Légumes d’été : on fait le point

Elles sont mûres quand ces tomates ? Fin juin ? Début juillet ? Suspens…

«Alors, c’est quand les tomates ?» J’ai rencontré un jour un maraîcher qui répondait toujours de la même manière à cette question : «vous prenez votre première envie de tomates et vous ajoutez deux mois». Comme quoi, les bons mots, ça fait sourire, mais ça ne renseigne pas toujours. Nous, ce qu’on peut vous dire, c’est qu’on n’a jamais planté les tomates aussi tard (fin avril à mi-mai), mais qu’on n’a jamais eu une saison aussi précoce. Comme quoi, la franchise, ça fait du bien, mais ça peut aussi être source d’ambiguïté.

Vous vous en souvenez, cette année, les tomates sont toutes greffées et conduites sur deux brins. Deux fois moins de pied que l’année dernière. On les a plantées en rang central et on a placé des cultures de part et d’autre. On peut déjà en tirer un premier bilan. D’abord, on a choisi de privilégier un gourmand assez haut, pour assurer une bonne ventilation sous les pieds. Concrètement, on a gardé le gourmand situé sous la première grappe. Ce gourmand prend d’abord le temps d’émettre une série de feuilles avant de produire une grappe de fleurs. Ce qui signifie qu’on a deux fois moins de premières grappes que l’année dernière. Et ça, on ne l’avait pas tellement anticipé… Ça signifie qu’on aura une fin de saison beaucoup plus soutenue que le début de saison. Ensuite, on a pu constater l’impact des cultures adjacentes sur la croissance des tomates. Flanquée de salades ou de persil, la tomate prend nettement le dessus et pousse normalement. Le persil est même un peu stressé et certains pieds présentent déjà des signes de montaison. Entourée de betteraves et de choux chinois, la tomate semble souffrir de la concurrence et la croissance est retardée. Et malheureusement, des betteraves, on en a planté tout plein. Sous les betteraves, le sol est tout sec : on soupçonne une concurrence en eau. En dehors de ça, on est impressionnés par le port de notre série la plus précoce, qui est majestueux. Et par la croissance vertigineuse des tomates cerise. À suivre.

Aubergines en serre 4, entourées de fenouils

Les aubergines sont elles-aussi toutes greffées. Quel que soit le lieu où elles ont été implantées (on en trouve dans trois serres différentes), elles ont démarré avec une vigueur hallucinante. Certaines feuilles sont déjà immenses. Les premières fleurs se sont ouvertes depuis une semaine. L’occasion de nous extasier devant cette alliance insolente de jaune et de violet. Là aussi, il y a deux fois moins de pieds que l’année dernière. Mais, l’année dernière, les pieds non-greffés (qui étaient majoritaires) n’avaient presque pas donnés. Donc, que tout le monde se rassure : ça va partir en moussaka tout ça. Les poivrons sont bien plus vigoureux que l’année dernière, sans être éclatants pour autant. On a en plantés un peu plus : on a vraiment envie de pouvoir en mettre régulièrement à l’Amap. Pour le moment, il reste un épineux problème : où trouverons-nous le temps d’aller les désherber ? Beaucoup de blé pousse sur ces deux planches… Les concombres sont plutôt beaux. Il y a 9 pieds greffés. Pour le moment, on ne les trouve pas plus vigoureux que les autres. À voir s’ils ont une meilleure longévité. Les courgettes se portent joliment, en serre comme en extérieur. On a déjà pu en vendre pas mal, à l’Amap et sur le marché. Les haricots grimpants, c’est plus compliqué : la planche est plus irrégulière et on a déjà des attaques d’acariens. Quant aux semis de haricots nains en plein champ, reconnaissons-le, on a du retard…

Là, normalement, c’est le moment où je vous fais un topo sur les petites mains de la semaine. Mais, William, stagiaire de retour au jardin, a choisi de se présenter lui-même à travers une petite danse :

À la semaine prochaine !

Le mystère de la jeunesse du MSV

Le MSV, c’est facile. Et c’est confortable.

Ajout du 6 juin 2022 : Après relecture de l’article, Marine me suggère de mentionner l’existence d’un label pour l’Agriculture de Conservation des Sols : Au Cœur des Sols.

C’est si simple le MSV[1]=Maraîchage sur Sol Vivant, pour rappel… ! Vous voyez, dans la serre 1, on avait une jolie planche de carottes. On récolte, on broie[2]Sans broyeur, dans un jardin, on se serait contentés de rabattre les hautes tiges. Par exemple au sécateur. les herbes qui ont poussé, on repaille légèrement, on bâche et on plante des melons. Aucun travail du sol, aucun désherbage. Tout va très vite et ne demande quasiment aucune énergie, ni humaine, ni mécanique. C’est si simple, qu’on se demande pourquoi on n’y avait pas pensé plus tôt. Il y a encore quelques années, jardiner, c’était forcément se confronter à la fourche-bêche (ou à la grelinette) et à la binette sous les lourds soleils d’été. Se lancer dans le maraîchage, c’était apprendre à manipuler tout un tas d’outils barbares, genre charrue, herse étrille, rotavator, actisol et j’en passe…

