Cette semaine, c’est Charlène qui prend le contrôle du blog des Grivauds. Charlène est wwoofeuse chez nous pour une dizaine de jours. Ses talents de dessin et son regard émerveillé nous permettent de profiter d’un aperçu singulier et sensible de notre petit monde.
Demain, dès huit heure, à l’heure d’hiver, Je partirai. Vois-tu, même si l’on ne m’y attend pas. J’irai par la route, j’irai à deux roues. Je ne puis demeurer loin des sols vivants plus longtemps.
Je chanterai le cœur ouvert dans la serre trois, En oubliant le dehors, les yeux rivés sur le paillage, Ensemble, le dos courbé, les mains enterrées, l’automne sera chaud au-dedans de moi.
Je ne goûterai plus un légume sans y penser, Ni les feuilles d’épinard, ni les feuilles de blette, Et quand je rentrerai, je déposerai dans un vase, Un bouquet de persil frisé et de bourraches fleuries.
« Le MSV attire des gens qui aiment la vie sous toutes ses formes, des personnes qui sont attirées par la beauté de la biodiversité. Un beau jardin ça agrège pas mal de belles personnes. » Sandrine
« La beauté [dans le cadre du jardin], la contemplation, la spiritualité sont des énergies que je ne sais pas expliquer avec mon bagage scientifique.» Yolande
« Dans le jardin il y a la poésie et la biologie qui se tiennent la main.» Denis
« Mais tout autour de nous la nature nous offre des exemples de structures assez primitives, qui n’ont jamais été correctement observées, exploitées ou utilisées par les designers ; elle nous montre des schémas biologiques qui valent la peine d’être étudiés et sont accessibles à tous ceux qui profitent d’un dimanche après-midi pour partir en promenade.» Victor Papanek
« Je suis content quand j’entends des éclats de rire dans le jardin. » Fabrice
Fabrice et moi, on adore le céleris rave. On le prépare en gros bâtonnets crus qu’on trempe ensuite dans une sauce à la crème ou dans de la mayonnaise. Le goût est soutenu mais plus léger que si le légume est cuit. On y distingue même de légères nuances anisées. La consistance peut dérouter ; c’est croquant, mais pas autant qu’une carotte, et ça n’est pas juteux du tout, contrairement à un radis. On pourrait faire un long inventaire des légumes qu’on gagnerait à manger plus souvent cru, tant la mise en œuvre est simplissime : navet, chou-rave, chou blanc, chou-fleur, betterave, fenouil, etc. Préparer quelques bols de crudités, histoire de mettre un peu de couleurs, de saveur et de vitamines sur la table, c’est vraiment un geste quotidien pour nous. Le temps qu’on y consacre est minimum. À ce stade, je devine, cher lecteur, que vous avez le sourcil froncé. «Mais où veut-il en venir ?» Patience.
Combien de fois avons-nous entendu, sur le marché, à l’Amap, dans nos propres cercles intimes : «mais ça, je ne sais pas comment ça se prépare» ? Et de nous demander une recette. Personnellement, face à un nouveau légume (oui, ça m’arrive encore), je ne commencerais pas par aller feuilleter frénétiquement mes livres de recettes ou me ruer sur internet. Je le sens, je le découpe, je le rappe et ensuite seulement j’essaie de le cuire. Et la plupart du temps, pour un premier contact, l’histoire se termine dans le panier vapeur de ma cocotte. Ces étapes sont importantes : ça me permet de mieux cerner la personnalité du légume et d’en exploiter plus tard le potentiel gustatif. C’est comme ça que j’intégre dans mon propre répertoire culinaire des légumes comme le cerfeuil tubéreux, le rutabaga ou une nouvelle courge. Attendez ! Quoi ? Même la courge se mange crue ? Oui. Et je me souviens de Pierre-Yves, le collègue de la ferme de Joca, qui me fait goûter une fine tranche crue de Galeuse d’Eysine en me lançant «alors ? ça a un goût de pomme, non ?». Ma cocotte, c’est vraiment une arme redoutable pour s’approcher de la vérité toute nue du légume. Je découpe de gros quartiers (pommes de terre, carottes, courges, panais, navet, etc.) et je fais cuire une dizaine de minutes à la vapeur. Au moment du service, on peut faire très simple : un filet d’huile d’olive, un tour de poivre du moulin, une noix de fromage à pâte persillée qui viendra fondre langoureusement au contact du légume tout chaud. Je ne cesserai de vous le répéter : si le légume est bon, foutez-lui la paix !
