en proposant des légumes au plus près de la ferme. Coup double : non seulement, ça limite les chances de propagation du virus, mais en plus ça lutte contre le réchauffement climatique. On a effectué une communication un peu à minima : une annonce à nos clients de vente à la ferme, une annonce sur Facebook et une affiche à la supérette. Résultat : une quarantaine de clients et des caisses qui se vident très rapidement. Les gens repartent avec un sourire et de beaux légumes qui vont les aider à rester en bonne santé. Simple, non ? Du coup, on remet ça samedi prochain, même heure, même lieu. Qu’on se le dise !
À la semaine prochaine !