Attention, Marine, je crois que Miroux essaie de se faire passer pour un panier d’Amap…

C’est le genre de discussions qu’on a eues avec Marine, la wwoofeuse de la semaine dernière. Marine, elle a travaillé à l’APAD, l’Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable. Son rôle était d’accompagner les agriculteur·ices en transition vers l’Agriculture de Conservation des Sols[3]Aussi appelée Agriculture de Conservation tout court, ou Semi Direct sous Couvert. Je vous l’accorde, ça n’est pas avec des appellations comme ça qu’on va faciliter … Continue reading. L’ACS, c’est un peu la grande sœur du MSV. Elle fait ses premiers pas aux États-Unis dans les années 50, avec pour but de réduire l’érosion des sols et d’améliorer leur fertilité. Mais c’est seulement à partir des années 90 qu’elle prend son envol. Les chiffres de 2016 montre que la surface mondiale en ACS dépasse les 12%[4]A. Kassam, T. Friedrich & R. Derpsch (2019) Global spread of Conservation Agriculture, International Journal of Environmental Studies, 76:1, 29-51, DOI: … Continue reading. Deux questions se posent : pourquoi est-ce que les produits de cette agriculture sont si peu visibles pour le grand public et pourquoi cette agriculture est-elle si récente ? Vous allez le voir, les deux questions sont liées.

En ACS, comme en MSV, on s’interdit de travailler le sol. Pas de labour, pas de binage. On plante ou on sème directement dans un couvert végétal ou dans un mulch[5]Couche de végétaux en décomposition sur le sol servant de paillage et/ou de nourriture pour le sol. Mois après mois, si rien n’est fait, les adventices[6]C’est le synonyme de «mauvaises herbes» que vous devez utiliser devant nous si vous ne voulez pas qu’on vous jette des potentilles dessus… s’installent. Genre des rumex. Genre du chiendent. Genre de la potentille rampante. Nous, en MSV, quand ça arrive, on dégaine une arme redoutable : la bâche plastique ! On pose une toile tissée sur les planches enherbées et, tintintin, les potentilles meurent au bout de quelques mois. C’est le principe de l’occultation. En jardin, on peut opérer avec des cartons, en faisant bien attention de choisir des cartons sans encre et sans traitement. En ACS, impossible d’opérer de cette manière-là… Alors, on dégaine les herbicides chimiques. Dont le glyphosate. Ce qui fait que, pour le moment, un produit issu de l’ACS ne peut pas être labellisé AB[7]En réaction à cet article, Nathalie Cerclé, de la Ferme de Layat, me mentionne qu’iels produisent des céréales sous couvert de luzerne permanent sans travail du sol et sans désherbant … Continue reading. Alors que la charrue, qui est une plaie écologique majeure, est autorisée en Bio… Pour le moment, aucun label n’existe pour aider le consommateur·rice à repérer les produits issus cette pratique. Et, de toute façon, l’usage du glyphosate ternit d’avance l’image de l’ACS. Ainsi, c’est la bâche plastique qui rend le MSV possible et ce sont les herbicides qui rendent l’ACS envisageable. D’où la jeunesse de ces pratiques. Je suis désolé de vous l’apprendre, mais on vit vraiment dans un monde dans lequel rien n’est simple…

C’est grâce à l’existence des toiles tissées que le MSV est possible : c’est comme ça qu’on peut planter à travers un couvert végétal sous avoir à retourner le sol.

On dit au revoir à Lucas, notre Brésilien de choc et on dit bonjour à Diane. Diane, qui est aussi une voyageuse hors-pair, et qui est prête à consacrer plus de deux heures de son après-midi pour aller en vélo acheter du sucre Bio à Digoin, afin de faire de la confiture de fraises. Les chantiers d’implantation ont ralenti avec la reprise des amaps mais on ne baisse pas les bras : il reste encore beaucoup de poireaux et de choux à planter !

À la semaine prochaine !

References

References
1 =Maraîchage sur Sol Vivant, pour rappel…
2 Sans broyeur, dans un jardin, on se serait contentés de rabattre les hautes tiges. Par exemple au sécateur.
3 Aussi appelée Agriculture de Conservation tout court, ou Semi Direct sous Couvert. Je vous l’accorde, ça n’est pas avec des appellations comme ça qu’on va faciliter l’appropriation du concept par le grand public…
4 A. Kassam, T. Friedrich & R. Derpsch (2019) Global spread of Conservation Agriculture, International Journal of Environmental Studies, 76:1, 29-51, DOI: https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00207233.2018.1494927?journalCode=genv20
5 Couche de végétaux en décomposition sur le sol servant de paillage et/ou de nourriture pour le sol
6 C’est le synonyme de «mauvaises herbes» que vous devez utiliser devant nous si vous ne voulez pas qu’on vous jette des potentilles dessus…
7 En réaction à cet article, Nathalie Cerclé, de la Ferme de Layat, me mentionne qu’iels produisent des céréales sous couvert de luzerne permanent sans travail du sol et sans désherbant chimique. À creuser !