«Bon, mais à part discuter cuisine, vous faites quoi aux Grivauds ?» Bon, d’abord, je vous signale qu’on a toute une saison dans les pattes, alors, on a le droit d’aborder de temps en temps des sujets plus légers, et toc ! Et donc aux Grivauds, cette semaine, on a fait avancer plusieurs chantiers, comme le débâchage des courges ou comme la désinstallation des aubergines. Mais l’essentiel n’est pas là ! Non, l’essentiel c’est que je me suis offert deux jours de congés ! Et que lundi, Fabrice a passé la matinée les yeux en l’air pour compter les passages de pigeons en migration. Ça y est, après sept mois d’une rare intensité, on commence enfin à relâcher un peu le rythme…
Ne comptez pas sur nous pour opposer les micro-fermes et les grosses structures. Nous savons bien que ça n’est pas avec du petit maraîchage hyper-qualitatif que nous réussirons à amener des légumes bio sur toutes les tables. La filière s’enrichit de ces différentes échelles qui se complètent, s’émulent, s’entraident. Dans notre secteur, la plus grosse ferme maraîchère, c’est les Sabots d’Argile, à Marigny. 14 hectares de légumes de pleine terre, 2.3 hectares de serres froides et 3 hectares de prairies pour la faune et la flore auxiliaires. Le tout labellisé bio et Demeter. Et cette ferme vient de déposer le bilan.
C’était devenu un rituel pour Fabrice : toutes les deux semaines, le mardi, il allait leur rendre visite et revenait avec une trentaine de plateaux de mottes fraîchement pressées. L’occasion de discuter avec Alain Regnault, le patron de la ferme ou avec l’un ou l’autre des encadrants du personnel (une vingtaine de salariés tout de même !). Il prenait l’air du temps, parlait boutique ou météo, prenait le pouls d’une filière dont nous ne sommes qu’un tout petit rouage. En plus des plateaux de mottes, les Sabots d’Argile vendait aussi du plan pour les maraîchers et faisait aussi de la revente en demi-gros, histoire d’aider les collègues à compléter leur stand en enrichissant leur gamme. Leur disparation est une mauvaise nouvelle pour l’ensemble des acteurs de la bio en Allier. Nous avons évidemment une pensée affectueuse pour tous ceux qui faisaient vivre cette grosse ferme, les Regnault, les encadrants et tout le personnel. Nous avions apprécié tout particulièrement le témoignage de Clément, un de nos stagiaires de l’année passée, qui y avait travaillé plusieurs mois et qui faisait partager un peu de cet esprit de ruche qui y régnait. En ce qui nous concerne, c’est surtout la question de la production des mottes qu’il va falloir se poser. Acheter une motteuse ? Seuls ou à plusieurs ? Acheter et stocker du terreau ? Où et comment ? Bref, passé l’effarement causé par la mauvaise nouvelle, c’est un nouveau défi qui s’offre à nous et que nous allons devoir relever pendant l’hiver.
