Allez, on range !

Les premières gelées, la première neige… Les légumes ont mis leur croissance en pause depuis quelques jours. On ne s’attend pas à ce que les céleris ou les carottes prennent plus de volume ou de vitamines dans les semaines à venir. Dès lors, deux possibilités s’offrent à nous. Soit laisser les légumes en terre, soit les rentrer. Dans le premier cas, le légume va rester vivant tout le long de l’hiver. Les risques de pourritures ou de déshydratation sont plus faibles. Par contre, il reste exposé aux ravageurs (campagnols) ou aux pathogènes (champignons racinaires). Et aussi, s’il gèle trop fort, ça peut causer de gros dégâts dans certains légumes (comme les radis ou les navets). Dans le deuxième cas, on les stocke dans des bidons, dans notre bergerie, sans les laver. Là, il se peut que certaines zones pourrissent au cours de l’hiver. Par contre, on n’a plus à se préoccuper des gelées ou des campagnols. Bref, il y a un compromis à trouver. Ces dernières années, on a régulièrement changé de stratégie, sans qu’aucune ne donne pleinement satisfaction. Pour cet hiver, les légumes ont été rentrés : au moins, ça fera moins de travail de récolte pour Fabrice à partir de janvier.

Arrachage des carottes par Claire et Laure

On ne plante plus. Il fait trop froid pour ça. Il reste une série de mâches à mettre en terre mais on attend la fin de la vague de froid. Alors, comme on a du temps libre, on commence à ranger la ferme. On s’est d’abord attaqués aux toiles tissées, qu’on a trié par type d’utilisation : celles pour l’occultation longue d’un côté, celles qui sont trouées de l’autre – en distinguant bien les bâches à courges, à choux ou à courgettes. On s’est aussi attaqués au rangement de la serre d’endurcissement. Constat : le travail effectué l’année dernière avec Nel permet d’accélérer considérablement le rangement de cette année. Ce qui me donne envie d’inventer un nouveau proverbe : «plus on range et plus c’est rangé». Il vous plaît celui-là ?

Rangement des toiles tissées ; même dans le brouillard, on garde le sourire !

Je ne sais pas encore si j’aurais le temps d’écrire des articles dans les semaines à venir. Mais j’en écrirai un dernier au moment de la nouvelle année, c’est promis. Ce sera alors mon dernier pour ce blog. En attendant, ami·es lecteur·ices, je vous invite à mon pot de départ, qui aura lieu sur la ferme le mercredi 21 décembre à midi.

À très bientôt,

Denis

Confitures d’hiver

Mettre l'hiver en pot
Louche après louche
Pour ensuite l'étaler
Sur un pain acide et croquant
Qu'on trempera vigoureusement
Dans une tisane enflammée[1]Tiens, ce poème est dédicacé à Yolande, qui sort en ce moment son premier recueil de poésies.
Quelles mixtures audacieuses Simon est-il en train de concocter ?

On a plein de tomates vertes. Ce qui est normal à cette saison. Et c’est difficile à vendre, ce qui n’est pas très étonnant. On a plein de courges, aussi. Ce qui est normal à cette saison. Et ça aussi c’est difficile à vendre. Ce qui est incompréhensible, pour le coup. Là, ne me dîtes pas que vous ne vous sentez pas encore en hiver, hein ! On se les pèle du matin jusqu’au soir, qu’est-ce qu’il vous faut de plus pour avoir envie de faire bouillir des marmites et des marmites de soupe de potimarron ? Alors, nous, quand on n’est pas contents, on cuisine.

Vendredi, avec nos petites mains du moment – Simon, Claire et Laure – on lance un atelier confiture. Et on se bricole deux recettes de confiture : tomates vertes au citron et courge sucrine à la vanille. Rapidement, les fumets s’élèvent et se mélangent dans la tiédeur de la cuisine. On se frotte les mains au dessus des cocottes, heureux·ses de ce moment un peu hors du temps. Le marché a été préparé rapidement et on est à l’heure sur les travaux des champs, alors on en profite pour faire des choses inhabituelles.

Le lendemain, à Vichy, évidemment qu’on a tartiné nos deux préparations sucrées sur du pain de qualité (merci Serge). Et pas juste pour un petit déjeuner caché·es derrière nos panières de légumes, tatata. Non, on a offert ces mini-toasts à nos client·es en guise de dégustation. Avec un gros appel du pied : et si, vous aussi, vous faisiez la fête aux courges et aux tomates vertes ? Quelques ventes ont eu lieu grâce à ce stratagème diabolique. Mais, surtout, on a distillé de nouvelles gouttes de gourmandise légumière dans le cœur de nos client·es bien-aimé·es. Et, ça, ça méritait bien qu’on en fasse un article, non ?

À la prochaine,

Denis

References

References
1 Tiens, ce poème est dédicacé à Yolande, qui sort en ce moment son premier recueil de poésies.