Les Grivauds par temps chaud et sec : l’endroit idéal pour vivre une expérience allergique de qualité

Les graminées, c’est aussi un élément paysager

Rien à faire, aux Grivauds, on a une grande tendresse pour les graminées. Vous savez, ces grandes tiges/feuilles que vous appelez «herbes» en mettant un peu tout le monde dans le même sac. Le genre de plantes, qui, dans une pelouse « bien entretenue », n’atteint jamais le stade de la floraison. Et de toutes façons, à quoi bon laisser fleurir puisque la floraison est si peu colorée, si peu spectaculaire. Encore, un coquelicot ou un bleuet, passons. Au moins, c’est décoratif. Mais un panic ou un dactyle, aucun intérêt. Sauf que … non, nous, on y trouve plusieurs intérêts. D’abord, les graminées sont d’excellents couvres-sols. Elles ont un rôle clé dans les écosystèmes prairials : elles produisent beaucoup de biomasse et leurs racines structurent le sol à toutes les profondeurs. Elles produisent force graines, ce qui présente une source de nutrition pour de nombreux oiseaux (comme les moineaux par exemple). Et en plus … elles ont la classe ! Non, mais c’est vrai, dès qu’on s’y intéresse un tout petit peu, on y détecte une foule de formes, de hauteur, structure. C’est riche. C’est beau. Tout simplement.

Panicule de Dactyle aggloméré au moment de l’anthèse (stade où les fleurs sont fonctionnelles)

Alors, du coup, vous vous doutez qu’on a tendance à ne pas entretenir nos bords de champ plus que nécessaire. On tond pour dégager des chemins. Éventuellement, on vient entretenir le tour des serres. Mais c’est à peu près tout. Forcément, les graminées en profitent pour s’exprimer joyeusement. La vague de chaleur que nous traversons a permis une précocité et une intensité remarquables des floraisons de graminées. C’est de moment idéal pour que ces plantes lâchent en masse leur pollen dans l’air chaud. Tiens, mais pourquoi font-elles ça, d’ailleurs ? Eh bien, tout simplement parce que leur pollinisation est anémophile : les pollens (gamètes mâles) sont portées par le vent, dans l’espoir qu’ils croisent les stigmates d’une autre fleur, parfois à plusieurs kilomètres de distance de la première, assurant par là même un bon brassage génétique. Compte-tenu du caractère aléatoire de l’opération, chaque plante a intérêt à émettre une quantité énorme de pollen pour avoir une petite chance de réussir une fécondation. Problème : ce pollen est allergène.

Cette semaine, on en a eu une illustration parfaite dans notre champ : Lucas, le wwoofeur brésilien et Mickaël, notre stagiaire du moment, nous ont donné un magnifique concert d’éternuements en stéréo ! Le rhume des foins dans sa plus belle expression, les histamines dans leurs œuvres, les mouchoirs au creux des mains, prêts à être brandis en signe d’abdication face à la violence de la poussée allergique. Il parait que la prévalence du rhume des foins est en augmentation ces dernières décennies. La pollution urbaine jouerait beaucoup (notamment l’ozone et le dioxyde d’azote, émis par le trafic urbain). L’hygiénisme aurait aussi un impact visiblement. Mais, normalement, les paysan·nes ne sont pas concerné·es, puisque iels n’ont pas le temps de faire leur ménage… Claire, wwoofeuse-cycliste multi-récidiviste, de retour pour quelques jours, assiste au spectacle en riant. Nos deux volontaires aux yeux rouges se moquent gentiment d’eux-mêmes et rient des excès de leur réaction immunitaire. L’ambiance reste légère, même sous un soleil d’une remarquable agressivité. C’est l’essentiel : c’est ça qui nous aide à garder le cap dans une période aussi dense…

À la semaine prochaine !

Voyager de jardin en jardin

Première tâche pour Mickaël, de retour aux Grivauds : planter du basilic. Et nous raconter ses autres stages.

Quand un·e de nos stagiaires est de retour aux Grivauds, comme c’est le cas de Mickaël cette semaine, il y a toujours un moment que j’attends avec gourmandise. Celui où le·la stagiaire va nous raconter ce qu’iel a vu dans ses autres stages. L’avancement des cultures, l’ambiance, ce qu’on y fait et ce qu’on y apprend. C’est pour moi déjà une façon de voyager. Mais, depuis mercredi, le dépaysement a augmenté d’un cran. Car en ce moment nous recevons Lucas. Et Lucas est brésilien. Pendant les deux premiers jours, je suis resté très concentré sur mon portugais, qui était très rouillé. Focalisé sur le fait de comprendre ce qu’il raconte. Obsédé par la réactivation du vocabulaire, de la conjugaison et des girias[1]C’est le mot portugais qui désigne les idiomatismes, c’est à dire les expressions propres à une langue, à un dialecte.. Et puis, petit à petit, à force d’entendre cet accent carioca[2]Relatif à Rio de Janeiro si délicieusement chuintant, les souvenirs ont afflué et la saudade[3]Le mot saudade désigne un sentiment complexe proche de la nostalgie. m’a enveloppé de sa douceur piquante. Oh oui, maintenant, je me souviens.