En attendant, on ne se laisse pas abattre et on continue de faire vivre nos Grivauds bien-aimés avec une ardeur redoublée. Des plantations, des récoltes, des bâchages pour l’hiver ; de nouveau, ce sont de nombreux chantiers qui ont avancé cette semaine. À la manœuvre, on note la présence de deux nouveaux wwoofeurs : Nina et Florian. Ces deux-là sont kinés et profitent de quelques mois de césure pour filer un coup de main dans les champs. On n’est pas vraiment les premiers à les recevoir et ça se sent : ils sont rapidement à l’aise, connaissent bien leurs légumes et ont déjà plein d’anecdotes jardinières dans leur musette. Comme il fait désormais trop froid pour recevoir dans la caravane, c’est à notre tour (à Sandrine et moi) de recevoir nos précieuses petites mains. Ne le répéter pas à Fabrice, mais on a tiré de nouveau des wwoofeurs qui cuisinent comme ils respirent… Je ne vous décris pas nos repas, ce serait indécent. Bon, Nina est amoureuse de Mi-Roux, ce qui est proprement inconcevable pour nous et Florian place trois citations de Kaamelott par phrase, ce qui donne l’impression de travailler constamment avec Guetenoch et Roparzh. Mais vu comment ils nous ont vaillamment aidés sur le marché de Vichy ce matin, on leur pardonne tout.
Ça fait un certain temps qu’on réfléchit avec Fabrice à ajouter un volet «formation ésotérique» à notre activité. Les légumes, en soi, c’est quand même vachement terre-à-terre (surtout les carottes). Admettez : même si vous regardez une pomme de terre droit dans les yeux pendant de longues heures, ça n’est pas comme ça que vous apprendrez quoi que ce soit des secrets de l’univers. Et puis, le maraîchage, c’est pas super rentable. Fabrice rêvait d’un petit coupé-cabriolet un peu nerveux et moi je me verrai bien m’offrir une montre hors de prix ostentatoire (pour pouvoir râler quand Cécile n’est pas à l’heure dans le champ après la pause méridienne). Bref, on s’oriente vers de la formation alternative à prix modique (on pensait commencer par demander 500€ par personne et par jour et augmenter si ça prend bien). En plus, on a un atout de choc pour attirer de nouveaux publics : Fabrice a plus ou moins des faux airs de Pierre Rabhi (en plus jeune). Toutes les chances sont donc de notre côté. Reste à définir l’orientation générale. Biodynamie, électroculture, soin des plantes par la musique, tout ça, c’est déjà pris. Nous, on veut frapper très fort : on va faire de l’alchimie ! Et comme on est sympas, on vous offre gratuitement notre première leçon : comment transformer des tomates en épinards ?
Tout commence à partir d’une plantation de tomates un peu fatiguée par de longs mois d’été torrides. Important : la plantation doit avoir été convenablement paillée au printemps. D’abord, on récupère les fruits qui pourraient encore mûrir et on retire le palissage. Ça, vous voyez, on l’a fait la semaine dernière sur deux fois 40 mètres de culture en serre. Ensuite, on broie tous les rémanents (les pieds de tomates, la paille et toutes les adventices). On obtient un joli mulch qui sent encore la feuille de tomate. Et là, attention, suivez bien, ça devient technique. On ramène tout le mulch sur les bords de nos planches de telle sorte à bien voir le sol. Maintenant, il s’agit de repérer toutes les racines qui n’ont rien à faire là (pissenlits, potentilles, renoncules, etc.) et de les retirer. On peut éventuellement s’aider d’un sécateur si le sol est trop dur. Chez nous, le sol est devenu tellement souple (à force de manger de la paille) qu’il suffit d’élever la voix un peu fort pour que la potentille sorte toute seule du sol en s’excusant, ce qui constitue un gain de temps précieux. On profite que le sol est à nu pour le réhydrater généreusement par aspersion. Ensuite, on réinstalle la paille sur la planche. La dernière opération consiste à bêtement planter des épinards à travers la paille. Attendez quelques semaines et hop ! vous avez des épinards.
«Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que cette arnaque ? Y a rien de magique là-dedans ! Avec la pierre philosophale, au moins, on transforme du plomb en or !» Alors, déjà, arrêtez de crier, vous couvrez le chant des oiseaux et Fabrice risque de louper un vol de pigeons à cause de vous. Et ensuite, c’est bien gentil votre pierre philosophale mais personne ne sait où elle a été rangée, alors on se rabat sur ce qu’on peut. Et en l’occurrence, un petit itinéraire technique pour plantation d’automne sous serre, c’est ce qu’on a de plus magique en stock : c’est simple, c’est terriblement efficace et ça produit de délicieux épinards, plein de calcium. Bon, il faut admettre que la vitesse d’exécution de ces différentes tâches a été très largement démultipliée cette semaine, grâce à notre joyeuse équipe de petites mains : Cécile, notre saisonnière, Fabienne, notre stagiaire et Samuel, son mari, qui s’offre une petite semaine de wwoofing chez nous en guise de vacances…
En fait, si vous passez cette semaine visiter la ferme et que vous l’avez connue en été, vous constaterez plusieurs petites révolutions. Vous l’avez compris, la serre 2 contient désormais deux planches d’épinards. Mais en plus, presque toute la serre 4 a été nettoyée et les plantations d’automne y vont déjà bon train : salades et mâches. Les dernières courges sont récoltées et on a fait rentrer nos betteraves de garde. Et en plus, on se paie le luxe de faire quelques allers-retours à la déchetterie pour virer ces affreux tas de déchets qui nous encombraient depuis le printemps. Là, à ce stade, vous devriez hausser un sourcil de scepticisme. Auraient-ils trouvé le secret de la semaine de 10 jours pour pouvoir y faire entrer autant de travail ? Non pas, notre secret est bien plus prosaïque : nous ne sommes pas allés à Vichy. Pourquoi ? Eh bien, justement pour pouvoir mettre un coup de fouet à tous ces chantiers d’implantation sous serre. On en avait marre de n’avoir le temps de rien et de systématiquement planter nos plants avec plus d’une semaine de retard. Voilà, maintenant, on est à jour et on est prêts à retourner à Vichy, le stress en moins, la joie d’avoir bien travaillé en plus ! Merci Fabienne, merci Samuel et merci Cécile !
À la semaine prochaine !
PS de dernière minute : Aujourd’hui (samedi), je suis allé faire un tour aux portes ouvertes des Jardins de la Brouette Bleue. Mais si, on vous en a déjà parlé, c’est un magnifique verger planté par Aurélie Cleenwercke à Saint-Aubin-sur-Loire. Cette année, elle a récolté ses premières pommes. Les choses vont aller en s’accélérant avec la maturité des arbres. On a hâte de pouvoir goûter leurs fruits !
Attendez ! Laissez-moi un instant retrouver mes esprits. Je me sens pris d’un léger vertige, je ne reconnais plus mes Grivauds. Où suis-je ? Les éléments se déchaînent, tout me semble soudainement chaotique. Il y a encore quelques jours, notre jardin n’était-il pas écrasé de soleil, désespérément assoiffé, pris dans une routine infernale de récoltes ? Que s’est-il passé ? Nous voilà en bottes, pataugeant sans cesse, mouillés jusqu’aux tréfonds de l’âme. Fabrice récolte les haricots sous la pluie avec une tête de lapin myxomateux, des mouchoirs plein les poches, en répétant à qui veut l’entendre «mais non, je n’ai pas de fièvre». Pas de panique, c’est juste un rhume, mais comme c’est très rare, c’est tout de suite impressionnant. Mais ce qui change le plus, c’est qu’on entend sans cesse rire. Et pour cause : Fabienne est de retour et sa bonne humeur n’a pas changé d’un iota depuis son dernier passage aux Grivauds. Cécile n’est pas en reste, elle répond désormais à nos vannes du tac-au-tac et tente d’enrôler Fabienne dans le SPMG (Syndicat des Petites Mains des Grivauds). Finalement, ce qui surprend le plus, quand on fait le point, c’est que ce joyeux chaos ait été autant productif au final ! Les pommes de terre et les courges sont récoltées, le mesclun et la mâche sont plantés, deux buttes complètes de tomates (serre 2) ont déjà été désinstallées. On avance à grands pas !