Lucas, les mains dans les petits pois

Je me souviens de mon premier wwoofing. C’était dans le Minas Gerais, à Rio Pomba. Je me souviens de la chaleur tropicale, des longues matinées de travail, des siestes sous un soleil brûlant, du soleil qui se couche à la verticale à 18h. Des soirées autour d’une guitare et d’un feu de camp. Je me souviens d’avoir récolté des bananes et des noix de coco. D’avoir cueilli des mangues et des baies de Jabuticaba. D’avoir bouturé des choux (!) et d’avoir palissé des tomates qui ressemblaient à des pieds de vigne (!!). Je me souviens des moustiques. Je me souviens de mes motivations à faire du wwoofing : apprendre le portugais et rencontrer des brésilien·nes. J’avais déjà un peu jardiné quand j’étais petit. Mais pas beaucoup. Je suivais alors ma mère au jardin avec un enthousiasme d’adolescent très mesuré. Je crois que c’est vraiment à Rio Pomba que j’ai attrapé le goût du jardinage. C’était en 2014, j’avais 31 ans. Dans l’année qui a suivi, j’ai refait du wwoofing. En Argentine, au Chili et au Pérou. Et puis en France. C’est en cherchant un lieu où venir donner un coup de main que je me suis retrouvé ouvrier agricole. De fil en aiguille, à force de voyager, je suis devenu maraîcher. Mais, oui, d’une certaine façon, c’est bien mon amour de la langue portugaise qui m’a amené là où je suis aujourd’hui.

Paillage des planches de courges

Lucas et Mickaël, bien qu’ils soient nés à 8000 km de distance, partagent une même trajectoire, qui semble propre à cette génération. Nous en avions déjà parlé dans l’article «Chercher et se chercher» de cet hiver. Lucas me raconte que cette précarité existentielle est devenue inévitable pour les jeunes, même au Brésil. Il y a la pression de la crise écologique. Et, dans le même temps, il y a déjà un cortège de publications et d’initiatives qui permettent rapidement de faire un pas de côté sans avoir à réinventer la roue. C’est tellement tentant…

Comme ça me fait drôle que ce soit à mon tour de montrer nos gestes et nos façons de faire à un brésilien… Je mesure le chemin parcouru en 8 ans et c’est vertigineux. Lucas n’est pas vraiment un perdreau de l’année, il a déjà pas mal d’expérience. Il sait planter, il sait récolter plein de choses, il sait palisser une tomate… Avec Fabrice, il communique avec les mains et avec quelques rudiments de français qui s’épaississent de jour en jour. Avec Mickaël, il parle anglais. Comme d’un fait exprès, l’été fait une entrée précoce au jardin et nous tanne gentiment le cuir. On se dépêche de planter les dernières tomates : l’énorme chantier «courges» nous appelle. Dans le même temps, une ombre trop bien connue rôde sur nos têtes : le blé fait un retour en force dans toutes nos cultures… Souvenez-vous, l’année dernière déjà

À la semaine prochaine !

References

References
1 C’est le mot portugais qui désigne les idiomatismes, c’est à dire les expressions propres à une langue, à un dialecte.
2 Relatif à Rio de Janeiro
3 Le mot saudade désigne un sentiment complexe proche de la nostalgie.

Le pari de l’année

Des cultures en bord de butte et des tomates greffées en rang central ; une expérimentation en cours aux Grivauds ! (Cliquer pour agrandir)

Il y a une expérimentation en cours aux Grivauds. Une expérimentation qui pourrait changer la donne en terme de densification des cultures. Vous savez déjà que tous nos plants de tomates et d’aubergine sont greffés. L’année dernière, on a pu constater l’étonnante vigueur de ces plantes. La théorie précise qu’il est possible de diminuer la densité des tomates par deux et de les mener sur deux têtes[1]Au lieu d’une seule, comme c’est le cas généralement. Plus précisément, ça consiste à tailler tous les bourgeons axillaires de la tomate (les fameux «gourmands») pour forcer le … Continue reading. Les tomates sont alors plantées sur un seul rang. Au moment de la taille, on conserve le gourmand le plus vigoureux, en plus de la tête principale et on palisse les deux têtes de façon séparée. Le pari que nous faisons cette année est le suivant : est-ce qu’une tomate greffée menée sur deux têtes peut donner autant que deux pieds séparés ? On a donc produit deux fois moins de plants que les années passées. Ce qui fait déjà moins de travail pour entretenir les plants et pour les planter. Mais surtout … ça fait de la place en serre !

Plantation de tomates sur bâche, au milieu des salades (Simon à la manœuvre)

Ben oui, songez-y : on a désormais de la place de part et d’autre des tomates (et des aubergines) pour planter tout un tas de petites choses qui auraient galéré dehors autrement. Des betteraves, des salades, des fenouils, du persil, du basilic. Et plus tard, quand tout ça sera récolté, on pourra même y semer des haricots nains ! Bon, ça demande quand même d’être malins, notamment pour le paillage de la planche. Dans certains cas, on a paillé avant d’implanter les cultures latérales. Dans d’autres cas, on paillera après les avoir récoltées. Les tomates et les aubergines sont plantées sur une petite toile tissée de 50 cm de large, ce qui permettra de calmer les liserons et les chardons sur cette partie de la planche. Deux gouttes à gouttes courent entre les rangs ainsi formés : on a pensé à tout ! Et même à fertiliser un peu plus généreusement que d’habitude : du compost et du fumier. C’est que la planche doit produire autant de tomates que d’habitude et supporter une petite culture annexe en plus.

William et Simon ; stagiaires printemps-été 2022

Ces deux dernières semaines, les implantations ont été très importantes. C’est le début du rush de plantation pour nous. Rush qui se termine en général mi-juillet, lorsque tous les choux sont plantés. Et cette année, on a décidément droit à des petites mains plutôt exceptionnelles[2]Oui, comme tous les ans en fait… ! William et Simon sont deux nouveaux stagiaires que vous aurez l’occasion de voir plusieurs fois dans notre jardin. Tous deux sont à des stades très différents de leurs projets agricoles. William n’en est qu’au début de sa reconversion, alors que Simon a déjà une idée assez précise de ce qu’il veut faire. Avec eux, on parle beaucoup technique, mais aussi un peu cuisine. L’occasion de se souvenir pourquoi on s’acharne à faire pousser tous ces légumes : pour les manger, tout simplement. On les remercie bien chaleureusement tous les deux, en attendant de les retrouver à la saison chaude.

À la semaine prochaine !

References

References
1 Au lieu d’une seule, comme c’est le cas généralement. Plus précisément, ça consiste à tailler tous les bourgeons axillaires de la tomate (les fameux «gourmands») pour forcer le pied à monter le plus haut possible.
2 Oui, comme tous les ans en fait…

La 4ème règle

Je vais vous faire une confidence : je n’ai jamais trop aimé le nom de notre pratique. MSV – Maraîchage sur Sol Vivant, ce nom est problématique. Car, en réalité, tous les sols sont «vivants». Ou mieux : tous les sols accueillent de la vie[1]Il est bien plus pertinent de percevoir le sol comme un écosystème plutôt que comme un organisme.. Même les sols labourés, même les sols glyphosatés, même les sols maltraités. Ce qui compte, c’est la quantité et la diversité des organismes qu’on y trouve. Il faudrait pouvoir recenser tous les vers de terre, tous les insectes, tous les champignons, toutes les bactéries, etc. pour pouvoir caractériser la vie d’un sol.[2]En réalité, on se contentera souvent de se référer à la quantité de matière organique contenue dans le sol, aussi appelé Taux de MO. La vie qui s’y développe est corrélée à cette … Continue reading Un sol est donc plus ou moins «vivant». Le MSV fait simplement le pari que la vie du sol est une des principales conditions de sa fertilité. Plus il y a de vie, plus le sol «fonctionne» bien, et plus les plantes s’y développent bien. Mieux que dans un sol travaillé ? Parfois oui. Parfois non.

Révisons les fondamentaux ensemble. Pour maximiser la vie du sol, le MSV préconise trois règles :

  1. Ne pas travailler le sol[3]Certains puristes, dont nous sommes, poussent même le bouchon jusqu’à abandonner la grelinette., en particulier pour ne pas perturber les vers de terre et pour ne pas casser le réseau d’hyphes des champignons.
  2. Couvrir le sol, notamment pour limiter la déshydratation
  3. Nourrir le sol, en privilégiant les matières fortement carbonées, comme les pailles et le Brf, ainsi que les engrais verts

Rien de nouveau dans ces règles, tous·tes celles·eux qui sont déjà passés chez nous les ont déjà entendues. Sauf que l’expérience nous amène à la conclusion qu’il manque deux paramètres importants pour améliorer encore le fonctionnement du sol : la température et l’hydratation. Ce qui nous amène à formuler une 4ème règle pour le MSV :

  1. Réchauffer et hydrater le sol
Déshydratation d’un sol nu : comment voulez-vous qu’un ver de terre ait envie d’y venir travailler ? (Et, oui, cette photo a bien été prise cette semaine… Si vous aviez encore des doutes sur le fait qu’on traverse une forte sécheresse de printemps…)

Je ne prendrais qu’un seul exemple. Les vers de terre sont peu actifs dans un sol dont la température est inférieure à 12°C, ce qui fait que leur travail ne devient vraiment efficace qu’à partir du mois d’avril. Et ils détestent la sécheresse, ce qui fait qu’ils cessent pratiquement de travailler pendant l’été. Les courbes de minéralisation des humus[4]L’activité des vers de terre permet de rendre disponibles un certain nombre de nutriments, indispensables à la croissance des plantes, comme les nitrates et les phosphates. suivent leur activité :