Fabienne, wwoofeuse en 2018, est désormais stagiaire chez nous et entre deux fous rires, elle nous bombarde de questions. «C’est quoi votre outillage ? Comment le sol est-il préparé ?» On peut comprendre pour elle que la période soit frustrante : tout est déjà planté (ou presque) et les paillages sont terminés. On récolte toujours beaucoup même si le manque de soleil et la baisse des températures ont quasiment mis fin aux légumes d’été (les haricots verts et les courgettes ne donnent presque plus). C’est un peu comme si on lui racontait notre histoire en commençant par la fin. Bon, heureusement, on réussit à lui faire manipuler un peu nos merveilleux petits plantoirs. L’occasion pour Cécile et moi de rester bouches bées devant la célérité de l’exécution… De son côté, Fabienne s’étonne de la simplicité des itinéraires techniques. «Ce sont vraiment les vers de terre qui travaillent le sol de vos carottes ? Et vous ne taillez ni vos concombres ni vos melons ?» On bombe un peu le torse quand elle s’étonne qu’on ait eu le temps de faire autant de choses pendant la saison : 500 pieds de courge ? 750 pieds de tomates ? 10 000 poireaux ? Des plants d’aromates ? Des fleurs ? Mais comment c’est possible ? Bon, ça n’est un secret pour personne : nous ne sommes jamais seuls. Et si notre ÉcoJardin est si productif, c’est qu’il est le fruit d’un travail partagé. Il y a les wwoofeurs, les stagiaires et nos saisonniers (Maxime puis Cécile). Chacun a apporté sa pierre à l’édifice et le jardin s’en est trouvé grandi, embelli. On nous demande régulièrement : comment faites-vous pour vous souvenir de tout le monde ? Regardez autour de vous, regardez nos cultures, partout s’inscrit le souvenir des efforts partagés, des discussions interminables et des éclats de rires. En emmenant nos légumes à l’Amap ou au marché, on vous emmène toutes et tous dans notre camion et la bonne mine de notre stand est le reflet de vos coups de main, de votre soutien, de vos encouragements. On n’oublie évidemment pas que notre situation actuelle doit beaucoup à cette formidable solidarité qui vous a animée ce printemps, lorsque nous étions si bas financièrement.
Et tant pis si tout est continuellement à recommencer. Un nouveau wwoofeur, un nouveau stagiaire et il faut tout ré-expliquer : comment fonctionne le MSV, comment on plante, comment on récolte. On repointe le même doigt vers la même fleur, vers le même papillon en disant : «tu as vu ? tu connais ? c’est beau, hein ?». Nous serons toujours émus de voir leurs yeux s’ouvrir d’étonnement ou d’émerveillement devant notre petit monde végétal, animal, fongique. Sans cesse devons-nous resemer nos salades, sans cesse ressemons-nous ces petites graines écologiques que vous emporterez avec vous et que vous disséminerez peut-être. (À ce stade, je me rends compte que je viens de comparer nos wwoofers à des salades et que le syndicat de Cécile risque de connaître un gros afflux d’inscriptions.) Vous auriez bon ton de me rétorquer que c’est tout de même un drôle de modèle économique que le nôtre, qui compte autant sur de la main d’œuvre bénévole. N’importe, notre modèle intègre surtout beaucoup de joie et de partage, il flirte gentiment avec la décroissance et il sent bien plus les fleurs sauvages que le pétrole. De semis en semis, de plantations et plantations, il accueille le défilé des saisons en même temps que le joyeux ballet des petites mains. L’automne peut bien venir envelopper notre jardin de son grand manteau de grisaille, rien ne nous fera douter de notre aphorisme : les jardins les plus beaux sont toujours des œuvres collectives.