Crédit : Gilles Domenech, dans Jardiner sur Sol Vivant, Larousse

Le travail du sol permet de réchauffer plus vite les sols et permet de gagner en précocité. Nous, en MSV, on part avec du retard, notamment à cause du fait que nos sols sont couverts : la paille, c’est un isolant thermique ! Alors, aux Grivauds, on s’est dotés de tout un arsenal technique permettant de pallier ce problème. On a notamment augmenté la surface sous serre, pour pouvoir lancer nos cultures de printemps (oignons, carottes, navets, choux, pois et courgettes). On installe des tunnels nantais en plein champ. Et on couvre toutes nos cultures avec des filets thermiques, jusqu’à la floraison (pois et fèves) ou jusqu’à la récolte (oignons, navets). Ce faisant, à la mi-avril, on atteint environ 17°C sous serre et 12°C en plein champ, sous paille.

Mais rien ne se passe jamais comme prévu. On a un printemps très lumineux, avec de fortes températures l’après-midi. Sous serre, la température monte vertigineusement. Mais, comme vous l’avez compris, les sols sont encore froids et les racines ne fonctionnent pas encore à plein régime. Insuffisamment pour lutter contre un tel stress thermique. Ce qui fait qu’une plante adorant la chaleur, comme un haricot ou une courgette, peut voir ses feuilles brûler alors qu’il ne fait « que » 20°C dehors. Chez nous, le matin, il fait encore très froid (entre 2 et 6°C), ce qui fait que la température moyenne reste basse. Il nous faut donc continuer à fermer les serres et à voiler certaines cultures (comme les courgettes) pour accélérer le réchauffement des sols qui les portent. Mais dès que la température monte, on se précipite pour ouvrir et éviter les coups de chaud. Toute une gymnastique.

Brûlure sur haricots

Tout ça pour vous dire qu’on s’est fait bêtement grillé nos haricots-rame, par un beau dimanche ensoleillé… Voilà, voilà. Moralité : méfiez-vous des dimanches.

À la semaine prochaine !

PS : En dehors de ce petit incident, il s’est passé plein de choses très chouettes dans nos champs cette semaine, comme en témoigne la galerie ci-dessous :

References

References
1 Il est bien plus pertinent de percevoir le sol comme un écosystème plutôt que comme un organisme.
2 En réalité, on se contentera souvent de se référer à la quantité de matière organique contenue dans le sol, aussi appelé Taux de MO. La vie qui s’y développe est corrélée à cette valeur. Voir notre article Premier bilan de l’analyse de notre sol.
3 Certains puristes, dont nous sommes, poussent même le bouchon jusqu’à abandonner la grelinette.
4 L’activité des vers de terre permet de rendre disponibles un certain nombre de nutriments, indispensables à la croissance des plantes, comme les nitrates et les phosphates.

Les choses sérieuses peuvent commencer

Des oignons bien au chaud sous leur filet anti-insectes. On commence à voir les rangs. On voit aussi que de nombreux grains de blé sont venus se mêler à la fête…

Aux Grivauds, le printemps se divise en deux parties. Deux parties qui ont des saveurs et des charmes différents. La première phase va de mi-mars à mi-avril. Elle concerne quelques gros chantiers laborieux : planter les oignons et les échalotes, semer les petits pois et les fèves, et produire les plants des légumes d’été (tomates, aubergines, courgettes, poivrons, haricots verts). Les chantiers oignons et fèves se sont terminés cette semaine. Ce sont donc 4 planches de 85 m qui ont été utilisées pour nos alliacées. Ce qui donne environ 9 000 bulbilles d’oignons, 2250 plants d’échalotes et 1600 mottes d’oignons rouges. Le genre de chantier où on est ravis d’être accompagnés par nos wwoofeur·euses… En fèves, on s’est contentés d’une vingtaine de mètres sur 2 rangs. On sait que c’est un légume assez clivant et qu’on n’en vend que quelques poignées à Vichy. La première série de betterave et la première série de persil sont aussi installées en serre. Nos courgettes commencent à émettre des fleurs, les pommes de terre sortent de la paille, les choux prennent leur envol : pour le moment, cette première séquence printanière se termine plutôt bien !

On est prêts pour rebâcher la serre 3 !

La deuxième séquence va principalement concerner l’installation des solanacées (tomates, aubergines et poivrons) sous serre. Le plant a un peu de retard mais, nous, on est prêts ! La première butte de tomates est déjà fertilisée, paillée et bâchée. Mais la semaine prochaine commencera surtout par un chantier spectaculaire : installer la nouvelle bâche de la serre 3. Vous vous en souvenez, la tempête Diego avait fait des dégâts dans cette serre, qui est désormais à ciel ouvert. Cette semaine, Fabrice a méthodiquement retiré la bâche déchirée et notre voisin éleveur a été contacté pour qu’il nous aide à monter la bâche au faîtage avec son manitou télescopique.

Histoire de couronner la fin de cette période, les pommiers ouvrent leurs fleurs et les premiers rossignols pétaradent leurs trilles à travers tout le jardin. Ajoutons à ça le retour de Nicolas et de ses improvisations délirantes, les gentilles taquineries de Claire et on a la sensation d’avoir passé une semaine joyeusement productive !

(Avant de voir la vidéo ci-dessous, il est recommandé d’avoir vu la première improvisation de Nicolas : ça se passe ici !)

À la semaine prochaine !

Déchirement

Ça devient difficile de trouver un fil directeur entre toutes nos activités de la semaine. On a l’impression de se démultiplier pour mener tout un tas de petits chantiers de front. On se sent aussi ubiquistes qu’un chiendent, aussi omniprésents qu’un chardon, aussi omnipotents qu’une potentille. Avec Adriel·le et Claire (une wwoofeuse-cycliste aux mille vies), on paille, on plante, on paille, on plante, on paille… Vous avez compris. Il y a eu l’AG de l’Amap de Bourbon-Lancy, qui a été un moment fort. La plupart des contrats pour l’année prochaine sont signés : nos adhérents ont massivement renouvelé leur adhésion et ça fait toujours chaud au cœur. Il y a la poursuite des greffes de solanacées et son lot d’incertitude, de tâtonnement et de stress. Il y a cette eau qui stagne au fond des serres 2 et 3. Il y a les oiseaux, il y a les fleurs, sans cesse plus nombreuses. Il y a le retour de la pluie. Il y a cette gelée qui s’annonce. Et puis, il y a le vent.

C’est mal rangé, ça.

Vendredi soir, difficile de trouver le sommeil. La tempête Diego balaie l’Allier avec une violence rare. La station de Paray-le-Monial a enregistré des rafales allant jusqu’à 94 km/h, ce qui est vraiment fort, si loin dans les terres. J’entends mes volets mal attachés qui claquent. J’entends les arbres se plaindre des rafales. J’entends mon portable qui vibre : c’est Fabrice qui craint pour les serres. Il a en tête 2012, année où il a perdu une serre dans une tempête similaire. C’était en avril aussi. Au petit matin, le verdict est impressionnant mais moins sévère que prévu. De nombreuses toiles tissées errent lamentablement en travers des planches de culture, les cagettes sont éparpillées un peu partout, certains jeunes arbres ont été abîmés. Une matinée de travail plus tard, tout rentre à peu près dans l’ordre. Mais la séquelle la plus impressionnante réside dans la serre 3, où la bâche est déchirée de façon irréversible. Heureusement, on avait prévu de changer cette bâche dans quelques jours et elle est déjà en commande. Il n’y a encore aucune culture sensible dessous et il peut pleuvoir tranquillement sur nos épinards jaunissants. On est passés à côté du pire.

Bon, ben, la serre 3 est déjà débâchée, du coup.

Chaque année semble apporter son lot de surprises climatiques. On le sait, le réchauffement de la planète s’accompagne de l’augmentation de la fréquence des épisodes extrêmes : orages, canicules, tempêtes, inondations, etc. L’année ne fait que commencer. On aimerait croire qu’on ne vivra rien de plus fort dans les mois à venir…

À la semaine prochaine !

Avril aux doigts blancs

Au lever du jour, il y a une lumière de conte de fée sur le village de Pierrefitte-sur-Loire.

Pourquoi faut-il toujours que le printemps ait des ratés ? Qu’il hésite, qu’il fasse des allers-retour ? Qu’il tousse du grésil, qu’il se déplume de flocons, qu’il blanchisse de nouveau les prairies et les toits ? Le froid en avril, c’est dur à vivre, ça joue avec les nerfs. On s’était mis à se dévêtir, on avait sorti les shorts des placards, on avait même pris quelques couleurs sur les pommettes et au bout du nez. Nos corps s’étaient préparés au chaud et on sent qu’on a de nouveau un travail d’adaptation au froid à faire. Les doigts piquent, les nez coulent. Mais, surtout, ce qui est compliqué, c’est que c’est la saison où on devrait commencer à implanter nos légumes d’été. Notamment les courgettes.

La neige qu’on attendait en janvier est tombée en avril.

Notre météo agricole nous annonce -7°C lundi matin, hors de question d’implanter quoi que ce soit en ce moment. Même des légumes réputés non-gélifs pourraient y laisser des plumes. On en a fait les frais l’année dernière, où les gelées d’avril avaient été particulièrement sévères : on avait perdu des plants de blettes fraîchement repiqués. Ainsi que des radis au stade plantule, sortis de terre depuis seulement quelques jours. Le gel peut aussi faire exploser les côtes des blettes à cardes. Et va donner un coup de frein à toutes les cultures en train de pousser… Parce que, contrairement à la semaine dernière, où il gelait aussi régulièrement, ce sont surtout les températures de l’après-midi qui sont en chute libre. 5°C comme maximale, c’est très très faible. D’ailleurs, c’est bien le signe que les gelées ne sont pas provoquées par le même phénomène. Les gelées de la semaine dernière, par temps clair et sec, sont un phénomène radiatif : la chaleur monte pendant la nuit et le sol peine encore à réchauffer suffisamment l’air ambiant pour empêcher la gelée. Par contre, cette semaine, c’est un phénomène d’advection : c’est le déplacement d’une masse d’air froid venue du nord qui fait plonger le mercure.

Un lit à baldaquin ? Non, un cabanon anti-gel dans la serre à plants.

Concrètement, sur le terrain, comment faire pour se protéger ? Simple : on garde les serres bien fermées pour profiter de la moindre éclaircie et faire monter la température. On met une double couche de voile sur toutes les cultures sensibles (dont les blettes). On retarde la plantation de courgettes. Et… on crée un cabanon anti-gel dans la serre à plants, pour les solanacées qui ne trouvent plus de place sur le sol chauffant. Ah, et, en plus, on serre les dents en espérant que ça suffise.

Dans la galerie de photos, vous constaterez qu’Adriel·le est de retour ! Vous l’aviez croisé·e sur notre blog en novembre. Cette fois-ci, iel a eu l’insigne honneur de participer au marché de Vichy. Et de récolter des épinards par des températures à peine positives… Les joies et les peines du maraîchage.

À la semaine prochaine !

«Jamais sans mes navets»

Les navets nouveaux, c’est bientôt. Que fera-t-on des navets de conservation passés fin-avril ?

Il nous reste des navets. Plein de navets. De ceux qu’on a semés l’été dernier, qui ont gentiment passé l’hiver dans le champ et qu’on a fini par récolter en février, avant que les jours ne s’allongent trop et que les raves n’aient envie d’émettre leur tige. D’ici à fin avril, il y aura sans doute les premiers navets nouveaux, ceux qu’on vend en botte. Et les anciens seront alors boudés et condamnés à perdre l’espoir de finir dans vos assiettes. Soyez francs, les navets, vous les boudez un peu tout le temps, quelle que soit la saison. Sur notre étal, au marché de Vichy, la panière de navets fait partie de celles qui se vident le plus lentement. Avouez-le, à part bien caché au milieu d’une soupe ou d’une poêlée de légumes, vous ne savez pas trop quoi en faire. Mais moi, j’adore leur texture fondante, presque spongieuse. Leur goût est fin, discret mais typique. Rien ne pourrait les remplacer dans ma cuisine.

Commençons par enfoncer les portes ouvertes : oui, le navet peut se manger cru. Même le navet de conservation : si son odeur est plus forte que celle du navet nouveau, son goût reste léger. On fait des petites lamelles à tremper dans une sauce et on le sert à l’apéritif. Comme des bâtonnets de carottes, tout à fait. Ou alors on le rappe et on le met en salade. Une petite vinaigrette pas trop moutardée et voilà.

Le navet, ça peut aussi être un accessoire de mode. Ou pas.

Coupé en deux ou en quatre, il fait bonne figure au milieu d’un panier vapeur, avec quelques poireaux, des morceaux de butternut ou de pomme de terre. Mais c’est surtout sauté qu’il fait merveille. On en fait des petits dés, on le fait rissoler comme une pomme de terre. Sel, poivre. Et quelques minutes avant la fin de la cuisson, on rajoute quelques cuillerées de miel. On sert très chaud. Ne pas hésiter à déposer une noisette de moutarde à l’ancienne sur le coin de l’assiette.

Récemment, je me suis retrouvé en possession d’un fond de bouteille de vin rouge. Et le navet s’est alors retrouvé la pièce centrale d’un magnifique bourguignon de légumes. Imaginez : quelques gros dés de navets (des violets et des jaunes), de pommes de terre, de carottes et de tofu fumé, qui transpirent doucement au milieu d’une fricassée d’oignons à peine translucides. On mouille avec du vin rouge et du bouillon. Bouquet garni, ail écrasé. On laisse mijoter longuement, jusqu’au suicide de la dernière vitamine jusqu’à ce que tous les légumes soient parfaitement moelleux. On épaissit à la maïzena. On sert l’ensemble sur un tapis de tagliatelles.

Thibault, Nils et Manue plantent la deuxième série de navets nouveaux

Pour ce qui est du travail de la semaine : je vous invite à consulter la galerie ci-dessous. Vous y recroiserez Thibault, qui termine sa deuxième semaine de wwoofing. Merci infiniment à lui pour sa patience, sa curiosité et son endurance ! Mais aussi à Nils et Manue, venus passer trois jours avec nous et nous filer un coup de main pour planter nos oignons. Nils est en train de s’installer comme maraîcher en association (tiens tiens !) en région parisienne [1]La Ferme des Loges, aux Loges-en-Josas, dans les Yvelines. Manue se prépare à médiatiser la future ferme : site, réseaux sociaux, blog, etc. Bon courage à tous les deux !

À la semaine prochaine !

Denis Raffin (oui, comme c’est un article beaucoup plus personnel et polémique que d’habitude, je préfère le signer, pour ne pas engager la responsabilité de l’ÉcoJardin)

References

References
1 La Ferme des Loges, aux Loges-en-Josas, dans les Yvelines